Samedi 15 janvier à la Cité Internationale de Lyon, un jury d’experts a décerné parmi 738 échantillons le titre de "Meilleur Gamay du Monde" au Brouilly de Nicolas Boudeau, un vigneron installé à Odenas dans le Beaujolais. Depuis une semaine, les commandes s’accumulent et les prix s’envolent.
Depuis qu’il a ce titre de meilleur Gamay du monde en poche, Nicolas Boudeau, au moment de tailler la vigne, est quelque peu distrait dans ses rangs. La faute au téléphone qui sonne et l’interrompt à tout bout de champ. Les cavistes, les restaurateurs et autres clients viennent aux nouvelles… Et aux commandes ! Bousculé par cette nouvelle notoriété, le viticulteur originaire de Cognac et qui s’est installé en 2007 à Odenas dans le Beaujolais prend le temps de répondre.
Avec ce trophée, il vient d’acquérir un nouveau statut et est devenu, en l’espace d’une médaille, une référence en matière de Gamay. Son Brouilly Pierreux est sorti du lot parmi 738 échantillons. A peine commercialisées, les quelque 2 500 bouteilles de ce millésime 2020 s’écoulent à la vitesse de l’éclair. 75% de la cuvée primée est déjà réservé :
«Je comptais commencer la mise en vente au mois de mars. J’aime laisser vieillir le vin un an en bouteille avant de le vendre et là les trois quarts sont déjà réservés. Ça part comme des petits pains. De nouveaux cavistes, des restaurateurs et de nouveaux clients sont passés au caveau ou m’ont appelé. C’est un gros coup de projecteur sur le domaine qui va nous aider à nous développer».
En 15 ans, Nicolas est passé d’une exploitation de 4 à 10 hectares. De la vente directe à l’export, le viticulteur a su développer son activité et multiplier les circuits de distribution. Aujourd’hui, il envisage d’accroitre la part des exportations :
«D’habitude il fallait que je pousse des portes, aujourd’hui on vient frapper chez moi. Avec cette notoriété, on va développer un peu plus l’export. Là, ça représente 50% et on va passer à 70% mais j’ai envie de garder des clients en France».
Une bouteille qui passe de 12 à 20euros
Ce n’est pas la première fois que Nicolas est récompensé pour son travail. Médaillé à plusieurs reprises, il n’avait pour autant jamais décroché cette récompense ultime de meilleur Gamay du monde. En concurrence avec de nombreux producteurs du Beaujolais, son Brouilly a également rivalisé avec des Gamays venant de Suisse, d’Italie ou encore des Etats-Unis.
En même temps que cette médaille dope les ventes, elle fait également sensiblement grimper le prix de la bouteille :
«Il n’y en a pas beaucoup et c’est une cuvée exceptionnelle, le tarif a été revu à la hausse, de 12 à 20 euros. On a un domaine familial, il faut que les gens comprennent qu’il y a peu de disponibilité mais nous avons toute une gamme de différents Brouilly».
A l’instar des lauréats primés dans le passé, il y aura un avant et un après pour Nicolas. En 2021, le Beaujolais Village de David Béroujon décrochait le graal. Les ventes de ce vigneron installé à Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais ont connu une forte croissance et son carnet d’adresses s’est rempli de noms prestigieux. Georges Blanc, Guy Lassausaie ou Cyril Lignac l’ont contacté.