Mardi soir, 14 mai, au moins 150 personnes se sont réunies à Lyon pour réclamer la libération de Tuna Altinel, un mathématicien turc en poste à l'université Lyon 1. Il a été incarcéré samedi en Turquie après avoir participé à une réunion sur les Kurdes en France.
Un comité de soutien se mobilise en faveur du mathématicien. Mardi soir, à Lyon, près de 150 personnes se sont réunies pour réclamer la libération de Tuna Altinel. "Liberté pour Tuna !" demandaient les pancartes des manifestants, universitaires ou étudiants pour la plupart. Les Amitiés kurdes de Lyon, le PCF, ou le syndicat Sud Solidaires étaient également représentés.
Selon Christine Charreton, une ex-collègue lyonnaise désormais à la retraite et organisatrice du rassemblement, Tuna Altinel attendait pour juillet le jugement de son procès qui s'était tenu en février. Mais sa situation se serait dégradée, la justice turque lui reprochant sa participation à "une réunion publique d'une amicale kurde" à Villeurbanne (métropole de Lyon) en février.
"J'ai écrit à mon homologue turc pour lui faire part de ma préoccupation la plus vive sur la situation du Pr Tuna Altinel, afin qu'il puisse rapidement rentrer et reprendre ses activités d'enseignement à l'université Lyon 1", a tweeté mardi 14 mai la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
J’ai écrit à mon homologue turc pour lui faire part de ma préoccupation la + vive sur la situation du Pr #TunaAltınel afin qu’il puisse rapidement rentrer et reprendre ses activités d’enseignement à @UnivLyon1. La France sera toujours profondément attachée à la liberté académique https://t.co/VEVLAFP8Lr
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 14 mai 2019
Âgé de 53 ans, Tuna Altinel est maître de conférences à l'Université Claude-Bernard Lyon 1 et fonctionnaire de l'État français. En début de semaine, le gouvernement français a confirmé qu'il était en détention provisoire, exprimant sa "préoccupation". L'universitaire a été arrêté en Turquie samedi 11 mai.
Tuna Altinel est poursuivi dans son pays comme des centaines d'autres universitaires pour "propagande terroriste" pour avoir signé en 2016 la "pétition pour la paix" qui s'alarmait du sort des civils dans le sud-est à majorité kurde, face aux opérations des forces de sécurité turques contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).