Le procès Lelandais s'est poursuivi ce jeudi 6 mai devant la cour d'assises de Savoie. L'ex-maître chien est jugé depuis lundi pour le meurtre du caporal Arthur Noyer en 2017. Hier Nordahl Lelandais a maintenu avoir tué le jeune militaire par accident.
Nordahl Lelandais est jugé depuis ce lundi 3 mai pour le meurtre d'Arthur Noyer, un militaire de 23 ans, en 2017. Hier, les amis de l'ex maître-chien se sont succédé à la barre. Une journée très riche en émotion qui ont vu l'accusé fondre en larmes mais pas revenir sur sa version du drame. Il a maintenu la thèse d'une bagarre qui aurait mal tourné.
De nouveaux témoins ainsi que trois experts vont être entendus ce jeudi.
L'audience a repris à 9 heures. Revivez l'intégralité des débats dans cet article.
Ce qu'il faut retenir
- "Je resterai digne Arthur, je te l’ai promis." Les proches du jeune caporal lui ont rendu hommage devant la cour jeudi soir. Didier, son père, s'est adressé à "Lulu" ainsi qu'il l'appelait avant sa naissance "parce que c’était un prénom indéterminé". Arthur, ce gamin rieur, jamais trop loin de sa famille. "Vous lui avez volé sa vie à Arthur", a déclaré sa mère, Cécile Noyer-Maltet, en s'adressant à l'accusé. "Je pourrai plus jamais le serrer dans mes bras. Je pourrai pas le voir vieillir. J’ai été obligé de l’enterrer, c’est horrible ça." Arthur, ce "gamin bien" qui tenait ses "potes" pour "deuxième famille". "Mais à cause de toi Nordahl, a lancé son frère Quentin, je récupère tous mes potes à la petite cuillère, mes parents, mes grands-parents." Arthur, ce "bébé bien sage et mignon" à qui sa grand-mère Monique a adressé une dernière lettre. Lui qui a laissé un si grand vide en disparaissant un soir d'avril 2017. "Son meilleur copain avec qui il allait à l’école a eu un petit garçon. Son deuxième prénom, c’est Arthur, s'est rappelée sa mère. Et ça, c’est le plus beau… C’est le plus bel hommage."
- Les causes de la mort pas formellement établies. Les experts qui ont examiné le squelette d'Arthur Noyer ont formulé plusieurs hypothèses mais ne peuvent en avancer aucune avec certitude. La plus probable est une mort causée par un traumatisme du rachis cervical associé. Une hypothèse "possible", "conforme" à la version des faits livrée par Nordahl Lelandais, mais qui souffre de nuances. "Les rixes ou les agressions sont des causes peu fréquentes de fracture du rachis cervicale", a rappelé un médecin légiste. Sans compter que l'état "alcoolisé" du jeune militaire rend "peu probable" la thèse de la bagarre avec l'accusé.
- Le témoignage de l'ancien co-détenu de Lelandais écarté. Il apparaissait comme un témoin-clé du procès, mais sa parole n'est pas apparue crédible ni aux yeux des parties civiles, ni à ceux de la défense. Nordahl Lelandais aurait confié à Farid être "descendu de la voiture, (avoir) pris un caillou et mis un coup de pierre" à Arthur Noyer. "On sait que les mensonges, c’est un peu comme les crimes. Ce n'est jamais parfait. Que doit-on retenir de vos déclarations sinon rien ?", a lancé Me Bernard Boulloud. Quant à Me Jakubowicz, il a souligné les propos contradictoires du témoin lors de ses différentes auditions. "Vous imaginez bien qu’on ne discute pas de choses très graves avec quelqu'un qu’on ne connaît pas du tout", a conclu Lelandais.
La journée d'audience minute par minute
20h30 - "Ma vie est complètement anéantie. J’ai perdu le sommeil. Quand je parle de toi, cela me fait du bien. Je suis toujours sous traitement pour faire face à la terrible douleur que j’ai en moi", écrit encore la grand-mère d'Arthur dans sa lettre signée "ta mémé qui t'aime". La séance est suspendue pour aujourd'hui. Elle reprendra demain à 9 heures avec l'interrogatoire de l'accusé.
