Le suspect de l'attentat de vendredi dernier à Lyon a reconnu en être l'auteur. Il voulait déstabiliser les élections européennes de dimanche. Ce vendredi 31 mai, on apprend qu'un rassemblement des soutiens de la liste LREM avait été prévu ce jour-là, à proximité du lieu de l'explosion.

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Le suspect de l'attentat au colis piégé, qui a fait 13 blessés à Lyon vendredi dernier, a reconnu en être l'auteur durant sa garde à vue, confirme le procureur de Paris ce vendredi 31 mai. Selon une source proche de l'enquête, il a expliqué qu'il voulait "faire monter le vote populiste et raciste avant les élections européennes de dimanche pour pousser les musulmans à la révolte", alors qu'un rassemblement politique avait été annoncé à proximité du lieu de l'explosion.

 

Un rassemblement LREM prévu à proximité


Les enquêteurs n'ont pas communiqué sur la cible précise visée par le suspect. Pourquoi la rue Victor Hugo, et pourquoi à cette heure ? Fait troublant, un rassemblement de soutien à la liste LREM de Nathalie Loiseau devait se dérouler à 18h, place Antonin Poncet, soit à environ 200 mètres du lieu de l'explosion, vendredi 24 mai, jour de l'attentat, intervenu peu après 17h30.

Cet évènement politique avait été annulée au dernier moment, la veille, en accord avec la préfecture du Rhône, qui craignait des troubles à l'ordre public et à la sécurité des personnes, craignant que des "gilets jaunes" ne perturbent ce meeting en plein air. Cette cible potentielle est par ailleurs évoquée par nos confrères du Point, mais elle reste une hypothèse à ce stade.

 

Il avoue être l'auteur de la bombe


Après des dénégations, Mohamed Hichem M. a indiqué aux enquêteurs avoir prêté allégeance "en son for intérieur" au groupe Etat islamique et reconnu "avoir déposé" l'engin explosif, qu'il avait "préalablement confectionné", devant la boulangerie située rue Victor-Hugo, dans le centre de Lyon, a précisé Rémy Heitz. Il a aussi admis avoir actionné le colis piégé, a ajouté une source judiciaire.

Il va être présenté à un juge antiterroriste en vue d'une mise en examen, notamment pour "tentative d'assassinats terroristes", a annoncé le procureur de Paris dans un communiqué ce vendredi 31 mai. Le parquet va demander son placement en détention provisoire, à l'issue de 4 jours de garde à vue, dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (Sdat) à Levallois-Perret, près de Paris. Celles de ses parents puis de son frère, arrêtés eux aussi lundi, ont été levées "en l'absence d'élément les incriminant à ce stade", a annoncé le parquet de Paris.


 

Il raconte la préparation de l'attentat


Alors qu'il s'était montré peu coopératif dans la première partie de sa garde à vue depuis son arrestation lundi, le jeune homme avait commencé à se livrer mercredi dans les locaux de la sous-direction antiterroriste, en admettant avoir conçu le colis piégé dont l'explosion a fait 13 blessés légers dans le centre de Lyon. Selon des informations du Point, le terroriste présumé a détaillé la façon dont il a confectionné son engin explosif dans sa cuisine, où 3 bouteilles d'amoniaque, d'acide chlorhydrique et d'eau oxygénée ont été retrouvées. Le suspect a également détaillé le déroulé de la préparation de son acte : fin mars, il achète de l'acétone et des billes airsoft en acier. En avril, il acquiert des piles, des câbles, un téléphone et un commutateur à télécommande. Et en mai, il commande des piles alcalines et des billes en acier sur le site internet Amazon.


           

Le point sur l'enquête en cours


L'enquête a rapidement progressé ces derniers jours. Les policiers avaient pu suivre l'itinéraire du "jeune homme à vélo" grâce au croisement de la vidéosurveillance des communes de Lyon et Oullins. L'exploitation de ses données téléphoniques et d'achats effectués sur Internet a également mené les enquêteurs jusqu'à Mohamed Hichem M., un jeune homme inconnu des services de police et des services antiterroristes, selon une source proche du dossier.

Les investigations ont notamment pu confirmer que "le profil génétique identifié sur les éléments de l'engin retrouvé sur les lieux de l'explosion correspond" à celui du suspect, avait indiqué la même source. Lors des perquisitions menées au domicile familial d'Oullins, dans la proche banlieue lyonnaise, les enquêteurs ont retrouvé "des éléments susceptibles d'entrer dans la composition du TATP". Enfin, l'exploitation du matériel informatique saisi au cours des perquisitions a également "mis en évidence des recherches sur internet relatives au jihad et à la fabrication d'engins explosifs".
            

Sans activité, le jeune homme d'origine algérienne se trouvait en situation irrégulière sur le territoire français depuis l'expiration de son visa. Suite au refus de la délivrance d'un titre de séjour, il n'avait alors pas pu s'inscrire dans une école d'ingénierie informatique lyonnaise.

 



           
 
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