Felix Gretarsson a subi une double greffe des bras, il y a moins d'un an. Une première mondiale mais surtout une véritable réussite médicale, grâce à la rééducation, il contrôle de mieux en mieux ses membres.
Felix Gretarsson a subi une double transplantation il y a 10 mois à peine. Aujourd’hui, son quotidien s’organise autour de sa rééducation.
Felix se réveille deux heures avant de se rendre à l'hôpital Henry Gabrielle de Saint-Genis-Laval, sa routine quotidienne depuis plusieurs mois. Cet Islandais avait quitté son pays en 2013, spécialement pour se faire greffer les deux bras à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon. « Au début, on avait prévu de retourner en Islande, mais maintenant on est content ici, c’est une belle ville, c’est chez moi ! » affirme-t-il. Les premiers mois de rééducation étaient difficiles, il le reconnait. "J’avais toujours des douleurs, j’étais toujours fatigué mais maintenant c’est juste comme aller au travail.»
Son planning de rééducation débute chaque jour par la kiné. Clémence Garrone masse les épaules, les bras de Felix : «C’est un peu le rituel du matin pour réchauffer les articulations et bien travailler les cicatrices, surveiller la peau.» Mais cela ne se limite pas à guetter tout signe éventuel de rejet. Il s’agit aussi de proposer des exercices pour stimuler les progrès du greffé.
« Chaque semaine, j’ai un nouveau cadeau »
Pas peu fier de saisir un quartier de clémentine et de le porter à sa bouche, Felix estime que chaque semaine apporte son lot de progrès et chaque progrès constitue un cadeau. Il suit également des séances de thérapie miroir pour que le cerveau se projette jusqu’au bout des doigts, dans ses bras dont Felix a été dépourvu pendant 23 ans. Afin que jour après jour, les membres greffés deviennent complètement SES membres.
En savoir plus sur les thérapies miroir
« Les ongles poussent très vite et les poils s’adaptent à moi" raconte-t-il ébloui de constater que sa pilosité s'est même éclaircie. "Maintenant, les poils des bras sont comme ceux de tout le corps" confirme-t-il.
Un ergothérapeute lui fait travailler des gestes de la vie quotidienne. Dans la salle, on trouve des outils, comme une cuillère au manche arrondi, dont Felix commence à pouvoir se servir. L’environnement est modifié pour qu’il soit à la fois le mieux adapté et le plus proche possible du réel.
Chaque geste coûte mais Felix les répète avec application voire acharnement, pour redevenir autonome le plus vite possible. Il y a six mois les chirurgiens prévoyaient comme scénario optimiste que Felix pourrait se servir du bras jusqu'au coude. Sa détermination le pousse déjà bien au-delà de leurs espérances : Felix a même pour ambition de manger seul, son repas de Noël.