Clermont-Ferrand se met aux couleurs du Sidaction, des drag-queens lancent l'opération Sidragction. Des maraudes hautes en couleur, et l'occasion de faire des dons pour cette association.
"Une sacrée journée pour un événement cool", se réjouit Judas, 25 ans. Avec son collectif d'artistes Morningstar, l'organisatrice du Sidragction est ce samedi 23 mars dans les rues de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). La vingtaine de drag-queens clermontoises arpente la ville, notamment place Victoire, place de Jaude, jardin Lecoq et dans les rues commerçantes.
Comme l'année dernière, par plusieurs groupes de 2 à 4 drag-queens, elles sont dans les rues une fois dans l'année pour inciter le public à donner au Sidaction. L'association de lutte contre le VIH/Sida fête cette année ses 30 ans. Elle organise tous les ans un appel aux dons relayé par plusieurs médias, dont France Télévisions. L'association crée en 1994 est portée entre autres par l'actrice Line Renaud.
Pour Judas et le collectif d'artistes Morningstar, le Sidragction est un moyen de joindre l'utile et l'agréable. Exposer ce qui est notamment une passion, tout en permettant au public de faire une bonne action.
Trois ans déjà de Sidragction dans la région
"L'an passé, nous avions déjà fait les maraudes. Elles nous ont permis de récolter 1000 euros. C'était très cool", se souvient Judas. Cette année encore, elle continue de participer à cet appel aux dons original. "Cela m'a paru logique d'organiser cette action dans la ville. Il y en avait déjà eu une à Lyon, il y a 3 ans. Elle a fonctionné. J'étais la première drag de Clermont-Ferrand, donc ça m'a paru logique d'organiser ça aussi ici. La ville est assez ouverte à ce sujet. Beaucoup d'autres drags voulaient participer, et nous sommes aujourd'hui une vingtaine à y prendre part", détaille la drag-queen de 25 ans.
Avant de prospérer à Lyon (Rhône), puis dans la préfecture du Puy-de-Dôme, le Sidragction puise ses origines à Paris. "C'est l'antenne parisienne qui a créé l'antenne clermontoise. Trois drag-queens de Paris ont créé l'œuvre. Le principe, c'est de marcher dans la rue, une après-midi, en plusieurs petits groupes de 2 à 4 drag-queens, pour récolter des fonds et les reverser à 100% au Sidaction", explique Judas.
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Générosité, passion et expression
Aujourd'hui, le public peut voir Judas et les autres membres du collectif artistique à travers les rues de Clermont-Ferrand. Une "passion" comme elle le définit elle-même, mais pas seulement. "C'est une passion très cathartique : la vraie raison, c'est un vrai besoin d'expression du genre. Je me définis comme une personne non-binaire. Drag me permet d'exprimer à la fois le genre féminin et masculin. Cela n'est pas le cas pour moi, mais ce sont des choses que l'on ne peut pas toujours exprimer, par exemple, dans la vie professionnelle", détaille Judas.
Cette "passion", elle la met au service d'une noble cause, tout au long de l'année. "D'autres événements ont lieu dans l'année, il y en a plusieurs fois par mois. Un après-midi jeux dans un bar de Clermont-Ferrand par exemple, où tous les dons sont reversés au Sidaction. Une fois par mois sinon, un cabaret drag à Clermont-Ferrand, au Fotomat. C'est sa 19e édition cette année, et elle se tient le 29 mars", conclut la drag. Tout cela, toujours avec le collectif artistique Morningstar, qui se "considère comme une famille".
Rendez-vous donc à Clermont-Ferrand, pour découvrir Judas, mais aussi "sa sœur drag, sa fille drag et sa mère drag".