Depuis lundi 3 mai, Nordahl Lelandais comparaît devant les assises de la Savoie pour le meurtre du caporal Arthur Noyer en 2017. Voici ce qu'il faut retenir du cinquième jour d'audience, lors duquel l'accusé a été interrogé sur sa version des faits.
L'affaire Arthur Noyer est toujours au coeur des débats devant la cour d'assises de Savoie à Chambéry. Nordahl Lelandais est accusé du meurtre du caporal dans la nuit du 11 au 12 avril 2017.
L'ex maître-chien de 38 ans reconnaît avoir pris le jeune homme en stop ce soir-là à Chambéry et l'avoir tué. Il évoque une "bagarre" au cours de laquelle Arthur Noyer aurait fait une chute mortelle. Mais la famille de la victime ne croit pas à la thèse de l'accident.
Hier en fin de journée, les parents, le frère et la grand-mère d'Arthur ont défilé à la barre, livrant leurs témoignages poignants. "A cause de toi Nordahl, a lancé son frère Quentin, je récupère tous mes potes à la petite cuillère, mes parents, mes grands-parents".
Depuis le début de la semaine, la cour a entendu de nombreux témoins et experts. Ce vendredi doit être consacré à l'interrogatoire de Nordahl Lelandais.
L'audience a repris à 9h30.
Ce qu'il faut retenir
Lelandais maintient sa version des faits. Confronté à des éléments qui ont pu mettre en doute son récit de la nuit du 11 au 12 avril 2017, l’ancien maître-chien est resté sur ses propos. « C'est la dernière occasion », a même insisté son avocat, Me Jakubowicz en s’adressant directement à lui lors de son interrogatoire. « Ta version est cohérente mais tu as compris que la partie civile et la procureure générale ne la croit pas, a-t-il pointé après avoir retracé la nuit de la disparition d’Arthur Noyer minute par minute. Si cette version n'est pas la bonne, c'est le moment. Est-ce que ça s'est passé comme tu l'as dit, où tu l'as dit, et pour les raisons que tu as dit ? » Les mains jointes dans son box, les épaules courbées, Nordahl Lelandais a laissé planer un moment de silence avant de redire avec une voix posée : « Ce que j'ai dit, c'est ce qu’il s'est passé. » L’accusé réfute ainsi le mobile sexuel et reste sur sa version d’une bagarre avec le jeune caporal s’achevant par la mort accidentelle de ce dernier. Mais pour la procureure générale, Thérèse Brunisso, « la vraie question est de savoir comment Arthur Noyer a réagi quand il a vu que vous ne l’emmeniez pas à Barby. »
Les amis d’Arthur à la barre. Deux proches amis et une ex-petite-amie du jeune caporal ont témoigné devant la cour. Dans la lignée des précédents témoins, ils ont décrit quelqu'un de « sociable », « jamais agressif » ni « bagarreur ». « C’était quelqu’un de très drôle, de fous rires à en pleurer. C’était quelqu’un qui était apprécié de tous », s’est rappelé Mathilde, une amie de lycée. « Il mettait la joie de vive partout où il allait », selon son ex petite-copine. Et son meilleur ami, Jean-Baptiste, venu de Polynésie française pour le procès, a évoqué son entrée dans l’armée de terre. « Ca a été la meilleure période dans laquelle je l'ai connu (…) Le jour où il a intégré l'armée, tout a changé. Je ne l'ai jamais vu aussi bien dans ses bottes. » Son ancien chef de section au 13e BCA a parlé d'un « élément extrêmement bon dans sa carrière militaire » mais aussi d'un homme qui « avait gagné la confiance de ses chefs ». « Noyer, s’il y avait baston, c’était pas celui qui allait en mettre, a-t-il conclu. C’était plutôt le peace maker. »
Le programme des prochains jours d’audience. Lundi, des experts psychologues et psychiatres doivent témoigner à la barre. Seuls les deux auteurs d’une expertise, rejetée en début d’audience par la cour, ne seront pas présents en raison d’un « doute légitime » sur l’impartialité de l’un d’eux. Le président pourra également, à la demande de la défense, du ministère public ou parties civiles, lire des pièces et procédures présentes dans le dossier. Les plaidoiries des parties civiles, de la défense ainsi que le réquisitoire du ministère public devraient se tenir mardi. Quant au délibéré, il ne devrait pas être rendu avant mercredi.
