Un terroir exceptionnel, des conditions climatiques idéales : les vins d'Auvergne surfent avant tout sur leur identité. L'association Vinora rassemble les vins issus de terroirs volcaniques et espère la création d'un label "Vins Volcaniques". Un label qui pourrait voyager jusqu'aux Caraïbes.
Dans un vignoble de Saint-Maurice-ès-Allier (Puy-de-Dôme), on courbe l’échine depuis le début de semaine, mi-septembre. La saison des vendanges est lancée et, dans une dizaine de jours, tout le raisin sera récolté. A quelques kilomètres de là, au Domaine Miolanne, le gamay est à point. Mûri grâce aux longues journées de soleil, et à un sol typique des volcans : la pierre ponce. Jean-Baptiste Deroche, viticulteur, explique : « La particularité est une grande force de filtrabilité. L’eau va circuler rapidement et va vite être assimilée par la plante. Là, on est en période de sécheresse, mais dès qu’on a eu un petit peu d’eau, ça a tout de suite regonflé les raisins. C’est une force. »
Un terroir particulier
Un tel terroir est donc une aubaine pour s’adapter au dérèglement climatique. Une étude a été lancée par l'association Vinora. Elle porte sur 6 vignobles français de l’Hérault à l’Alsace. Objectif : trouver une similitude entre les terroirs, et établir un cahier des charges pour les exploitants qui souhaiteraient obtenir un label "Vins Volcaniques". Jean-Baptiste Deroche précise : « Le vigneron devra fournir une analyse de sol qui montre qu’il vinifie bien sur cette parcelle, que ce raisin n’est pas mélangé… ça servira à avoir cette typicité pour avoir son label vin volcanique. »
Un label jusqu'aux Caraïbes
Des vins issus de sols volcaniques, il y en a déjà ailleurs en Europe. Et bientôt, on en trouvera à 8 000 km. Direction les Caraïbes. Sur l’île de Nevis, c’est ici qu’un Cantalien s’est lancé dans un projet ambitieux. En partenariat avec le gouvernement local, Erik Tamburi envisage de produire un vin 100% naturel. Le label pourrait faire décoller son activité. « On relance la viticulture qui a pu exister du temps des conquistadors pour faire un vin volcanique. Nous cochons toutes les cases pour faire partie de cette famille, cela nous apporte de la crédibilité, du sérieux, de l’assistance…»
Un gain de ventes ?
D’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, le label « Vins Volcaniques » pourrait-il avoir des conséquences sur les ventes ? Sébastien Gioux, caviste, n’en est pas certain : « Un label "Vins Volcaniques", est-ce que ça va vraiment booster ? Je ne sais pas. Nos clients viennent parce qu’ils ont envie de découvrir les vins d’Auvergne. Il y a des gens qui étaient encore réticents et qui finalement veulent goûter car ils savent que les vins ont progressé. » Grâce à l’AOC et à ce futur label, le vignoble d’Auvergne pourrait d’ici 10 ans voir sa surface d’exploitation doubler.
-Propos recueillis par Stéphane Trentesaux pour France 3 Auvergne