Sinistrée par le sésime du 11 novembre 2019, la commune du Teil en Ardèche est de nouveau candidate au Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée. Expérimenté depuis trois ans, le dispositif devrait être élargi de 10 à 60 communes en France.

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Depuis le tremblement de terre du 11 novembre 2019, Le Teil est en souffrance. Selon le maire socialiste de la commune ardéchoise, c'est "une ville à reconstruire, dans ses murs, dans ses mobilités et dans de nouveaux services que nous voulons offrir à la population". Et c'est dans ce cadre qu'Olivier Pévérelli souhaite intégrer le dispositif Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée, que celui-ci "soit au coeur de la reconstruction".

Deuxième candidature, après celle de 2016

Le Teil, commune de 9.000 habitants, avait déjà voulu intégrer le dispositif favorisant le retour à l'emploi, après l'adoption de la loi de février 2016. Mais l'expérimentation avait été limitée à dix communes sur tout le territoire français, dont deux en Auvergne-Rhône-Alpes.
Ce mercredi 7 octobre 2020, le Sénat doit examiner une proposition de loi, adoptée à l'unanimité des députés en première lecture à la mi-septembre, 
et qui étend l'expérimentation à cinquante nouveaux territoires. Dont Le Teil veut faire partie.

Pourquoi ?

Parce que l'emploi, c'est un droit pour chaque habitant. Et sur Le Teil, nous avons un millier de demandeurs d'emploi et 400 personnes qui sont bénéficiaires du RSA, cela représente un huitième de la population. Il faut apporter une réponse à toutes ces personnes qui ne travaillent pas. Il y a un réel besoin.

Olivier Pévérelli, maire du Teil


Après l'échec de la première candidature, la commune a peaufiné son dossier. A surtout "expérimenté avec six associations locales, les possibles sources d'emploi autour du biodéchet, des déplacements solidaires, des ressourceries, du recyclage de matériaux", poursuit le premier édile.
"Nous sommes prêts, nous sommes dès à présent en capacité de créer une centaine d'emplois si nous entrons dans ce dispositif. On a peut-être un gros avantage sur des villes plus peuplées, c'est qu'on a une grosse solidarité qui s'est installée. Que ce soient les chefs d'entreprise, que ce soient les institutions, tout le monde travail pour la mise en oeuvre de ces nouveaux emplois."
 

L'exemple de Villeurbanne

Les deux Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée créés en Auvergne-Rhône-Alpes en 2017 se situent à Villeurbanne dans le Rhône et à Thiers dans le Puy-de-Dôme. Dans le quartier Saint-Jean de Villeurbanne, une Entreprise à But d'Emploi a ainsi vu le jour. Baptisée EmerJean, elle compte après trois ans d'expérimentation, plus de 80 salariés en CDI.

Le quartier compte 400 chômeurs, ce qui fait dire au président d'EmerJean, Bertrand Foucher : "on est encore loin du but, donc il faut que l'on continue encore de mobiliser, notamment les jeunes arrivés tardivement au sein de l'entreprise et qui représentent un enjeu très fort". 
 
Sortis de leur chômage de longue durée, les salariés travaillent dans plusieurs ateliers développés dans leur quartier de Villeurbanne. Il y a par exemple, l'atelier de couture et de réparation qui permet à une grande enseigne de vêtements sportifs de remettre dans le circuit de distribution des produits abîmés. Il y a aussi des demandeurs d'emploi devenus maraîchers et qui fournissent désormais une cuisine centrale.
Les emplois sont variés et l'embauche "sans aucun critère de sélection pour éviter toutes les problématiques liées aux discriminations"indique l'adjoint au maire en charge de l'économie et de l'emploi, Paul Campy.

Dans le cadre du dispositif de Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée, les salariés en CDI sont rémunérés sur la base du SMIC. L'État verse 18.000 euros par an et par emploi. Le reste du financement provient de subventions et du chiffre d'affaires de l'entreprise à but d'emploi créée.
Aujourd'hui, l'expérimentation des TZCLD suscite des réserves en raison d'un coût plus important qu'annoncé. Mais dans un avis rendu en juin 2020, le Conseil Économique, Social et Environnemental a souligné que "l'appréciation portée sur les résultats de l'expérimentation ne saurait être strictement financière".

 
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