Suivez l'audience en direct dans cet article
16h32 - L'audience est suspendue plus tôt que les autres jours ce vendredi. Elle reprendra lundi à 9 heures pour deux derniers jours de procès.
16h30 - Le président de la cour d'assises fait le point sur le programme de la semaine prochaine. Lundi, des experts psychologues et psychiatres seront entendus. Seuls les deux auteurs d'une expertise, rejetée en début d'audience, ne seront pas présents en raison d'un "doute légitime" sur l'impartialité de l'un d'eux. Les plaidoiries ainsi que le réquisitoire du ministère public se dérouleront mardi. Le délibéré devrait être rendu mercredi.
16h25 - "Mme Noyer-Maltet ne veut pas polémiquer", reprend son avocat, Me Boulloud face au gendarme. "Il se peut qu’elle l’ait dit, il se peut qu’elle ne l’ait pas dit, il se peut que vous ne l’ayez pas entendu. Elle voulait que cela soit rappelé dans le procès sur la mort de son fils, mais elle ne vous en veut absolument pas."
16h15 - Le gendarme qui a auditionné Mme Noyer-Maltet ce jour-là arrive à la barre. Il raconte le contexte de cette audition. "Une fois que la personne a fait son récit libre, nous reformulons ce qu’elle vient de nous dire", relate le gendarme. La juge d'instruction en charge de l'affaire Noyer le questionne plus tard pour savoir s'il aurait pu oublier de noter cette information dans le procès-verbal. "Si j’avais entendu cela, il est évident que je l’aurais noté", estime-t-il devant la cour.
16h - Cécile Noyer-Maltet, la maman d'Arthur, revient à la barre. Elle explique que son fils lui avait parlé, au détour d'une conversation téléphonique, avoir été "abordé" par un "ancien maître-chien qui élevait des chiens" lors d'une soirée et l'avoir "envoyé paître". "Je ne veux pas que ça soit une polémique", dit-elle en s'étonnant que cette information n'apparaisse pas dans sa déposition de l'époque.
15h48 - Une ex-petite-amie d'Arthur Noyer témoigne maintenant à la barre. Le jeune militaire était "quelqu’un de gentil, jovial. Il était toujours sur l’humour, il mettait la joie de vive partout où il allait." Ils sont restés ensemble "deux ans et demi ou trois ans".
14h43 - Elle décrit quelqu'un de "sociable", "jamais agressif" ni "bagarreur".
15h40 - Mathilde, 26 ans, est amie depuis le lycée avec Arthur Noyer. "C’était quelqu’un de très drôle, de fous rires à en pleurer. C’était quelqu’un qui était apprécié de tous (...) C’était quelqu’un d’apaisé et d’apaisant. Quelqu’un de bien dans ses baskets, équilibré."
15h30 - Il a fait le déplacement depuis la Polynésie française pour la durée du procès. Il voulait témoigner à la barre pour son "meilleur ami". Jean-Baptiste se rappelle qu'Arthur n'était "pas du tout accro au téléphone". L'idée qu'il puisse s'en prendre aux voleurs lui semble "inconcevable".
15h21 - Jean-Baptiste, ami "inséparable" avec Arthur, parle du jeune caporal. "Il avait l'alcool joyeux", raconte-t-il. L'armée, "ça a été la meilleure période dans laquelle je l'ai connu". "Le jour où il a intégré l'armée, tout a changé. Je ne l'ai jamais vu aussi bien dans ses bottes."
15h10 - Le caporal Noyer ne s'est pas présenté au rapport le 12 avril 2017 au matin, ce qui a immédiatement interrogé ses supérieurs. "Arthur n’était pas du tout coutumier du fait, se rappelle son ancien chef de section. Ca nous a tout de suite surpris. Ca peut quand même arriver qu’il manque un gars à 8h, un portable qui ne répond pas. On garde un peu de recul, on ne s’excite pas tout de suite. Comme il faisait partie des rassembleurs, ça nous a interrogés."
15h02 - Le militaire explique que ses hommes "sont comme tous les jeunes, ça aime faire la fête". "Noyer, s’il y avait baston, c’était pas celui qui allait en mettre. C’était plutôt le peace maker", juge-t-il.
14h57 - L'ancien chef de section du caporal Noyer au 13e BCA de Barby témoigne. Il parle d'un "élément extrêmement bon dans sa carrière militaire" mais aussi d'un homme qui "avait gagné la confiance de ses chefs". "C’était aussi un gars qui faisait preuve d’exemplarité", juge-t-il, affirmant qu'Arthur Noyer était le "ciment" de la section.
