Attaques du Hamas contre Israël. Le conflit s'importe jusque dans les rues et les universités lyonnaises

L'attaque du Hamas contre Israël remue les communautés juives et arabes jusque dans les rues de Lyon. Depuis le 7 octobre, les manifestations se multiplient, illégales, parfois violentes, un coup en faveur du peuple israélien, l'autre pour soutenir les Palestiniens. Dans les universités, les étudiants s'emparent également du sujet, jusqu'à distribuer des tracts ou à saccager des institutions.

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Et si le conflit israélo-palestinien s’importait en France et à Lyon ? C’est ce que craignent les autorités françaises à la suite de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier. “Ce qu’il se passe à l’extérieur du pays a des répercussions dans notre pays”, avait reconnu lundi sur France Bleu Gérald Darmanin, à la vue des divers actes antisémites enregistrés par les services de police cette semaine.  

Ce jeudi 12 octobre, il a ajouté avoir recensé "plus d'une centaine d'actes antisémites" en France, allant de tags à des insultes contre la communauté juive. La ville de Lyon ne fait pas exception.  

Des tracts distribués en soutien à Israël 

Sur le campus et les réseaux sociaux, les étudiants n’ont pas manqué d’exprimer leurs opinions. Dans les couloirs de Sciences Po Lyon, des tracts en soutien à Israël ont été distribués mardi 10 octobre. On pouvait y lire le slogan "Gloire à Israël, mort aux Arabes, je suis aux côtés d'Israël", à moitié écrits en hébreu aux côtés d’une étoile de David.  

Partagés sur les réseaux sociaux par un dénommé “mathis l'ecrevisse”, se décrivant comme militant collectif marxiste et révolutionnaire, le tweet avait déjà fait plus de 800 000 vues un peu avant 16 heures.  

La direction de Sciences Po Lyon a annoncé son intention de déposer plainte. "L'établissement condamne la diffusion dans ses locaux des propos haineux et incitant à la violence figurant sur ces affiches", a-t-elle fait savoir dans un communiqué. 

La semaine dernière, la venue de Maryam Abbu Daqqa, chef de file du Front de libération de la Palestine, a une conférence dans l’université Lyon 2, avait déjà fait polémique.  

Des murs vandalisés : la riposte des étudiants pro-palestiniens  

Les tags et affiches ont ensuite remplacé les tracts. Mercredi 11 octobre, des inscriptions, cette fois-ci pro-Palestine, ont été découvertes sur les murs de l’établissement d’enseignement supérieur. On pouvait y lire "Soutien à la lutte armée palestinienne". Quant à l’intérieur de l’antenne de Lyon 2 à Bron, des affiches "Vive la résistance armée du peuple palestinien" ont été collées un peu partout.  

La direction de l’université a immédiatement retiré les affiches et les tags et entend porter plainte. Ces actes ont également été condamnés par l’Union des étudiants juifs de France sur Twitter, dénonçant une “apologie du terrorisme à grande échelle, là même où une terroriste du FPLP a pris la parole”.  

Dans la rue, le jeu de ping pong des manifestations  

Les tensions se sont importées dans les établissements scolaires, mais surtout dans la rue. Depuis lundi 9 octobre, les manifestations s’enchaînent et un jeu de ping pong s’installe entre les pro-palestiniens et les pro-israéliens installés dans l’agglomération lyonnaise.  

Lire aussi : Manifestation de soutien à la Palestine : environ 150 personnes réunies à Lyon malgré l'interdiction de la préfecture

Une première mobilisation en soutien au peuple palestinien a eu lieu dans le quartier de la Guillotière le lundi 9 octobre. Des dizaines de personnes s’étaient réunies, avant d’être dispersées par les forces de l’ordre. En raison du "risque de trouble à l'ordre public", ce rassemblement, lancé par le groupe "La Fosse aux Lyons", a été interdit par la préfecture du Rhône. Quatre personnes ont été interpellées en amont du rassemblement et huit verbalisées pour "manifestation interdite", selon la préfecture. 

Le lendemain, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) appelait à un nouveau rassemblement sur la place Bellecour. De nombreux élus du département étaient présents. Et là encore, les forces de l’ordre étaient massivement mobilisées.  

Le jour suivant, les pro-palestiniens du Collectif69Palestine organisaient à nouveau une manifestation. Malgré l’interdiction préfectorale, un rassemblement s'est tenu place de la Comédie, en face de la mairie. Les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser le rassemblement. Une trentaine de verbalisations auraient été dressées par la police et une personne déjà connue des forces de l'ordre aurait été interpellée.

Surveillance renforcée 

Jeudi dernier, une entreprise de Vaulx-en-Velin située en zone industrielle, a essuyé des coups de feu. Plus de peur que de mal, personne n'a été blessé. Le tireur, alors en voiture au moment des faits, n'a pas été identifié. L'acte était-il destiné à effrayer le chef d'entreprise et son employé de confession juive ? L'enquête est court. Dans ce contexte, l'attaque sur la bande de Gaza ne fait qu'exacerber les tensions dans l'agglomération lyonnaise. 

La surveillance est renforcée aux abords des lieux de cultes (une quarantaine de lieux dans l'agglomération) et des écoles confessionnelles (5), avec la présence visible de forces de l'ordre et le renfort de la police municipale et des militaires de l'opération Sentinelle.

D'autres manifestations sont prévues dans les jours à venir. Le Collectif Palestine 69 appelle à prendre la tête du cortège de l'intersyndicale "contre l'austérité, pour les salaires et pour l'égalité femmes-hommes" vendredi 13 octobre à Lyon.

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