La semaine dernière, les gelées n'ont pas épargné les vergers du Puy-de-Dôme. Dans le département, une douzaine d'arboriculteurs essaient de relancer la culture de pommes, mais les aléas climatiques sont un coup dur pour la future récolte annuelle, presque réduite à néant.
C'est le coeur lourd que Pierre Sauvat doit couper les branches de ses 5 hectares de parcelles de pommiers bio. Installé depuis 2012 sur les communes de Saint-Sandoux et Saint-Amant-Tallende (Puy-de-Dôme), c'est la deuxième fois en 3 ans qu'il subit les conséquences du gel sur ses arbustes. En 2017, il avait perdu 80% de sa récolte avec une journée de gel en avril : cette année, les températures n'étaient pas aussi fraîches, mais plusieurs journées de températures négatives, conjuguées à un mois de mars sec, ont eu un effet dévastateur sur la culture. "La quasi totalité des fleurs et boutons sont morts de l'intérieur", explique Pierre Sauvat sur sa parcelle sur les hauteurs de Saint-Amant-Tallende.
"Il n'y a pas de deuxième chance pour les pommes"
Les aléas climatiques sont cruels pour la pomiculture (culture de pommes) : "Maintenant, il faut attendre un an : il n'y pas de deuxième chance pour les pommes". Longtemps terre riche en vergers, le Puy-de-Dôme ne compte désormais plus qu'une douzaine d'arboriculteurs spécialisés dans la pomme, qui essaient de relancer la culture. Tous ont été touchés ces derniers jours.Au sein du Conservatoire des espaces naturels d'Auvergne, Clément Méritet est en charge des pré-vergers et de la préservation des pommiers. Il accuse le coup : "A ce rythme, on aura vite fait d'avoir plié quelques exploitations : ce sont des coups durs pour ceux qui tentent de s'installer."
Un peu plus haut sur les plateaux de Saint-Amant-Tallende, sur un verger-test, des candidats à une future installation en tant qu'arboriculteur fruitier tirent déjà les conséquences de cette expérience climatique, comme Sonia Gaule. "C'est la première année que je subis cet aléa parce que 2018 était une bonne année. Après cet épisode de gel, il va falloir qu'on travaille différemment sur les vergers, tant sur la conduite des arbres que sur les traitements".
Dans les prochains jours, les producteurs envisagent de faire une demande d'indemnisation pour calamités agricoles auprès des services de l'Etat.