20h25 - "Mon petit Arthur, je viens parler de toi. Tu étais un bébé bien sage et mignon." Monique, la grand-mère d'Arthur, lit une lettre adressée à son petit-fils. "Depuis ton jeune âge, tu voulais rentrer dans l'armée (...) Tu as réussi à intégrer l'armée de terre en tant que chasseur alpin à Chambéry (...) Tu aimais la vie, les soirées entre amis et dès que tu pouvais, tu redescendais dans le Berry."
20h15 - "Les potes, c’était notre deuxième famille. Et Arthur, c’était un peu notre papa à tous, se rappelle Quentin. Aujourd’hui, nos amis n’ont plus de capitaine. Et ils m’ont choisi en tant que nouveau capitaine. Ce rôle, je ne peux qu’en être heureux. Je pense que Les Pirates avaient besoin d’un capitaine et j’ai eu l’honneur de prendre une barre que je ne voulais pas spécialement. Mais à cause de toi Nordahl, je récupère tous mes potes à la petite cuillère, mes parents, mes grands-parents. Je tenais la barre. Quand tu dis que c’est pas facile, je te le confirme. Toi t’es bien, au chaud, tranquille, mais nous on a encore une vie à mener. Toi ta vie elle est finie."
20h10 - Quentin, le frère d'Arthur, s'approche de la barre. Tout le monde est ému dans la salle. Il dénonce les injures reçues par la famille Lelandais et s'adresse à l'accusé. "Cette personne, Nordahl, je vais te tutoyer. Tu as détruis des vies. Les nôtres certes, mais aussi celles de ta famille et de tes potes. Hier, ton pote te demande de dire la vérité. Comment tu peux le regarder et mentir ? Je pense que tu t’es enfermé dans la réalité. Mais à un moment, il va falloir prendre ses c*****es en mains. Désolé, je me contiens depuis lundi et j’ai besoin de dire tout ça."
20h03 - Elle termine en s'adressant à son fils. "Arthur c’est mon fils, il me manque tous les jours. Je pourrais plus jamais le serrer dans mes bras. Je pourrais pas le voir vieillir. J’ai été obligé de l’enterrer, c’est horrible ça. C’est vrai, on continue à vivre. Arthur il est toujours dans nos cœurs, il est toujours présent avec nous, sa famille, ses nombreux amis. Arthur, c’était un gamin bien. Et je me rendais pas compte de l’impact qu’il pouvait avoir dans sa vie de tous les jours. C’était pas un gamin qui se vantait, il était simplement lui et il comptait beaucoup pour plein de gens (...) Son meilleur copain avec qui il allait à l’école a eu un petit garçon. Son deuxième prénom, c’est Arthur. Et ça, c’est le plus beau… C’est le plus bel hommage."
20h - La maman d'Arthur se dit "indifférente" face à Nordahl Lelandais. Elle le regarde et s'adresse à lui. "Il y a une personne physique, mais j’ai l’impression que c’est vide, c’est froid en vous. J’ai discuté un peu avec votre maman et votre sœur. Elles font que de me dire qu’elles sont désolées. C’est pas elles les responsables, c’est vous et vous seul. Assumez vos actes."
19h55 - Cécile Noyer-Maltet s'adresse maintenant à Nordahl Lelandais. "Après avoir nié pendant de longs mois, il finissait par admettre avoir tué par accident. Je pense que quand on tue par accident, on a un minimum de culpabilité. Vous avez tué Arthur, vous vous êtes débarrassé de son corps au fond d’un ravin et vous avez continué de vivre comme si de rien n’était. Le lendemain, vous allez au cinéma. Puis vous allez à un rendez-vous sexuel, en boîte de nuit. Vous avez continué de vivre", dit-elle. "Vous le savez que vous avez tué. Les seuls mots qui vous viennent c’est 'cette merde qui m’arrive', poursuit-elle en faisant référence à une conversation téléphonique de l'accusé. Vous lui avez volé sa vie à Arthur. Vous lui avez même volé ses deux dernières volontés. Arthur savait qu’il pouvait mourir. Il voulait qu’on donne son corps à la science et être incinéré. Même ça vous lui avez volé. J’ai entendu vos excuses. Du bout des lèvres, sans nous regarder, sans regarder la photo d’Arthur."
