Inédit : un gin à la praline et un pastis lyonnais fabriqués entièrement par trois jeunes passionnés

Trois lyonnais audacieux viennent de donner naissance à leur propre distillerie, implantée dans le 8ème arrondissement. Ensemble, ils ont concocté pendant la crise sanitaire le premier "pastis lyonnais" et aussi... un gin à la praline.

Esther, Eloi et Richard n’ont pas laissé les confinements ruiner leurs espoirs de jeunesse. Au contraire. Ces trois lyonnais ont profité de l’année 2020 pour peaufiner leur projet, et mettre leur entente au service d’une idée innovante.

L’aventure de leur jeune entreprise a, en fait, débuté par une amitié entre deux étudiants ingénieurs. Eloi et Richard s’apprécient, et lorsque ce dernier se lance la distillerie « Ducret frères», son ami suivra avec passion son évolution.

Ils créent leur propre distillerie au cœur de Lyon

Tout bascule en 2020 : « En fin d’année, lorsque l’entreprise Ducret frères s’arrête et que la société est transmise, Eloi achève au même moment sa mission de chef de projet. C’est ainsi que l’envergure va changer, avec désormais trois personnes entièrement dédiées à la future « Distillerie de Lyon », car Esther, la conjointe de Richard, a rejoint l’équipage, piquée par sa passion contagieuse. »

Le trio s’associe donc pour lancer la future « Distillerie de Lyon ». Elle sera implantée en janvier 2021, dans le 8ème arrondissement, après quelques travaux : « Aménagements, eau, assainissement, plomberie, égouts, gaz, électricité, peinture… Tout a été mis en place pendant que les livraisons de matériels défilaient, jusqu’à l’arrivée tant attendu de l’impressionnant alambic, clé de voûte de toute l’installation.»

"Luna", un alambic en cuivre de 1000 litres

Pour y parvenir, la Distillerie de Lyon s’équipe effectivement en août 2021 d’un alambic "Carterhead" (aussi appelé "Laumont", ou "hybride") entièrement en cuivre de 1000L : une chaudière de type Pot Still, un panier à botanique et une colonne de rectification sèche. Il est à chauffe directe au gaz. Ils le baptiseront « Luna », car l’engin a été livré un jour de lune rousse.  

L’idée est inédite : fabriquer et commercialiser… le premier pastis de Lyon. Ce sera leur première création, artisanale et authentique. « Notre philosophie, c’est des produits authentiques. L’authenticité, c’est se contenter d’être sans chercher à paraître. On s’arme de passion, de patience. Ce qu’on veut c’est faire parler le produit de lui-même. Tirer le meilleur possible des ingrédients, en les sélectionnant et en les travaillant avec rigueur. C’est du matériel qu’on veut simple, mais qui nous maintient au plus près de l’action, c’est du savoir-faire, de l’humilité, de la simplicité. »

Ainsi équipés et motivés, les trois associés donnent rapidement naissance… au premier pastis lyonnais... Il s’appellera « Anis des gones ». Il est concocté sur place à l’aide d’une sélection rigoureuse de plantes aromatiques : « Une fois à la distillerie, chaque approvisionnement et apprécié et des micro-distillations sont réalisées afin d’ajuster et d’exprimer au mieux le profil de chaque ingrédient. C’est un premier savoir-faire gardien de la qualité sur lequel la Distillerie de Lyon s’engage en tout temps», assurent-ils.

Un gin lyonnais... à la praline

Le trio passionné ne s’arrête pas là. Il lance sans tarder sa deuxième création, encore plus originale : un Gin… à la praline. Original, il ne contient aucune botanique qui compose, en principe, la recette d’un gin classique (graine de coriandre, racine d’angélique, citron, agrumes…).

A la place, le trio sélectionne des baies japonaises, des poivres sauvages, des racines aphrodisiaques, des pétales de fleur…. Une recette explosive où la praline vient apporter sa rondeur après distillation. « La praline n’est pas cuite dans l’alambic, mais infusée en cuve après la distillation. L’alcool fait fondre le sucre, ce qui donne la couleur rouge au gin, et ensuite l’amande apporte en fin de bouche sa douceur et sa fraîcheur.  Une vraie curiosité, à découvrir, loin des préceptes pâtissiers auxquels nous fait penser instinctivement la praline », résument-ils.

Le produit, éditée en version limitée à 3000 bouteilles pour cette fin 2021 est baptisé «Pink praline». Il est fabriqué lui aussi à l’artisanale, avec beaucoup de soins : « Les différentes extractions et macérations nécessaires, ainsi que les trois techniques de distillations mises en œuvre assurent la juste expression de chaque botanique, et font de ce gin un produit très technique, long et difficile à réaliser. Chose que vous n'oublierez pas lors de sa dégustation », commente le trio.

Une exigence écologique

Esther, Eloi et Richard ont un dernier point en commun. Ils ne négligent pas le respect de l’environnement. « Nous revalorisons nos pieds d’alambic (plantes cuites) qui sont des déchets verts en engrais et compost pour carbonater les sols d’un verger et d’un potager aux alentours de Lyon. On est donc en circuit court grâce à un partenariat entre lyonnais » précise Eloi. La bouteille de « l’anis des gones » est, pour sa part, entièrement fabriquée en France, étiquette et bouchon compris.

Les trois entrepreneurs ont, depuis, développé la commercialisation de leur artisanat en vente directe et par le biais d'internet. A découvrir pour les fêtes. Qu’on soit lyonnais…ou pas.