Campagne régionale : les candidats invités à se prononcer sur leurs projets en faveur du vélo

Un collectif d’associations affiliées à plusieurs fédérations cyclistes va évoquer avec les différentes têtes de liste aux élections régionales la priorité de la politique vélo dans la région.

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S’il n’était qu’un indice à prendre en compte, ce serait sans aucun doute les époques récentes de confinement et la période actuelle qui donne une large place aux transports doux, le vélo en tête. « C’est un constat partagé par de plus en plus d’élus, l’utilisation du vélo augmente sans cesse, pour les associations, ce sont des arguments supplémentaires pour instaurer des politiques cyclables pérennes », estime Mathilde Garruchet, porte-parole du Collectif Vélo Aura.

Au menu des intentions : les voies vertes, les véloroutes. Parmi les plaidoiries, la continuité de la Viarhôna, la voie qui longe (ou plutôt sensée longer) le Rhône depuis le pays de Gex (Ain) jusqu’à la Méditerranée. Le collectif entend rester dans les domaines de compétences de la Région. Rien de surprenant à ce que leur liste de doléances et de points de sensibilisation ne comprennent pas les pistes cyclables urbaines ou d’agglomération. « L’attente des gens est forte. Le vélo est un moyen de transport y compris dans les zones rurales, ou combinés avec les TER. Des gens viennent aussi dans notre région pour faire du tourisme le long des voies vertes. C’est un véritable attrait touristique qui rapporte de l’argent », plaide Nicolas Frasie, membre de l’association La Ville à vélo.

Systématisation des stationnements sécurisés

Faciliter les déplacements régionaux, tel est l’enjeu de ce collectif qui espère que les candidats aux élections régionales intègreront leurs demandes dans les schémas de transport. Concrètement, pour les fédérations, faire progresser la place du vélo passe par la sécurisation des stationnements fermés devant les gares et par le développement des accès aux gares : le seul moyen d’empêcher les vols et de favoriser le développement du deux roues, surtout s‘il est à assistance électrique, donc coûteux. A l’intérieur même des rames, le collectif appelle à plus d’espace pour suspendre les vélos, cela valant autant dans les trains transportant des touristes que dans ceux qui transportent des actifs. A ce jour, les places disponibles se comptent sur les doigts d’une seule main.

Objectif "ateliers de réparation" et "lycées équipés"

Mieux jouer sur les appels à projets des fonds européens figure dans les requêtes des fédérations cyclistes régionales. Elles Interpellent les élus sur l’inscription du vélo dans l’attribution des fonds FEDEr de l’UE. « Des fonds pour lesquels la région intervient en qualité de guichet. Un rôle fondamental », assure Nicolas Frasie. L’autre effort, et il n’est pas des moindres, selon Mathilde Garruchet, ce sont les lycées. Devant les établissements, la présence de stationnements fermés et sécurisés sont incontournables aux yeux des associations. Avec un triple avantage : « permettre aux élèves de conjuguer déplacements et activité physique, un dernier aspect qui semble fondamental ; rendre les jeunes autonomes sur les courts déplacements et lutter contre les pollutions, émissions de gaz à effet de serre et particules fines. »

 

Une vraie filière industrielle du vélo dans la région

La région est l’une des plus actives dans le domaine du cyclo. Au travers du nombre de pratiquants, mais aussi et surtout sur le plan de la production, de la R&D et de l’innovation. A tel point qu’un cluster (MAD, Mobilité active et durable) a vu le jour en juillet 2020, regroupant la plupart des acteurs de la filière dont une soixantaine de fabricants de vélos ou d’équipements pour cycles.

Fort d’une étude commandée par la Région (Etude industrielle du vélo en Auvergne/Rhône-Alpes, parution en décembre 2020), Renaud Colin, le secrétaire général du cluster, fait ressortir les potentiels en création d’emplois non délocalisables et susceptibles d’accueillir des salariés en insertion, futurs mécaniciens vélo dans les ateliers de réparation. Il faut dire que le contexte économique et logistique fait considérer les choses sous un nouvel angle. « En effet, les délais d’approvisionnement depuis la Chine se sont considérablement  rallongés, note Renaud Colin.

Les livraisons de cadres, de roues et de freins sont passées de 3 moins à une à deux années. » D’autres nouveaux emplois pourraient découler de la création d’entreprises (beaucoup ont été créées ces quatre dernières années) : les techniciens de maintenance des parcs de vélos électriques, forts d‘un plus haut degré de qualification. Dans la région, on compte, selon l’étude, environ à 650 emplois industriels liés au vélo.

 

Près d’une centaine d’entreprises

La filière compte début 2021 94 entreprises travaillant exclusivement ou partiellement pour la filière vélo. Elles sont principalement situées  dans le Rhône, la haute-Savoie, l’Isère, la Loire et le Puy-de-Dome)

On y retrouve quelques acteurs connus des spécialistes : Mavic (Ain), Match, Stronglight, Cycles France Loire, Olympique cycles (Loire), Time sport (Isère), Corima (Drôme). L’ensemble des enteprises de la filière ont généré ces deux dernières années entre 160 et 200 millions d’euros par an de chiffre d’affaires.Parmi les sociétés, quelques industriels et beaucoup de taille encore artisanale. On retiendra qu’elles interviennent sur la totalité du spectre du monde cyclo : les vélos spéciaux, les vélos cargos. Et côté équipementiers,  les roues, les accessoires, la motorisation électrique, et les organes de transmission.

Equipementiers, les roues, les accessoires, la motorisation électrique, et les organes de transmission.Certains entreprises régionales sous-traitent pour Lapierre, Saint-Jean industrie fabrique à Belleveille les vélos de la marque savoyarde Kleuster, propriété de Jean Lain Automobiles. Fin 2020, Valeo (38) et Effigear (Loire) ont dévoilé une motorisation unique au monde qui intègre directement dans le pédalier un moteur électrique et une boite de vitesse automatique adaptative, le tout relié par à la roue par courroie crantée.

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