19h50 - La maman d'Arthur se rappelle du jour où elle a appris la mort de son fils. C'est un journaliste qui le lui apprend par téléphone. "Il me demande si je suis au courant de ce qu’il se passe à Chambéry. Non, j’étais pas au courant. A l’époque, j’allumais pas la radio. Il me demande si je suis assise. Et il me dit qu’on a mis une personne en garde à vue pour la disparition d’un militaire. Il n’y en a pas 50 qui ont disparu depuis Arthur. Il me dit que c’est Nordahl Lelandais. Je ne savais pas qui c’était. Il me redemande si je suis assise. Et il me dit que c’est l’individu mis en examen dans l’affaire Maëlys. Là, heureusement que j’étais assise. Je suis rentrée à la maison. J’avais pas ouvert la porte que Didier était derrière. Je lui ai dit qu’Arthur, on ne le reverrait plus s’il était impliqué de près dans sa disparition." Elle pleure.
19h45 - Cécile Noyer-Maltet évoque la période qui s'est écoulée entre la disparition d'Arthur et la découverte de ses ossements. "Pendant huit mois, j’arrêtais jamais mon téléphone. Il était allumé, toujours à côté. J’arrivais plus à éteindre la lumière, je la laissais pour qu’il me retrouve (...) Ces huit mois, ça a été l’enfer. Quand l’accusé nous dit qu’il a passé de mauvaises nuits après avoir tué Arthur. Je vais vous dire : un jour, j’ai fait un cauchemar. Arthur me téléphonait, je l’entendais, il me disait 'maman viens me sauver'. Je me suis réveillée tellement paniquée. Je regarde mon téléphone et j’avais pas d’appel d’Arthur. C’est terrible. J’ai pas dormi. J’ai pleuré toute la nuit."
19h37 - C'est maintenant la maman d'Arthur, Cécile Noyer-Maltet, qui prend la parole. Elle rappelle comment elle a appris la disparition de son fils, en avril 2017. Le couple était venu à Chambéry dans l'espoir de retrouver le jeune militaire. "On s’est dit qu’on allait le retrouver. On avait pris une chambre d’hôtel pas loin. Quand on est descendu au petit-déjeuner, il y avait sa photo en première page du journal. Un militaire disparu. Ca nous a fait un choc, on a fondu en larmes."
19h33 - Sans le regarder, le père d'Arthur Noyer parle de Nordahl Lelandais. "Il y a eu cette nuit. Il (Arthur Noyer) a été une proie. Quand on écoute tous les témoignages, à un moment donné, l’accusé a eu une envie. J’ai l’intime conviction que ce n’est pas un psychopathe, c’est un prédateur social."
19h30 - Le père du jeune caporal adresse un dernier mot à la famille Lelandais, la voix tremblante. "Je resterai digne Arthur, je te l’ai promis. Je n’ai jamais dit du mal de qui que ce soit. Si j’avais un dernier message à adresser, il sera pour la famille Lelandais. Quand Mme Lelandais a dit qu’elle devait changer son nom de famille, c’est lamentable. Vous n’avez pas à subir ça. Je ne cautionne pas ça, nous ne cautionnons pas ça (...) C’est pas parce qu’on a un gamin qui fait des choses horribles que les parents sont responsables. Je ne dirai jamais quoi que ce soit de négatif sur la famille Lelandais. Il n’en est pas de même pour l’accusé."
19h27 - Didier Noyer espère que cette audience apportera de la "sérénité" à sa famille et à la famille Lelandais. "Je sais Mme que vous essayez de faire avancer les choses, je vous en remercie. Donc Arthur, un jour je lui ai dit que j’étais fier de lui, j’espère être digne de lui. Je ne sais pas si je le suis. J’essaye. C’est pas facile. Quand on écoute, avec le respect des institutions, j’ai le sentiment d’écouter quelques conneries. Depuis que t’es plus là Arthur, je ne danse plus le rock avec ta mère. Tu le dansais. On le dansait. Et ça, ça m’attriste un peu. J’aimerais que cette affaire nous apporte de la sérénité, comme à la famille Lelandais."
19h25 - Le père du jeune militaire s'adresse à la maman de Nordahl Lelandais. "Mme Lelandais et votre fille, quand j’écoutais ce que vous avez dit de votre fils, j’ai trouvé qu’ils avaient un parcours similiaire (avec Arthur). Sportif, beau gaçon, des copains. Et on a vu des copains magnifique qui ont déjilé hier. Des copains qui auraient dû être des copains à Arthur parce qu’ils étaient vrais, eux. Je suis allée vers Mme Lelandais le premier et on s’est pris dans les bras. C’était plus facile pour moi d’aller vers elle que l’inverse. Il y a deux familles qui sont dans la peine, on ne va pas comparer. Sauf Mme, avec tout le respect que je vous doit, il y en a un des deux qui est tombé dans le côté obscur de la force. Votre fils est passé du côté obscur de la force, le mien est resté du côté lumineux de la force."
