La préfecture du Rhône annonçait hier soir l'interdiction de la manifestation contre la réforme des retraites ce samedi 6 mai, justifiant sa décision par les risques de débordements. Le tribunal administratif, saisi par les organisateurs, vient de casser l'arrêté préfectoral.
Dans un arrêté préfectoral daté du 4 mai et rendu public hier matin, vendredi, la préfecture du Rhône avait interdit la "manifestation régionale contre la réforme des retraites et l’inflation", du 6 mai. Le tribunal administratif de Lyon suspend ce midi l'arrêté interdisant la manifestation.
Prévue à 14h au départ de la place Jean Macé, c'est le Collectif assembée générale de lutte interprofessionnelle de Lyon qui avait déposé une déclaration de l'évènement en préfecture et souhaitait "rythmer le mouvement contre la réforme des retraites d'ici à la journée intersyndicale du 6 juin". Une organisation inconnue par les pouvoirs publics, mais un appel à manifester relayé et revendiqué par le Comité de lutte Lyon sur les réseaux sociaux.
Pour justifier leur interdiction, la préfecture argumentait que "les appels à participation d’éléments radicaux à l’origine depuis plusieurs semaines des dégradations lourdes de commerces et d’importantes blessures de policiers nationaux, cibles de nombreux jets de projectiles".
Lundi dernier, lors de la manifestation du 1er-mai, des violences et d'importantes dégradations avaient émaillé la manifestation intersyndicale à Lyon. Abribus détruits, vitrines fracturées, véhicules incendiés... des scènes de guérilla urbaine liées, selon la préfecture, à la présence de "2.000 individus à risque dont 1.000 black blocks".
Bilan de ces débordements : 66 interpellations, 6 manifestants et 19 policiers blessés dont un grave, des dizaines de commerces saccagés et pillés...
"Une interdiction liberticide", réagissent les organisateurs
Les organisateurs de la manifestation de samedi nient toute implication dans ces incidents. Le Collectif assembée générale de lutte interprofessionnelle de Lyon avait donc contesté la décision en déposant un recours en référé-liberté devant le tribunal administratif de Lyon.
« Les tentatives d’intimidations de la préfecture ne fonctionneront pas », avait ensuite réagi sur instagram le Comité de lutte Lyon, dont les liens avec le collectif dépositaire du recours restent flous, ajoutant qu'il ne « laisserait pas passer cette interdiction liberticide les bras croisés ».
Une décision qui intervient quelques heures seulement avant l'heure de départ prévue par les organisateurs. Avant d'interdire l'évènement, la préfecture avait demandé au cortège de partir de Jean-Macé pour aller jusqu'à la Manufacture des tabacs, en passant par l’avenue Berthelot et le boulevard des Tchécoslovaques. Un parcours que les organisateurs de la manifestation avaient validé.