Le ministre de l'Intérieur se rend à Lyon ce 9 septembre 2022 pour annoncer la création de 7 escadrons de gendarmerie mobile et quatre compagnies de CRS dans le cadre de la Loi de programmation. Une de ces unités sera basée près de Lyon et pourra intervenir partout en France.
Gérald Darmanin a choisi Lyon pour annoncer le déploiement de 7 escadrons de gendarmerie mobile et 4 compagnies de CRS sur le territoire Français. Un choix qui ne doit rien au hasard, puisque Lyon a plusieurs fois fait l'objet de querelles politiques entre élus locaux et membres du gouvernement. Les uns criant au manque d'effectifs et les autres à un manque de pragmatisme en matière de politique sécuritaire.
Une des 4 compagnies de CRS déployées en cette rentrée 2022, sera basée à Chassieu à l'Est de Lyon et pourra être envoyée partout en France. Car le propre de ces unités dites CRS 8 est "d'être mobilisables 24h/24, 7 jours sur 7" précise le ministère de l'Intérieur. "Elles peuvent être déployées en moins de 15 minutes n'importe où dans l'Hexagone. Il s'agit des 200 policiers de la toute nouvelle unité d'élite voulue par le Directeur général de la police nationale Frédéric Veaux, la Compagnie républicaine de sécurité 8, alias «CRS 8», peut-on lire sur le site du ministère de l'Intérieur.
Ces CRS ont déjà été déployés plusieurs fois, notamment en Corse après les manifestations faisant suite à la mort d'Yvan Colonna en prison mais aussi à Amiens. De même, deux sections de la CRS 8 ont été envoyées à Vénissieux dans le Rhône pour maintenir l'ordre, après un refus d'obtempérer ayant fait un mort et un blessé grave.
Cette compagnie est spécialisée dans l'intervention en cas de violences urbaines. Elle mène des opérations pour sécuriser les lieux et intervenir également sur les faits de rodéos urbains. A Chassieu se trouve déjà le Centre de formation de la police (CFP) situé en limite des départements de l’Isère et de l’Ain, un site stratégique de déploiement sur le quart Sud Est du pays.
Lyon : laboratoire des politiques sécuritaires ?
L'actualité à Lyon et dans sa périphérie a été régulièrement marquée ces derniers mois par des problèmes de délinquance et d'insécurité. L'épicentre de ces difficultés, a été très précisément situé sur une carte de la ville au niveau de la Place du pont dans le quartier de la Guillotière à Lyon où dernièrement trois policiers ont été violemment agressés tandis qu'ils intervenaient sur une affaire de trafic de cigarettes.
L'agression de trop pour le ministre de l'Intérieur qui s'était alors rendu sur place estimant "qu'il faut des caméras, des arrêtés anti-rassemblement."
Si le maire de Lyon a demandé des effectifs supplémentaires, "il les a eus. Il faut que le maire joue son rôle de maire", avait-il ajouté.
Grégory Doucet, quant à lui, avait refusé de rencontrer le ministre lors de cette visite. "C'est d'effectifs dont nous avons besoin, pas d'un ministre", avait-il commenté. "300 policiers nationaux nets en plus, c'était son engagement il y a 2 ans à ma demande. C'est ce que nous attendons encore. Je ne serai pas présent", avait-il déclaré sur son compte Twitter.
Gérald Darmanin doit rencontrer Grégory Doucet en mairie de Lyon ce vendredi 09 septembre, l'occasion peut-être pour les deux hommes de tenter de renouer un dialogue plus constructif.
"Il va falloir que tout le monde s'entende"
Le ministre de l'Intérieur avait annoncé le renfort de 300 policiers à Lyon il y a trois ans, pour Christophe Pradier du syndicat de police Unsa, "on se rapproche doucement du chiffre". Mais il ajoute : "Malheureusement ce n'est pas suffisant."
Il nous faudrait 100 policiers de plus dans les polices secours et les services d'enquête qui ne sont pas assez nombreux.
Christophe PradierDélégué régional Unsa Police
Concernant la Guillotière, le policier rappelle qu' "une centaine de CRS y sont affectés mais ces forces mobiles n'ont pas vocation à rester là. Elles sécurisent le quartier mais le problème c'est la délinquance locale, le trafic de cigarette mais malgré le nombre d'interpellation, la réponse judiciaire n'est pas à la hauteur. Au delà de ça, c'est un problème politique, à un moment il va falloir que tout le monde s'entendre à l'échelle de la ville et des ministères" "
Le 7 septembre Gérald Darmanin a communiqué sur les renforts envoyés partout en France et annonce 79 policiers en plus sur la région lyonnaise ce qui porte à 279 le nombre d'effectifs supplémentaires en trois ans.