Météo : les apiculteurs d’Auvergne inquiets pour leurs abeilles

Les abeilles et les apiculteurs d’Auvergne risquent de subir de plein fouet les conséquences des températures clémentes de ce début d’année. La douceur dérègle l’horloge biologique des abeilles, et la production pourrait être impactée.

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Dans les ruches d’Auvergne, les abeilles subissent de plein fouet les conséquences de la douceur hivernale. Les apiculteurs s’inquiètent de l’impact que ces températures pourraient avoir sur leurs ruches, mais aussi sur leur production. C’est le cas d’Elisabeth Taillandier, apicultrice à Saint-Sauves, dans le Puy-de-Dôme. Elle est la quatrième génération d’apiculteurs de sa famille et elle est alarmée par cette hausse de températures : « J’ai constaté une consommation de miel anormalement élevée. Normalement, l’hiver, l'organisme des abeilles fonctionne au ralenti, mais dès que les températures dépassent 12° elles se réveillent, la ponte reprend et elles mangent plus », s’alerte l’apicultrice.

Un risque de famine et de carences

Elle doit alors les surveiller constamment sous peine de voir ses abeilles mourir de faim. Les conséquences sont aussi plus éloignées dans le temps, selon Elisabeth Taillandier : « Il y a une avance de 3 semaines sur la floraison. Ca augmente la ponte de la reine, or si le mois de mars est froid et pluvieux, il y aura plus de monde dans la ruche, il faudra nourrir plus d’abeilles. Comme la floraison sera déjà passée, elles n’auront rien à manger et risquent des carences et des maladies. » Dans le Cantal, David Pigeon, également apiculteur, s'inquiète aussi de l'avance de la floraison et d'éventuelles gelées au mois de mars : " Si les fleurs gêlent, et notamment les fleurs d'Acacia qui sont très fragiles, on aura des pertes de 100% pour le miel d'Acacia."

La prolifération de parasites pourrait augmenter

Le risque de maladie inquiète également Eric Langlet, apiculteur à Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire). La prolifération de certains parasites et notamment le verroa destructor est, selon lui, directement lié à l’allongement de la saison : « Février c’est le mois de trop, parce que le parasite a un cycle de reproduction plus rapide que celui de l’abeille. Normalement en hiver, la ponte cesse et avec elle la prolifération. Là, ce vide sanitaire dure un mois de moins, j’ai peur, je pense que certaines abeilles ne vont pas tenir jusqu’au mois d’août », s’inquiète Eric Langlet.

"Je n’ai jamais vu ça, ça s’accélère très vite"

Dans certaines ruches, la chaleur de 2019 a déjà eu de fortes conséquences : « L’an dernier j’ai récolté environ 8 kilos de miel par ruche alors qu’en temps normal c’est aux alentours de 25. Je suis en train de monter un dossier de calamité agricole. Je n’ai jamais vu ça, ça s’accélère très vite, je m’inquiète pour mes 250 ruches et mes deux employés », explique Elisabeth Taillandier. Elle craint que son exploitation ne soit durablement compromise.
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