Colère des agriculteurs : "On a des promesses mais rien n’avance", deux centrales d’achat bloquées en Haute-Savoie

Une cinquantaine d’agriculteurs bloquent depuis ce lundi matin 9 h 30, deux centrales d’achat en Haute-Savoie, celles d’Alby-sur-Chéran et de Rumilly. Objectif de cette mobilisation : faire pression sur le gouvernement pour obtenir des mesures concrètes.

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"Nous voulons qu’aucun camion n’entre ni ne sorte de la centrale", affirme Jérémy Bechet, apiculteur à Sciez, en Haute-Savoie. Actuellement, une cinquantaine d’agriculteurs et leurs tracteurs sont sur place pour empêcher les allées et venues des camions d’approvisionnement sur les deux centrales d'achat, à Alby-sur-Chéran et à Rumilly.

"Notre objectif n’est pas d’embêter la population, mais on sait que ces centrales sont des acteurs entre le consommateur et le producteur. Elles font partie de ceux qui peuvent intervenir pour trouver des moyens pour que les producteurs puissent vivre," explique Christian Convers, le secrétaire général national de la Coordination rural.

Des revendications inchangées depuis des mois 

"Nos revendications n’ont pas changé depuis février", ajoute Jérémy Béchet, l’apiculteur. Lui, déplore des importations massives qui fragilisent sa filière : "Moi, je produis du miel et je veux que l’on arrête d’importer et de vendre des produits qui ne respectent pas les normes qu’on nous impose en France aujourd’hui. Dans les grandes surfaces, on trouve du miel à 8 euros le kilo, mais c’est du miel qui vient de Bulgarie, de Roumanie, du Brésil", explique l’apiculteur.

Parmi les autres revendications : la nécessité d’un revenu décent et une opposition frontale au projet de traité de libre-échange de l’UE avec les pays du Mercosur. "Cet accord sur le Mercosur est inentendable pour les agriculteurs", explique Christian Convers.

Cet accord vise à supprimer la quasi-totalité des droits de douane appliqués aux échanges commerciaux entre l’UE et le Mercosur (le marché commun qui réunit le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie). Il pourrait impacter plusieurs filières en particulier : le secteur bovin allaitant et laitier, la volaille et aussi le miel.

Des promesses mais aucune action

Pour mettre fin au mouvement, les agriculteurs réclament la fin des annonces et le début des actions concrètes de la part du gouvernement : "Depuis un an, on a des promesses, on a l’impression que tout le monde est d’accord avec nous, mais que rien n’avance," regrette Christian Convers. 

Ils veulent notamment des signatures de la part du Premier ministre, Michel Barnier, sur les engagements concernant l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. 

Ce lundi matin, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a réitéré son soutien à cette profession touchée de plein fouet par les aléas climatiques et les épidémies. Sur France Inter, elle a déclaré que "le concret des choses, les agriculteurs allaient le voir très vite", assurant que "les premiers décaissements pour les agriculteurs en difficulté se feront avant la fin de l'année". "Le soutien à la trésorerie est indispensable, a abondé la ministre, quand vous n'avez plus de revenus, c'est l'angoisse, le désarroi. Et on ne peut pas laisser les agriculteurs dans cette situation" a-t-elle conclu. 

En attendant, les agriculteurs de Haute-Savoie, prévoient de bloquer deux jours ces centrales d'achat, et si rien ne bouge, "d'autres actions verront le jour", prévient Christian Convers. 

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