Malgré le Covid-19, les stations de ski suisses accueillent les skieurs

A la station de Verbier, comme dans les autres domaines skiables suisses, les skieurs peuvent désormais profiter des pistes, malgré le Covid-19 et des règles sanitaires strictes. En revanche, toutes les activités après-ski restent proscrites. 

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En empruntant la télécabine reliant l'un des sommets du domaine skiable suisse de Verbier, où le personnel porte des visières en plexiglas, force est de constater que le Covid-19 a, comme en ville, fait changer les habitudes. "Les fenêtres des télécabines sont ouvertes toute la journée. Aération, masques, gel hydroalcoolique, distanciation, c'est une addition de mesures de protection", explique Laurent Vaucher, directeur de Téléverbier, la plus importante société de remontées mécaniques de la partie francophone de la Suisse.

A Verbier, comme dans d'autres domaines, les forces de l'ordre, non loin de la zone de départ des télécabines, surveillent que les règles anti-coronavirus sont respectées.

Après une fin de saison écourtée mi-mars par la première vague de coronavirus, les stations de ski helvétiques misent sur le renforcement des mesures sanitaires et sur la soif d'évasion des citadins suisses. "Le port du masque est obligatoire partout. Sauf sur les pistes, afin de profiter du grand air", résume l'ancien champion olympique de ski Didier Défago, président des Remontées mécaniques du canton du Valais.
 


Si les restaurants sont fermés, les pistes de Verbier sont prises d'assaut par la clientèle régionale en ce début de saison. A l'image de Ludovic Guigoz, 40 ans, qui porte un tour de cou disposant d'un filtre. "Le Covid, c'est un frein. Mais en venant skier le matin, c'est raisonnable. Je me sens en sécurité", dit-il avant de dévaler la piste, en famille.


Port du masque obligatoire dans les files d'attente et les télésièges

Ski en perte de vitesse, réchauffement climatique... La fermeture des pistes en mars a fait craindre le pire pour le secteur. D'autant que la deuxième vague épidémique a frappé la Suisse de plein fouet, avec des taux d'incidence régionale parmi les plus élevés d'Europe.
 
Mais les domaines skiables se sont adaptés : le port du masque est de rigueur non seulement dans les cabines fermées, mais désormais aussi sur les installations à l'air libre (télésièges et téléskis) et dans les files d'attente, y compris celles à ciel ouvert.

Les stations espèrent aussi que les Suisses, qui ont pris d'assaut les montagnes cet été, seront aussi plus nombreux sur les pistes. "Tous en piste !" : tel est d'ailleurs le mot d'ordre lancé à l'automne par l'association des Remontées mécaniques suisses. "C'est là que l'on a une carte à jouer", assure le directeur de TeleVerbier, qui a fait une croix sur la clientèle américaine et asiatique. 

Lueur d'espoir, les touristes européens devraient pouvoir venir skier en Suisse à Noël, le gouvernement ayant sorti la plupart des pays européens de sa liste rouge de mise en quarantaine. Reste à savoir s'ils pourront quitter leur pays, nombreux étant confinés, comme les Britanniques, très friands des pistes suisses.


Aucune recette liée à l'après-ski            

Covid-19 oblige, bon nombre de stations ne devraient pas compter sur les recettes de l'après-ski, ni sur les camps d'école, interdits par plusieurs cantons. Or ces camps "représentent entre 5% et 30% des chiffres d'affaires des stations, selon la dépendance de ces dernières à ce type de tourisme", relève Grégory Quin, historien du sport à l'Université de Lausanne.

Pour l'instant, les skieurs sont au rendez-vous. Fin octobre, quelque 110 000 personnes avaient déjà souscrit au Magic Pass, un forfait low-cost permettant de skier dans plus de 30 sites. C'est davantage de monde que la saison précédente.

Ce forfait a été lancé il y a trois ans pour tenter de faire face à la chute continue du nombre de skieurs. "Les baby-boomers étaient très skieurs et très nombreux. Les générations suivantes sont moins nombreuses, et en partie issues de l'immigration, donc sans culture du ski. Ce qui fait que les jeunes générations génèrent moins de skieurs, mais cela ne veut pas dire qu'elles ne skient pas", explique à l'AFP Laurent Vanat, auteur d'un rapport annuel sur le marché mondial du ski.

En outre, renchérit l'historien du sport Grégory Quin, "la diversification touristique rendue possible grâce aux compagnies aériennes low-cost et l'éparpillement disciplinaire dans les choix des pratiques jouent contre le ski, qui est très cher et doit rivaliser avec d'autres pratiques". Mais avec le Covid-19, "les Suisses auront peut-être appris à préférer à aller à Verbier plutôt qu'à Bali".
 
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