Dans l’abondance des sorties de nouveaux romans pour cette rentrée littéraire, nous vous proposons une sélection d’auteurs de la région Auvergne Rhône Alpes. Voici « Quelque chose à te dire » de Carole Fives.
Pour cette rentrée littéraire, l’autrice Carole Fives nous plonge dans le processus d’écriture. Identité littéraire, manipulation et trahison au programme de « Quelque chose à te dire ».
Le roman nous permet de regarder ce monde de l’édition de livres d’un regard critique. Carole Fives s’est déjà penchée dans deux précédents ouvrages sur le processus de création. Elle évoquait jusqu’alors le monde des Beaux-arts dont elle est issue. Mais cette fois-ci, elle nous plonge dans l’aventure intérieure d’une romancière en mal d’inspiration.
La jeune écrivaine Elsa Feuillet, admiratrice de Béatrice Blandy, grande auteure récemment disparue, se cale dans les pas de son égérie. Elle tombe amoureuse du veuf de Béatrice Blandy. Quelle porte d’entrée magnifique pour elle ! Elle pénètre ainsi dans l’intimité personnelle et littéraire de la célèbre écrivaine. L’atmosphère pourrait rappeler celle du film « Rebecca » d’Hitchcock. Le fantôme de la disparue rôde dans le luxueux appartement où s’installe la jeune écrivaine, au côté du veuf.
Ne pas se fier aux apparences littéraires
En entrant dans le bureau interdit de l’écrivaine défunte, Elsa Feuillet bascule dans une autre dimension. Celle du travail d’écriture d’une autre. Avec malice, Carole Fives nous entraine dans une recherche d’identité littéraire, mais aussi dans une histoire d’usurpation et de manipulation. Ce qui pourrait sembler une simple histoire un peu narcissique du monde littéraire tourne au polar psychologique.
La réflexion sur l’identité des auteurs dans notre monde d’aujourd’hui n’est pas absente. Cet extrait résonne tout particulièrement au moment où les écrivains à succès font leur retour sur les écrans de la rentrée :
Qu’importe les personnes réelles derrière une œuvre, l’essentiel est l’œuvre elle-même. Notre époque survalorisait la figure de l’artiste aux dépends de l’œuvre, un titre ne se vendait bien que si l’auteur était capable d’en assurer la promotion dans les médias, on préférait des auteurs toujours plus jeunes, toujours plus beaux et sûrs d’eux-mêmes, sortant si possible d’une grande école.
A vous de juger de cette réalité, à la lecture de ce roman un rien machiavélique.
"Quelque chose à te dire" de Carole Fives aux éditions Gallimard
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