Depuis le 1er mars, l’index de l’égalité femmes-hommes s’impose aux entreprises de plus de 1 000 salariés. Elles doivent rendre public le résultat obtenu à partir d’une grille d’évaluation. Michelin, dont le siège est à Clermont-Ferrand, obtient la note de 94/100.

Mettre fin aux inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes, c’est l’ambition du gouvernement. Depuis vendredi 1er mars, les sociétés qui comptent plus de 1.000 salariés doivent publier leur score sur 100, dans le cadre d’un index de l’égalité femmes-hommes. Une note calculée sur la base de 5 critères, et qui permet à Michelin, dont le siège est à Clermont-Ferrand, d’afficher un excellent résultat : 94/100.
Ce score « illustre le travail considérable accompli ces dernières années pour faire progresser la situation des femmes dans un entreprise historiquement masculine », se réjouit le groupe dans un communiqué, avant de diffuser le détail par indicateurs.

Ainsi, Michelin obtient 39/40 pour « la suppression des écarts de salaires entre les femmes et les hommes, à poste et âge comparables » ; 20/20 pour « la même chance d’obtenir une augmentation » ; 15/15 pour « la même chance d’obtenir une promotion » et 15/15 encore pour l’augmentation de toutes les salariées à leur retour de congé maternité, « dès lors que des augmentations ont été données en leur absence ». La note la plus faible (5/10) concerne l’accès des femmes aux postes à très haute rémunération, un domaine dans lequel « Michelin doit encore s’améliorer » concède le communiqué.
 

1 salarié sur 5 est une femme chez Michelin en France


En France, la part des femmes dans les effectifs a progressé, souligne encore le communiqué. Elle atteignait 18 % en 2018, contre 13 % en 2005. « La proportion des opératrices de production est passée de 4 à 6%, une évolution lente qui s’explique par les spécificités de l’industrie du pneumatique. Le taux de femmes managers en France est passé de 16 à 28%, pour un objectif fixé à 30% en 2020 ».

Des chiffres pour appuyer une politique de recrutement « volontariste » revendiquée par Michelin. « Dans l’intérêt de la société, mais aussi de l’entreprise. On a besoin d’attirer des femmes », affirme le service communication du groupe. Et ce, malgré les obstacles propres au secteur notamment dans la production : « nous avons pas mal de postes inaccessibles en raison du port de charges lourdes. On a du travail de nuit, le dimanche, ce n’est pas très attractif. Et puis, l’univers du pneu, de l’équipement automobile ne parle pas forcément beaucoup aux femmes », observe encore le service communication.
   

Bon ou mauvais élève ?


A l’instar de Michelin, d’autres entreprises obtiennent d’excellentes notes dans le cadre de l’index de l’égalité femmes-hommes : 89/100 chez Nexter ou encore 94/100 chez Sanofi, rapporte notamment France Inter sur son site internet. « On ne s’amuse pas avec les données. Les critères sont très précis. Et l’idée, c’est de pouvoir comparer les entreprises entre elles. Il faut que tout le monde calcule avec la même méthode », explique le fabricant de pneumatiques, qui a réalisé cette évaluation en interne.

A la CGT, on se montre sceptique. « Il y a des disparités », estime malgré tout le secrétaire général de la CGT Michelin à Clermont-Ferrand, Jean-Michel Gilles. Un discours en décalage avec celui de la CFDT. « Ca reflète l’engagement de l’entreprise », observe pour sa part Laurent Bador, délégué syndical central pour Michelin France. « Il y a 4/5 ans, dans le cadre de la signature de l’accord ‘mixité’, la CFDT a demandé une étude indépendante. Elle a été réalisée par l’INED, l’Institut national d’études démographiques. Ce qui ressort, c’est que les quelques dérives potentielles ont été rattrapées ces dernières années et on ne voit plus d’écart d’après cette étude », poursuit-il.

A terme, l’index de l’égalité femmes-hommes concernera toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Seules celles dont la note est inférieure à 75/100 risquent des sanctions. Elles devront mettre en œuvre des mesures correctives dans un délai de 3 ans, sous peine de s’exposer à une pénalité financière pouvant atteindre jusqu’à 1% de la masse salariale.
 
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