"C’est moi qui l’ai fait !" : cette ébéniste s’est lancée dans la réalisation d’un vélo en bois

Connaissez-vous le vélo en bois ? C'est le défi que s'est lancée une ébéniste-menuisière du Puy-de-Dôme. Elle roule depuis plusieurs semaines avec le prototype et elle s'apprête à lancer la production, entièrement artisanale.

Quand Joanne roule sur les routes du Livradois, dans le Puy-de-Dôme tous les yeux sont tournés vers elle, ou plutôt vers son vélo. Joanne Le Corfec, conceptrice du vélo Tijo, raconte : « Je ne peux plus doubler quelqu’un dans la rue ou sur un chemin sans qu’il ne me dise que mon cadre est en bois. Oui mon cadre est en bois et cela ne passe pas inaperçu. Et en plus, c’est moi qui l’ai fait ! ». 

250 heures de travail sur le prototype


C’est bien elle qui a fabriqué ce cadre dans son atelier de Saint-Etienne-sur-Usson avec le frêne d’une scierie voisine. Joanne indique : « Un cadre en bois est simple et complexe à la fois. Cela utilise des techniques d’artisanat classiques mais il faut être hyper pointu, hyper minutieux. Il faut beaucoup de précision pour pouvoir réaliser un cadre en bois ». Ici pas de commande numérique, tout est fait à la main. Joanne y tient. Elle a passé 250 heures sur le prototype et estime qu’il lui faudra 150 heures pour les suivants : « On vient vraiment regarder comment le bois est fait, comment les veines sont dessinées pour pouvoir choisir cet élément-là à cet endroit précis du cadre, plutôt qu’un autre, en termes mécaniques et esthétiques ». 

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Connaissez-vous le vélo en bois ? C'est le défi que s'est lancée une ébéniste-menuisière du Puy-de-Dôme. Elle roule depuis plusieurs semaines avec le prototype et elle s'apprête à lancer la production, entièrement artisanale. Intervenante : Joanne Le Corfec, conceptrice du vélo Tijo ©F. Gandilhon / Y. Dorion / M. Canuto

Joanne a eu l’idée de ce cadre en bois lors d’un tour de France d’un an, réalisé à vélo avec son compagnon et au cours duquel ils ont eu du mal à trouver la monture idéale. Ils étaient déçus par les vélos de voyage trop peu dynamiques et par les vélos de route pas assez pratiques. Joanne souligne : « Il nous fallait vraiment un vélo intermédiaire. Ce vélo intermédiaire existe et il s’appelle le gravel. Mais on n’en n’avait pas. Je suis ébéniste-menuisière et mon compagnon m’a soufflé l’idée d’en fabriquer un ». 

Une campagne de financement participatif

Aujourd’hui, le prototype a fait ses preuves. Avec plus de 300 km au compteur, Joanne a pu mesurer ses qualités : "Un cadre de vélo en bois a un rendement tout aussi efficace qu’un autre vélo. On ne perd pas en effort quand on vient appuyer sur les pédales. On peut vraiment avoir un vélo efficace sur la route comme sur les chemins, tout en ayant une sortie qui peut être longue et confortable, car il absorbe les vibrations ". Les cyclistes semblent intéressés puisque Joanne a déjà reçu près de 10 000 euros de financement participatif et pour ses premières commandes. Il faudra tout de même sortir une coquette somme comprise entre 3 500 et 5 500 euros pour pédaler sur du chêne, du frêne ou du noyer.  

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