14h50 - La défense interroge le témoin sur une déposition de 2017 où il estimait que l'alcool pouvait rendre Arthur "bagarreur". "Je pense m’être trompé. C’était la première fois que j’étais interrogé au commissariat. J’ai dû me tromper. Je ne vois pas Arthur bagarreur", répond-il.
14h45 - Sébastien, chef d'entreprise de 42 ans, s'exprime devant la cour. Arthur Noyer a été son stagiaire en 2012. Il décrit un "chouette gamin", "toujours volontaire, attentionné".
14h35 - L'audience reprend. De nouveaux témoins vont être entendus cet après-midi, notamment des militaires du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA) de Barby où Arthur Noyer était affecté.
13h10 - L'audience est suspendue et reprendra à 14h30.
12h50 - Me Jakubowicz revient minute par minute sur le déroulé. Nordahl Lelandais répond à chaque fois par quelques mots "je cherche un endroit pour déposer le corps. Je sors de la voiture pour voir si l'endroit convient ou pas et après je remonte dans ma voiture".
Son avocat poursuit : "Il faut bien reconnaître que ça n'a pas été ta version initiale. C'est important de reconstituer tout ça. C'est la cohérence par rapport à la version donnée par Nordahl Lelandais", dit-il à la cour.
L'avocat de la défense se lance ensuite dans un long discours face à Nordahl Lelandais pour l'inciter "à dire la vérité".
"Tu as compris que là, c'est un moment important, hier tu as entendu les parents d'Arthur Noyer, son frère, sa grand-mère...S'il y a un moment, c'est maintenant. Ta version est cohérente mais tu as compris que la partie civile et la procureure générale ne la croit pas. Si cette version n'est pas la bonne, c'est le moment. Est-ce que ça s'est passé comme tu l'as dit, où tu l'as dit, et pour les raisons que tu as dit ? S'il y a un mobile sexuel ça ne change rien d'un point de vue pénal, alors je te repose la question : est-ce que tu as quelque chose à dire, un complément, sur le factuel ?"
Nordahl Lelandais ne montre aucun signe d'infléchissement. Il redit calmement : "ce que j'ai dit, c'est ce qui s'est passé".
"Il n' y a rien de sexuel ?", reprend son avocat.
"Rien de sexuel", déclare l'accusé.
12h45 - L'avocat de la défense revient ensuite avec Nordahl Lelandais sur les faits et gestes de l'accusé lors de la nuit du meutre, l'invitant "à ne pas dire de mensonges qui ne servent à rien", sur des détails comme le lieu où l'ancien maître-chien a pris en stop Arthur Noyer.
12h30 - Me Jakubowicz exhorte Nordahl Lelandais à expliquer pourquoi et comment s'est produit, en 2017, "cette rupture entre cet homme bien et celui qui a été décrit comme un monstre". "Tu avais du succès avec la gente féminine, un poil dans la main oui, des amis que beaucoup aimeraient avoir. A ce moment-là rien ne te prédestinait à ce que ça bascule. Ou alors tu as été un mystificateur ?", lui demande son conseil.
- "Non", se contente dire dire l'accusé.
- "Là c'est la dernière occasion de dire la vérité. Qu'est-ce qui s'est passé pour en arriver là ?", continue Me Jakubowicz.
- "Pour moi, je n'avance pas dans ma vie".
- "D'accord, mais expliquer aux parents d'Arthur Noyer que tu l'as tué parce que tu n'avançais pas dans ta vie, c'est un peu léger. Comment tu l'expliques ? Les gens qui vont te juger, il faut qu'ils comprenennt ce qui s'est passé !"
- "J'ai du mal à l'expliquer", réitère Nordahl Lelandais. "Il n' y a pas d'événement particulier, c'est un enchaînement d'événements. Je me perds tout seul".
- "Tu veux qu'on se contente de ça ?", lui lance l'avocat.
Nordahl Lelandais n'ajoute pas un mot.
12h20 - La défense questionne désormais Nordahl Lelandais et notamment sur les variations de ses versions. Me Jakubowicz s'adresse directement à l'accusé en le tutoyant.
"Quand tu es en garde à vue, tu es dans la négation la plus totale puis tu évolues sur un chemin vers la vérité. Dans quel état d'esprit es-tu ? Explique cette progression vers la vérité"
"C'est l'envie de parler, de dire ce qu"il s'est passé, avec toutes les contraintes à l'extérieur, avec la presse qui s'emballe, ma famille qui est insultée et menacée. J'essaye d'avancer au maximum dans ce que je peux faire".
- "Ce que tu peux faire, c'est dire la vérité ?"
- "A ce moment-là je n'arrive pas à la dire", répond Nordahl Lelandais.
12h10 - L'avocat général poursuit avec des questions précises sur la nuit du meurtre. Nordahl Lelandais persiste à dire qu'Arthur Noyer lui a demandé de l'emmener à St Baldoph. Une version qui ne tient pas pour Thérèse Brunisso. "La vraie question de savoir comment Arthur Noyer a réagi quand il a vu que vous ne l’emmeniez pas à Barby", dit-elle, ajoutant "je n’attends pas de réponse. Sinon vous l'auriez déjà expliqué cette semaine".
Enfin, la représentante du ministère public estime que Nordahl Lelandais n'a pas dit la vérité concernant le lieu de dépose du corps. Pour elle, l'accusé a déplacé la dépouille au-delà de la haie de buis pour cacher le corps.
"Je ne vois pas l’intérêt pour moi de mentir sur trois mètres. Si je l’avais tiré vers les buis, je l’aurais dit. J’ai ouvert le coffre, je l’ai descendu et je l’ai fait glisser dans la pente", maintient Nordahl Lelandais.
12h - L'avocat général passe à son tour à l'interrogatoire de Nordahl Lelandais. Elle le questionne sur la natur de ses relations sexuelles au cours de l'année 2017. Des relations hétérosexuelles, homosexuelles et "un intérêt pour les enfants", suite à une plainte pour agression.
Nordahl Lelandais explique, concernant ses relations homosexuelles, qu'il "voulait essayer", avant de réitérer que, à cette époque-là, il était "perdu". "Je n'ai pas particulièrement d'explications. Je n'étais plus moi-même. Peut-être qu'inconsciemment j'ai voulu rencontrer des personnes de même sexe que moi", dit-il.
11h55 - Me Boulloud estime que Nordahl Lelandais est retourné sur les lieux du crime une dizaine de jours après les faits car son "téléphone a borné sur place".
- "Non je n'y suis pas allé. Mon téléphone a borné aux Marches. Les Marches et le col du Marocaz n'a ce n'est pas au même endroit. J'ai un ami qui tient un camion pizza. Mon téléphone n'a pas borné au col du Marocaz", réplique Nordahl Lelandais.
- "Vous l'avez mis en mode avion avant...", l'interrompt Me Boulloud.
- "C'est vous qui le dites", répond Nordahl Lelandais.
Me Boulloud pointe également selon lui une incohérence sur la position du corps d'Arthur Noyer dans le coffre. Pour lui, il n'est pas possible que Nordahl Lelandais l'ait tiré sous les bras, le dos contre son torse et que la victime ait ensuite eu la tête contre le plancher de la voiture, dans le coffre.
"C'est vous qui le dites que ce n'est pas possible. Moi je vous explique ce que j'ai fait", déclare l'accusé.
"Ce que vous nous dites, c'est un gros mensonge", conclut Me Boulloud qui achève ainsi son interrogatoire.
11h50 - Me Boulloud, l'avocat de la famille d'Arthur Noyer, interroge à son tour Nordahl Lelandais.
11h40 - L'audience reprend avec de nouvelles questions concernant les circonstances de la mort de Maëlys. Lors de ses déclarations, Nordahl Lelandais a parlé d'hallucinations. "Vous revoyiez Arthur Noyer en Maëlys ?", lui demande le président. "Pourquoi faites-vous le lien entre Arthur Noyer et Maëlys ?"
- "C'est ce qu'il s'est passé", répond l'accusé. "Après le décès d'Arthur Noyer, tout a été différent. Il y a des choses que je n'arrivais plus à faire : regarder au travers d'une vitre, regarder la lune. J'ai eu une hallucination".
- "Mais vous pouviez encore taper sur un être humain suffisamment fort pour entraîner sa mort ?", demande le président.
- "Je ne vois pas le lien Mr le président", répond Nordahl Lelandais.
11h15 - L'audience est suspendue et reprendra dans 10 minutes.
