Témoignages. "Il y a trop d’enfants qui meurent dans ces conditions-là", ces familles sensibilisent aux violences routières et posent pour l'artiste JR

Publié le Mis à jour le Écrit par Fatima Bouyablane et Blandine Lavignon

Nous avons assisté à une séance photo pour les familles et proches de victimes de violences routières à Lyon. Porté conjointement par l'artiste JR et l’association Antoine Alléno, le projet ambitionne d’afficher 3000 portraits à Paris en 2025.

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"Ce sera à vous de choisir quelle photo vous voulez dans la fresque finale" explique la photographe, tout en faisant défiler une galerie de portraits sur son appareil. Face à son objectif, certains sont venus avec une photo, d’autres avec une peluche. Ce mercredi 11 septembre, l’artiste JR a organisé une séance photo pour les familles et proches de jeunes victimes de violences routières à Lyon. 

Ce projet artistique est né de l’impulsion de l’association Antoine Alléno, du nom du fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, tragiquement décédé à 24 ans, après avoir été percuté par un chauffard alcoolisé. Cette association apporte notamment un soutien financier et psychologique aux victimes d’accident de moins de 25 ans. Dans le cadre de la série Inside Out de JR, le projet artistique parcourt la France, puis affichera les 3 000 portraits de proches de victimes à Paris, en 2025.

Tout au long de la journée, familles et proches de victimes ont défilé devant l’appareil photo. Sandrine Porte a choisi de poser avec une photo d’anniversaire de son fils Thomas et de son mari. "Thomas allait au collège en 2021 lorsqu’il s’est fait renverser sur un passage piéton. Il est décédé 6 jours plus tard à l’hôpital. Cette séance photo, c’est une manière de dire qu’on ne l’oublie pas, pour que ces faits soient reconnus par la justice. Il y a trop d’enfants qui meurent dans ces conditions-là" raconte-t-elle.

Sa participation au projet artistique est un moyen de "laisser une trace de la mémoire de Thomas" mais a aussi été l’occasion d’échanger avec d’autres familles de victimes de la route. "3 000 photos c’est énorme, ça veut dire combien d’enfants décédés derrière ces portraits de leurs proches ? Le but, c’est que les gens, dont certains se comportent peut-être mal sur la route, prennent conscience" insiste la mère de Thomas.

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Témoignage de Sandrine Porte, dont le fils Thomas a été tué par un chauffard sur un passage piéton, alors qu'il se rendait au collège. ©FTV

"C'est une manière de les faire vivre à travers nous"

Des portraits individuels, mais parfois aussi collectifs comme pour Jessica Souchit et Laure Cédat. Elles sont les mères d’Iris et Warren, deux adolescents de 15 et 17 ans décédés en août 2022 après avoir été mortellement fauchés par une ambulance alors qu’ils circulaient en trottinette. "Nos enfants sont morts ensemble, alors c’était important. C’était des amoureux, des amoureux de la vie et à travers notre complicité, on les représente" témoigne Jessica Souchit, qui se réjouit de ce portrait magnifique. Les deux femmes témoignent de l’importance de se sentir entourées et soutenues par des associations, mais aussi par d’autres parents ayant vécu ce drame.  "JR est un artiste mondialement connu, c’est admirable qu’il fasse ce projet de rendre présents, palpables, tous ceux qui restent. On a l’habitude de voir les photos de ceux qui sont partis et là on va voir les photos de ceux qui restent et qui se battent. C'est une manière de les faire vivre à travers nous" ajoute de son côté Laure Cédat.

Pour chaque famille ou proche, la photographe Maria Gréco adapte son approche. "C’est une expérience très forte pour moi, qui demande un changement de point de vue en tant que photographe. On n’est pas à la recherche d’une beauté, du visuel mais de raconter comment chaque personne vit cette épreuve, sa douleur" exprime-t-elle. 

Yannick Alléno, fondateur de l’association Antoine Alléno, était également présent pour cette séance photo, comme pour celles qui ont eu lieu ailleurs en France. "Quand quelqu’un boit trop d’alcool, se drogue, et conduit trop vite, on peut considérer que ce n’est plus un accident mais qu’on est conscient de mettre la vie d’autrui en danger. Ce projet vise à sensibiliser, et sera un lieu de recueillement. Puis, tous ces portraits affichés seront ensuite enlevés au Karcher, ce qui symbolisera l’effacement de la mémoire collective" précise-t-il. Après Lyon, le projet Inside Out continuera son tour de France.  

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