19h20 - "Par respect pour Mme Lelandais, je vais dire que mon fils est mort, dit Didier Noyer. J’ai pas le sentiment qu’on ait gâché du temps. On a toujours été ensemble tous les quatre. Maintenant on n’est plus que trois mais on est ensemble. L’ouverture aux autres, c’est le pari de l’intelligence, ça a toujours été le pari de la famille. Considérer qu’il y a plus de gens intelligents que de bandits. Majoritairement, les gens ne sont pas si méchants que ça."
19h15 - La voix tremblante, Didier Noyer évoque son fils. "Huit mois avant, nous avons décidé de le porter tous les deux. Nous avons décidé de l’appeler Lulu parce que c’était un prénom indéterminé. On parlait de Lulu jusqu’au jour de sa naissance. Ca nous a tellement impacté que son troisième prénom, c’est Lulu."
19h05 - Didier Noyer, le papa d'Arthur, s'approche du micro. Il dit être dans un état "d'agacement". "Tenter de se contrôler, ça va déjà être une belle histoire."
19h03 - L'audience reprend. Quatre membres de la famille Noyer doivent témoigner à la barre : la mère et le père du jeune caporal, son frère et sa grand-mère.
18h43 - L'audience est suspendue pour un quart d'heure. Elle reprendra avec l'audition des parties civiles.
18h40 - Le soir de la disparition d'Arthur Noyer, il y avait "une centaine de clients" au RDC selon le gérant de l'établissement de nuit. Le jeune militaire était "un peu alcoolisé en arrivant".
18h35 - Le président lit la déposition du gérant du RDC qui n'a pas pu venir témoigner à la barre.
18h25 - L'avocat de Nordahl Lelandais essaye de déterminer si Arthur Noyer, qui semblait alcoolisé en sortant de boite de nuit, pouvait être plus lucide une heure plus tard, au moment où la "bagarre" a éclaté avec l'accusé.
Alain Jakubowicz : "Nous avons affaire à un jeune homme de 23 ans qui a l’habitude de boire et qui, de surcroît, est dans une excellente forme physique. Une fois qu’on a fait le maillage de l’ensemble de ces éléments et le créneau d’heure, peut-il y avoir des variations ?"
Dr Michel Mazevet : "Tout à fait. On a des croissances horaires de la variation d’alcool, je ne les ai plus en tête. La difficulté, c’est que nous n’avons pas de taux d’alcoolémie initial. On est sur un délai qui n’est pas très long."
18h15 - "Les images que nous voyons à la sortie du RDC sont troublantes. Je suis obligé de faire le même constat que vous, il (Arthur Noyer) n’est pas bien", dit Me Jakubowicz en s'adressant à l'expert. "On a des vidéos qui tendent à nous suggérer une imprégnation alcoolique dont je ne suis pas en mesure d’évaluer le niveau", confirme ce dernier.
18h05 - L'avocat de Nordahl Lelandais, Me Alain Jakubowicz, interroge le médecin légiste sur les images de vidéosurveillance qui viennent d'être visionnées.
17h55 - Des vidéos prises le soir de la reconstitution du meurtre sont maintenant projetées. Lelandais, charlotte sur la tête, porte des coups sur un mannequin. La famille Noyer a quitté la salle.
17h50 - Lelandais remonte dans son véhicule et effectue de nombreux allées et venues dans les rues de l'agglomération de Chambéry jusqu'aux environs de 3 heures.
17h45 - C'est maintenant l'itinéraire de Nordahl Lelandais dans la soirée du 11 au 12 avril 2017 qui est retracé. On aperçoit le trentenaire sur des images de védéosurveillance, à pied dans les rues de Chambéry.
17h35 - On voit le jeune caporal faire du stop aux alentours de la rue de la République, là où il serait monté dans le véhicule de Nordahl Lelandais.
17h30 - La cour visionne les images de reconstitution du soir de la disparition d'Arthur Noyer. L'itinéraire du jeune homme est retracé à partir d'images de vidéosurveillance, notamment.
17h22 - L'audience reprend. D'autres images de vidéosurveillance vont être projetées dans la salle des assises, ainsi que des vidéos de la reconstitution du meurtre.
16h51 - L'audience est suspendue pour une vingtaine de minutes.
16h50 - L'expert émet plusieurs réserves sur la version des faits de Nordahl Lelandais, à savoir une "bagarre" avec le jeune caporal. Cela lui semble "peu probable" étant donné qu'Arthur Noyer semblait être "alcoolisé", ce qui induit "des troubles de l'équilibre et de la coordination des mouvements". Lelandais a également affirmé avoir reçu des coups uniquement au niveau de la bouche. "Peu probable" également selon le Dr Michel Mazevet. Dernier point : Nordahl Lelandais dit ne pas avoir vu de sang autour de la victime lorsqu'elle a été projetée au sol après les échanges de coups. Or, "des traumatismes dans ces zones-là [au nez, NDLR] donnent de manière quasi-systématique des saignements".
16h45 - "On a des éléments suggérant une imprégnation alcoolique", estime le Dr Michel Mazevet après le visionnage des vidéos. "On a une équilibration difficile, une mise en avant en position debout qui est longue à aboutir et une retenue quasiment permanente."
16h40 - Arthur Noyer finit par se relever et sort du champ de la caméra. Cette scène se déroule une trentaine de minutes avant qu'il soit pris en stop par Nordahl Lelandais.
16h30 - On visionne maintenant des images prises dans les rues de Chambéry. Le jeune caporal apparaît allongé au sol, les bras en croix. Il se relève difficilement en prenant appui sur un arceau à vélo puis y reste assis, la tête courbée, pendant un long moment. Il est alors 2h20 la nuit de sa disparition.
16h20 - Le président projette des images de vidéosurveillance de la boite de nuit RDC, à Chambéry, où Arthur Noyer s'est rendu le soir de sa disparition. On le voit danser avec des amis.
16h15 - Le médecin rappelle qu'une fracture du rachis cervicale ayant entraîné la mort du jeune caporal est "probable" et "compatible" avec le récit de Nordahl Lelandais. Mais "les rixes ou les agressions sont des causes peu fréquentes de fracture du rachis cervicale", nuance-t-il avant d'ajouter que "la mortalité se situe entre 6 et 9%". L'expert a par ailleurs constaté l'état "alcoolisé" d'Arthur Noyer sur des images de vidéosurveillance. Il estime donc "peu probable" qu'il ait pu rester "debout et stabilisé" face aux coups de Nordahl Lelandais tels qu'ils les a décrits.
16h - Le Dr Mazevet revient sur la reconstitution du meurtre d'Arthur Noyer en 2019. A ce moment, Nordahl Lelandais était sous traitement ce qui entraînait de nombreux effets secondaires : "somnolence, sédation, maux de tête, raideurs musculaires..."
15h50 - Me Alain Jakubowicz rappelle qu'une hypothèse émise par les experts est "compatible" avec la version des faits livrée par son client, Nordahl Lelandais.
15h40 - L'avocate générale tranche le débat. "Au regard de l’état de ce qu’on retrouve du corps de la victime, vous ne pouvez émettre que des hypothèses et on n’a aucune certitude sur les causes du décès ?", demande-t-elle aux deux experts, qui répondent par la négative. La magistrate demande si les actions contondantes constatées sur le crâne d'Arthur Noyer sont nécessairement à l'origine du décès. "Ces trois fractures prises isolément ne peuvent pas entraîner la mort d’une personne. Elles peuvent intervenir secondairement mais n’expliquent pas le décès en elles-mêmes", répond le Dr Michel Mazevet.
15h30 - Arthur Noyer a disparu dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 et ses ossements n'ont été retrouvés que plusieurs mois plus tard. Le crâne a été mis au jour en septembre 2017 et le reste des ossements en janvier 2018, ce qui explique l'état de délabrement du squelette. Il n'a pas pu être entièrement reconstitué.
15h20 - Les experts n'ont pu procéder qu'à des analyses "extrêmement limitées" du fait de l'état de décomposition du squelette. "L'une des difficultés dans ce dossier est qu'on n'a plus de revêtement cutané ou de matrice biologique", a indiqué le Dr Mazevet.
15h05 - Le Dr Michel Mazevet a formulé plusieurs hypothèses sur la mort d'Arthur Noyer à partir de l'analyse de ses ossements. Des hypothèses de décès que l'expert a confronté au récit de Nordahl Lelandais. Parmi elles, une lui semble "possible" eu égard aux éléments rapportés par l'accusé, les autres étant considérées "peu probables". Il pourrait donc s'agir d'un traumatisme du rachis cervical associé qui "peut être à l'origine d'un décès quasi-immédiat".
