La centrale hydroélectrique de La Bâthie, en Savoie, est à l’arrêt depuis plus d’un mois. Les grévistes, toujours mobilisés contre la réforme des retraites, sont sur place jour et nuit. Ils se relaient, déterminés à tenir au moins jusqu’au 1er mai.
Il est possible de les apercevoir depuis la RN90... Les bidons d'huile rouges s'empilent depuis plus d'un mois dans le bassin de démodulation de la centrale hydroélectrique de La Bâthie, en Savoie. Chaque matin, les grévistes ajoutent un nouveau bidon à la pile existante, synonyme d'un nouveau jour de blocage de la centrale, à l'arrêt depuis 47 jours.
"C’est une très longue grève, c’est une première", confie Dominique Taillebosq, représentant syndical CGT, qui participe au blocage de la centrale hydroélectrique contre la réforme des retraites.
Le gouvernement ne porte pas la voix de la population.
Dominique Taillebosq, représentant syndical CGTà France 3 Alpes.
Il s’agit d’une grève "historique" pour Christian. Ce retraité de l’audiovisuel public ne travaille pas chez EDF, mais comme beaucoup d’autres habitants, il vient quotidiennement soutenir les grévistes. "Nous leur apportons notre force", souffle Christian qui arrive chaque jour avec des provisions.
Un véritable camp de base
Les grévistes occupent les lieux 24 heures/24. Ils se relaient, jour et nuit. "Si on lâche ce piquet de grève, cela pourrait donner une mauvaise image à la population", précise Pierryck Eve, assistant technique du groupement de maintenance hydroélectrique et militant CGT Mines-Energie.
Tous les jours, les agents mobilisés entendent les klaxons de soutien des automobilistes qui circulent sur la RN90. Nous avons un "énorme soutien de la population", constate l’un des grévistes. "On se battra jusqu’au retrait de la réforme", affirme le gréviste qui ajoute :
Le mépris d’Emmanuel Macron face à la population nous donne envie de continuer.
Pierryck Eve, militant CGT Mines-Energieà France 3 Alpes.
L’objectif pour les agents EDF mobilisés est de tenir ce piquet de grève au moins jusqu’au premier mai, prochain jour de mobilisation à travers la France. L'intersyndicale a en effet appelé "à faire du premier mai 2023 une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale".