Peur d'une pénurie de dons de sang : vers un nouveau report des opérations déprogrammées pendant la crise sanitaire ?

L'Etablissement Français du Sang renouvelle son appel aux dons lancé début juin. Les stocks sont insuffisants avec la reprise des opérations qui avaient été déprogrammées pendant la crise sanitaire. L'EFS redoute de demander aux hôpitaux de les reporter à nouveau, faute de produits sanguins.

Chirurgie cardiaque ou neurologique, pose de prothèses, transfusions de patients en cancérologie... Ces opérations avaient été repoussées, espacées ou ralenties pendant la crise sanitaire, dans les hôpitaux. Avec l'amélioration de la situation épidiémologique, elles ont pu être à nouveau planifiées. Seul problème : les stocks de produits sanguins sont insuffisants pour voir venir à moyen terme et programmer toutes les opérations dans la sérénité.

Début juin, l'Etablissement Français du Sang avait donc lancé un appel aux dons pour sortir de la zone d'alerte. Trois semaines plus tard, la zone de confort n'est toujours pas atteinte.
 


Une mobilisation qui s'essouffle


"D'habitude, quand on fait un appel, on a un afflux dans les lieux de collecte. Les files d'attente s'allongent et les espaces de collecte débordent de donneurs. On arrivait à collecter 12 000 à 13 000 poches de sang en une journée pour refaire les stocks", indique Cécile Ardilouze, directrice adjointe de la communication de l'EFS en Auvergne-Rhône-Alpes. "Là on peine à atteindre nos objectifs de 10 000 poches de sang par jour au niveau national". 

L'EFS a besoin de dix jours de stocks au minimum pour fournir tous les établissements hospitaliers, l'idéal étant de disposer de 12 à 13 jours de poches de produits sanguins. Ce lundi 28 juin, l'organisme n'a que 8,7 jours de stocks dans notre région et s'alarme du manque de volontaires.

"Depuis mars 2020, nous ne pouvions plus réaliser de collectes dans les entreprises et au sein de la communauté étudiante, mais les particuliers se sont mobilisés pendant les confinements succesifs", ajoute Cécile Ardilouze.

Cette mobilisation est en chute libre depuis le déconfinement mi-mai.
 

Vaccination, pas de contre-indication

"Avec la réouverture des terrasses, les gens nous disent que, maintenant, ils peuvent enfin profiter. Et on voit vraiment un essouflement. Avant, tous les jeunes qu'on avait réussi à capter sur les collectes étudiantes, on pouvait les mobiliser l'été. Là, ce n'est pas le cas". 

La représentante de l'EFS note aussi des freins psychologiques : "on a des fake news qui ont circulé sur la vaccination. Si vous vous êtes fait vacciner et que vous vous sentez bien, vous pouvez donner votre sang dès le lendemain de l'injection", explique Cécile Ardilouze. "Il n'y a pas de contre-indication".
 


Peur de devoir reporter des opérations


L'Etablissement Français du Sang demande donc à tous ceux qui le peuvent de se rendre dans les maisons du don ou dans les communes où sont organisées des collectes, avec ou sans rendez-vous. "Ce que l'on redoute le plus, c'est de devoir demander aux hôpitaux de déprogrammer des opérations car on ne pourra pas leur fournir assez de produits sanguins", s'inquiète Cécile Ardilouze.

Elle rappelle que les globules rouges ont une durée de vie de 42 jours, et qu'il est donc "urgent de remplir les stocks en vue de l'été"

 

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