14h55 - Les lésions constatées sur le crâne d'Arthur Noyer peuvent provenir "d'un coup ou d'une chute", selon Franck Nolot. Les deux experts n'ont pas pu déterminer s'il s'agit d'une "action ante ou post-mortem".
14h45 - Deux experts sont maintenant entendus par la cour. Le Dr Michel Mazevet, médecin légiste à la cour d'appel de Cayenne, et M. Nolot de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
14h40 - Les fractures constatées aux os du nez et au maxillaire gauche "peuvent ne correspondre qu'à un seul coup" chacune. Interrogée par l'avocat des parties civiles, le Dr Capuani considère que le nez du caporal Noyer "aurait pu être fracturé contre le sol".
14h35 - L'experte ne peut pas déterminer si les fractures sont survenues avant ou après la mort d'Arthur Noyer.
14h25 - Le Dr Caroline Capuani a réalisé une expertise du crâne d'Arthur Noyer. Elle a remarqué "une fracture des os du nez et du maxillaire gauche". Ces fractures "sont survenues sur un os frais, c'est-à-dire dans un moment très proche du décès, avant ou après".
14h15 - L'audience reprend par une visioconférence avec une médecin légiste.
13h - Suspension d'audience. Reprise à 14h15.
12h50 - "Il nie toute implication", résume le président de la cour d'assises. "Au début de cette audience, il ne contestait plus d'être allé à Saint-Baldoph, d'avoir pris en stop le caporal Noyer et avoir déposé son corps sur un chemin de montagne". "Qu'il aille aussi loin ça me choque", réagit Anouchka. "Mais c'est dans ses habitudes de mentir comme ça"
12h40 - Le président lit la transcription d’une conversation téléphonique entre Anouchka et Nordahl Lelandais à la suite de sa mise en examen dans l’affaire Arthur Noyer en décembre 2017. Un échange dans lequel elle lui demandait des explications. "Je suis pas un tueur en série, ils sont fous. Je passerais de tuer une petite à un militaire ? N'importe quoi", se défendait-il alors.
12h35 - "J’étais très amoureuse de lui. J’arrivais pas à mettre fin à cette relation", poursuit la jeune femme, qui dit aussi être tombée enceinte de Nordahl Lelandais, avant d'avorter.
12h15 - "Pour moi ça a été tout de suite un coup de foudre", explique Anouchka au sujet de sa rencontre avec l'accusé en décembre 2016. "Au début de notre rencontre, il était joyeux, attentionné, doux. On avait la même passion des chiens." La jeune femme raconte avoir découvert ensuite qu'il la trompait avec une ex-petite amie.
12h05 - Un nouveau témoin se présente à la barre. Anouchka, 29 ans, est une ex-petite amie de Nordahl Lelandais.
11h50 - La jeune femme ajoute : "Aujourd'hui je culpabilise, parce que peut-être que si j'avais accepté sa demande j’aurais évité un drame. Je suis désolée pour la famille d’Arthur".
11h45 - Le président lit les très nombreux SMS que se sont échangés Nordahl Lelandais et le témoin dans la soirée du 11 avril 2017. Messages dans lesquels l'accusé lui propose une relation sexuelle, qu'elle refuse malgré son insistance. "Envie de toi", lui écrit Nordahl Lelandais. Camille l'éconduit fermement à plusieurs reprises. "Calme ta pulsion", lui répond-t-elle.
11h30 - L'audience reprend. Une jeune femme, Camille, est maintenant entendue. Elle dit avoir connu l'accusé via un site de rencontre. Elle indique avoir appris qu'il s'appelait Nordahl Lelandais lors de sa mise en cause dans l'affaire Maëlys. "Il m’a menti, il m’a dit qu’il s’appelait Jordan et qu’il vivait chez ses parents sur Aix-les-Bains."
11h - L'audience est suspendue.
10h58 - Le président invite Nordahl Lelandais à réagir aux affirmations de son co-détenu. Il nie en bloc : "Vous imaginez bien qu’on ne discute pas de choses très graves avec quelqu'un qu’on ne connaît pas du tout".
10h55 - L'avocat de la défense Me Jakubowicz souligne les propos contradictoires du témoin lors de ses différentes auditions.
10h40 - Me Boulloud, avocat des parties civiles, prend la parole : "On sait que les mensonges, c’est un peu comme les crimes. Ce n'est jamais parfait. Que doit-on retenir de vos déclarations sinon rien ?". La procureure générale ajoute que "ce ne sera pas un témoignage sur lequel l’accusation se fondera".
10h25 - La cour questionne la crédibilité du témoin. "Vous êtes manifestement beaucoup plus fort que l’ensemble des gendarmes, que l’ensemble des magistrats instructeurs et des magistrats présents dans cette audience", lance le président François-Xavier Manteaux. "Je vous dis, je lui ai donné de la cocaïne ce jour là en promenade", répète Farid. "Alors c'est peut-être ce qu'on aurait dû faire", répond le président.
10h20 - Le président confronte le témoin à ses anciennes déclarations. L'ex co-détenu avait livré une autre version au juge d'instruction évoquant une dispute entre Nordahl Lelandais et Arthur Noyer. "Arthur Noyer voulait qu'il le dépose à un endroit mais Nordahl Lelandais ne voulait pas".
10h15 - "Il avait envie de parler. Je lui ai donné de la cocaïne ce jour-là", poursuit l'ex co-détenu.
10h08 - Le président demande au témoin si Nordahl Lelandais lui a également fait des confidences au sujet de la petite Maëlys."Il m’a dit qu’il l’avait violée et tuée", répond Farid. "Il m'a dit qu'il s'était mis sur elle, qu'il avait marre de l’entendre crier, sa tête était toute bleue". Dans le box, l'accusé lève les yeux au ciel en signe de désapprobation.
10h05 - Farid rapporte ce que l'accusé lui aurait confié pendant une promenade. "Je lui ai demandé ce qu’il s’était réellement passé. Pour Arthur Noyer, il m’a dit qu’il l’avait pris en stop et que dans la voiture Nordahl Lelandais avait demandé une fellation à Arthur Noyer. Qu'Arthur Noyer était sorti de la voiture pour pisser, et que Nordahl Lelandais était descendu de la voiture a pris un caillou et il lui a mis un coup de pierre. C’est vraiment ce qu’il m’a dit, je l’ai pas inventé".
10h - En doudoune jaune et sweat à capuche, Farid se présente à la barre. La cour a délivré un mandat d’amener pour faire venir le témoin qui dit avoir « des problèmes avec la justice ». Il se trouvait en quartier d'isolement au sein de la prison de Saint-Quentin-Fallavier au même moment que l'accusé.
9h55 - Un témoin clé est maintenant appelé à la barre. Il s'agit de l'ancien co-détenu de Nordahl Lelandais, qui aurait recueilli ses confidences.
9h45 - Des photos sont projetées sur grand écran. On y voit Nordahl Lelandais assis sur un canapé tenant un chien dans ses bras. Ces photos ont été prises par le témoin quelques jours plus tôt, le 9 avril 2017. "Je l'ai trouvé en forme", indique-t-elle.
9h40 - La quadragénaire se souvient avoir vu Nordahl Lelandais le 13 avril 2017 pour promener leurs chiens ensemble, soit le lendemain de la disparition d'Arthur Noyer. "Là j'ai vu une personne complètement renfermée. Je le trouvais bizarre. Il me dit « j’ai mal au dos ». Il se frottait beaucoup le poignet. Je lui ai demandé ce qu’il avait. Il m'a dit qu'il s’était fait mal au poignet en jardinant."
9h30 - Le témoin reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec l'accusé par le passé. Par la suite, elle a découvert qu'une vidéo de leurs ébats a été diffusée sur Internet. "Là-dessus, je le pardonnerai jamais", déclare le témoin.
9h20 - Le premier témoin de la matinée, une ancienne collègue de Nordahl Lelandais, s'exprime à la barre. "C’était quelqu'un que j’appréciais beaucoup, quelqu'un de normal. C'était quelqu'un qui bossait bien", déclare la quadragénaire à propos de l'accusé.
9h05 – Début de l’audience. Le président demande d’emblée à l’accusé de se lever. « A la suite de cette audience d’hier durant laquelle on a vécu des moments qu’on ne vit pas toujours… Avez-vous quelque chose à ajouter à ce que vous avez dit hier ou pas ?"
Les traits tirés, Nordahl Lelandais fait non de la tête et reste silencieux.
8h30 - Comme chaque jour, le public se présente plus d'une heure avant le début de l'audience.