Le second tour des élections législatives approche. Les résultats du scrutin pourront définir l'avenir des promesses faites aux agriculteurs. Inquiétudes, espoirs, qu'en pensent les professionnels du Puy-de-Dôme ?
Le second tour des législatives approche, les Français sont appelés aux urnes le 7 juillet 2024. Les résultats du scrutin pourront donner un coup d'arrêt à certaines promesses faites par l'exécutif, en cas de basculement de l'hémicycle. Les agriculteurs du Puy-de-Dôme en sont bien conscients et laissent transparaître leur inquiétude.
"Il y a beaucoup d'interrogations et de doute quant à l'avenir. On reprendra les travaux là où nous en étions, sur le plan législatif et sur le plan réglementaire. Et puis, on verra quel sera l'état d'esprit de nos interlocuteurs, en espérant que tout ne soit pas mis à la poubelle et qu'on ne repartira pas d'une feuille totalement blanche. On a besoin d'un cap clair, avec des ambitions agricoles qui soient précises, car les agriculteurs méritent de la franchise", explique David Chauve, agriculteur et président de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme.
L'avenir des promesses
Les agriculteurs s'étaient fortement mobilisés dans toute la France au mois de janvier, pour faire part de leur colère et d'une crise de leur profession. Au mois de février, le Premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé la "mise en pause" du plan Ecophyto et l'assouplissement de certaines réglementations. Le Premier ministre avait aussi promis de mettre un coup de frein pour les importations de fruits et légumes traités avec des pesticides interdits en Europe.
Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, les agriculteurs prennent leur mal en patience. "Le monde agricole a des attentes. Des mesures nous ont été informées, l'effectivité va sans doute arriver. Pour l'instant, elles ne sont pas mises en place, mais elles sont indispensables", Arnaud Fererol, exploitant agricole de vaches de Salers sur la commune de Tauves, dans le Puy-de-Dôme.
Bouleversement politique
Le secteur est pourtant conscient qu'un bouleversement de la répartition des sièges au sein de l'hémicycle peut redistribuer les cartes quant à son avenir.
"On se pose toujours des questions, car l'État a une certaine importance, notamment au niveau des subventions et des projets, ainsi au niveau européen. Donc un changement politique peut bouleverser tout un projet sur une exploitation", explique Clément Fererol, salarié agricole.
Pas de pronostics anticipés
Mais difficile d'y voir clair à ce jour. D'autres professionnels préférèrent attendre la fin des élections pour se prononcer. "Est-ce que cette instabilité politique risque d'avoir des conséquences sur l'ensemble de l'économie ? Honnêtement, il est trop tôt pour faire des pronostics", explique Jacques Chazalet, éleveur et président du Sommet de l'élevage.
À demi-mot, certains éleveurs évoquent la possibilité d'une reprise de mobilisation en cas d'abandon des promesses de l'exécutif. Toute perspective reste encore incertaine, ils espèrent y voir un peu plus clair, à l'issue des législatives.
Propos recueillis par Pascal Franco / France 3 Auvergne