Une femme, qui se faisait passer pour une médecin esthétique sur les réseaux sociaux, a été interpellée à Lyon le 18 septembre dernier. Elle proposait, entre autres, des injections de botox à ses patientes.
Son affaire était florissante mais illégale et dangereuse. Une femme de 35 ans, qui se faisait passer pour une médecin esthétique sur les réseaux sociaux, a été interpellée à Lyon le 18 septembre dernier, selon des sources judiciaires. Elle proposait, entre autres, des injections de botox sur rendez-vous.
100 à 500€ la prestation
Lors de la perquisition menée le jour de son interpellation, la police a saisi une somme de 7 260 euros et de nombreuses ampoules injectables de botox et d'acide hyaluronique. Elle importait ces produits depuis l'étranger, et proposait ses services sur les réseaux. La fausse médecin, d'origine russe, exerçait illégalement dans plusieurs villes du territoire français, ainsi qu'en Suisse et en Belgique, dans des appartements qu'elle louait. Pour l'heure, le montant de ses bénéfices est inconnu, pour une activité qu'elle aurait lancée fin 2022. Les clientes entendues par les policiers ont déclaré "avoir eu recours au service de la suspecte à plusieurs reprises pour des sommes comprises entre 100 et 500 euros la prestation," indique le parquet de Lyon.
Surveillance policière
L'enquête démarre en mai dernier : les enquêteurs de la DDSP (Direction Départementale de la Sécurité Publique) sont alertés par un signalement du Conseil de l'Ordre des médecins, qui avait repéré les publicités de la femme sur les réseaux sociaux. Les policiers mettent alors en place un dispositif de surveillance policière autour du cabinet clandestin. Ils confirment ses activités et identifient plusieurs clientes. Lors de l'arrestation, des clientes sont d'ailleurs présentes. La suspecte reconnaît les faits et est alors placée en garde à vue. Elle est poursuivie pénalement et sera convoquée devant le tribunal le 17 mai 2024, pour des accusations de travail dissimulé, blanchiment et exercice illégal de la médecine.
Des risques d'hospitalisation
Cette affaire intervient alors que les cas de complications graves suite à des injections illégales atteignent des niveaux records en France, et progressent constamment depuis 2018. Cette tendance aux injonctions illégales est accrue par les réseaux sociaux, selon le président du syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, Adel Louafi. Il alertait, mercredi 13 septembre, sur le site de Franceinfo : "ces personnes [qui proposent des injections illégales] agissent en toute impunité sur les réseaux", déplore-t-il. Son syndicat a alerté les plateformes, en particulier Instagram, et est parvenu à faire fermer des comptes d'injectrices illégales. Selon lui, "60 % des chirurgiens esthétiques ont vu des complications d'injections illégales et plus du quart ont vu des complications graves d'injections illégales, nécessitant une hospitalisation ou susceptibles de laisser des séquelles à vie". Des brûlures, des chocs septiques ou des abcès ont déjà été signalés dans d'autres cas d'injections clandestines.