Inauguré en octobre 2006, le tramway clermontois a 10 ans cette année. Pour l'occasion, de nombreuses festivités sont organisées le 3 décembre. Retour sur les bons - et les moins bons - souvenirs liés au tram, devenu la colonne vertébrale des transports de l'agglo clermontoise.
Souvenez-vous, c’était le 14 octobre 2006. Des centaines d’Auvergnats s’étaient massés place de Jaude pour l’inauguration du nouveau tramway. Un transport sur roues flambant neuf, couleur « fleur de lave ». Au volant, on trouvait Serge Godard, alors maire de la ville.
« Il s’agit de l’aboutissement de beaucoup d’efforts, pas seulement de moi-même, mais d’une équipe, de beaucoup de gens », signalait alors l’élu, visiblement ému.
C’est que le tram a mis du temps à passer de la maquette à la réalité. Car pas moins de 15 ans ce sont écoulés entre la genèse du projet et l'inauguration. Quinze longues années qui ont permis de trancher entre le rail et le pneu, de choisir un constructeur et d'épuiser les recours judiciaires et enfin, de réaliser les travaux.
Tous ces balbutiements ont été vite oubliés. Dès sa mise en service, les Clermontois ont très vite adopté le tram. La ligne A est devenue la colonne vertébrale des transports en commun de l'agglomération.
Longue de 14 kilomètres à l'origine, cette ligne décrivait une boucle entre la Pardieu (sud-est) et la Croix de Neyrat (nord-est), en passant par le centre-ville. En 2013, elle a été prolongée de deux kilomètres supplémentaires au nord, pour atteindre le stade Gabriel Montpied et le quartier des Vergnes.
Quelques petits problèmes techniques
Mais en 10 ans, le tram a aussi connu son lot de problèmes. Fin 2009, une rame avait subitement pris feu alors qu'elle ne transportait heureusement aucun passager. L'enquête avait conclu à une mauvaise conception du système de freinage.Clermont, première ville à adopter le « Translohr », a essuyé les plâtres d'une technologie nouvelle. Le tram a déraillé plusieurs fois : une première fois, quinze jours seulement avant l'inauguration, puis deux fois en 2011 à la station les Carmes - un blessé - puis au carrefour des Pistes, avec uniquement des dégâts matériels. Depuis, le « Translohr » été adopté par des lignes franciliennes, le T5 et le T6.
Le tramway clermontois sait aussi se faire désirer pendant de longues périodes de travaux. En 2013, un arrêt total de son service a été nécessaire pour refaire la plate-forme et réviser les rames. Cette année, tout le sud de la ligne (au-delà de l’arrêt Universités)sera fermé pendant sept mois pour corriger, entre autres, l'étanchéité du viaduc Saint-Jacques.
En tout, en 10 ans, le tram a coûté environ 350 millions d'euros à la collectivité. Mais tout cela n'a pas entamé son grand succès populaire.
Avec 11 millions de kilomètres dans les roues depuis ses débuts, il transporte aujourd'hui jusqu'à 70 000 personnes chaque jour. Se pose maintenant la question de son avenir : lorsque les rames actuelles arriveront en fin de vie, vers 2030, certains élus envisagent de convertir la ligne en tram classique sur rails.
L'extension du réseau est aussi envisagée. La deuxième ligne entre Royat et le stade Marcel Michelin, depuis longtemps dans les cartons, est à nouveau à l'étude.