11h10 - L'un des assesseurs l'interroge sur ce qui a déclenché la bagarre. "Il est descendu de la voiture et a oublié son téléphone sur le siège passager. Je suis sorti pour lui rendre et il a cru que c'était moi qui lui avait volé". L'assesseur pointe le fait que lors de déclarations préalables, Nordahl Lelandais a raconté qu'Arthur Noyer lui avait rapporté être énervé après s'être bagarré concernant le vol de son téléphone.
11h05 - "J'aimerais retourner en arrière, bien sûr que j'ai tout gâché et je suis bien conscient que je n'ai pas gâché que de mon côté, j'ai aussi gâché la vie de sa famille et de ceux qui aimaient Arthur", déclare Nordahl Lelandais.
11h - Le président revient sur la consommation de cocaïne de Nordahl Lelandais au moment des faits. L'accusé explique que "fin 2016-2017", je me suis perdu dans cette année-là". "Ma vie se résumait à des échecs".
10h45 - Le président met en parallèle les circonstances de la mort d'Arthur Noyer et le comportement de Nordal Lelandais avec celles du décès de la petite Maëlys.
"Il y a aussi des coups sans intention de la donner, vous avez mis le corps dans le coffre, éteint les téléphones portables, cherché un endroit discret et nié les faits jusqu’à ce que les enquêteurs mettent à mal vos déclarations. Vous ne voyez pas des similitudes dans le mode opératoire ?"
Nordahl Lelandais reste muet. "Oui ? non ?", relance le président. "Oui", reconnaît l'accusé du bout des lèvres.
10h35 - Le président pointe une nouvelle fois des changements de versions de Nordahl Lelandais, notamment concernant la veste d'Arthur Noyer. L'accusé avait dit "l'avoir mise sous la tête du jeune homme pour que le sang ne coule pas dans sa voiture" jusqu'à ce que la veste soit retrouvée avec les os d'Arthur Noyer à l'intérieur, prouvant que ce dernier la portait au moment de sa mort.
10h25 - Le président interroge ensuite Nordahl Lelandais sur ce qu'il a fait pendant deux heures après la mort d'Arthur Noyer. "J’ai roulé dans des petites routes, sur des petits chemins pour voir où je pouvais déposer le corps", répond l'accusé.
Le président lui demande pourquoi il n'a pas laissé le corps sur le parking "pour que sa famille puisse lui offrir une sépulture". "Vous avez entendu hier la maman dire que vous lui aviez volé ses dernières volontés...?"
- "Je voulais trouver un endroit discret", dit-il.
- "Pourquoi pas à St-Baldoph ?"
- "Parce que c'était trop visible".
- "Vous ne vouliez pas qu’on puisse le retrouver ? Vous vouliez échapper à vos responsablités ?", poursuit le président. Nordahl Lelandais répond un petit "oui", en hochant la tête.
"J’étais dans un état de panique, j’avais pas la lucidité", continue l'accusé. "Mais vous aviez la lucicidté pour conduire 30 km sur une route de montagne pour trouver un endroit", commente le président.
"Je suis allé mécaniquement là-bas parce que c’est un endroit que je connaissais, je cherchais un endroit pour me débarasser du corps", déclare Nordahl Lelandais.
10h15 - Le président interroge l'accusé sur ses activités le len demain et le surlendemain du meurtre. Nordahl Lelandais s'était rendu au cinéma avec un ami, puis en boîte de nuit le surlendemain des faits.
"A ce moment-là, il faut que je vois du monde, je suis dans le déni, j’ai l’impression que ça ne s’est pas passé", dit Nordahl Lelandais.
A la barre vos amis ont dit que vous étiez "dans votre état habituel", "festif". "Est-ce que ça cadre avec quelqu’un qui a tué un homme ?", lui demande le président. "Est-ce que si vous aviez renversé quelqu’un sur la route, que vous aviez eu un accident, vous auriez fait la même chose ?". Nordahl Lelandais répond : "si ça s’était passé sur la route avec du monde, ça aurait été complètement différent".
10h10 - "Qu'est-ce que vous avez fait ensuite, en rentrant chez vous ?", l'interroge le président. "Je ne sais pas. Je n'ai plus de souvenirs", déclare Nordahl Lelandais.
10h07 - "C'est dur de voir quelqu'un tomber après des coups de poing. Je ne savais plus quoi faire", déclare Nordahl Lelandais. "Je sais ce qu'il aurait fallu faire, appeler les secours, bien sûr". Et pourtant reprend le président, "vous avez éteint vos téléphones portables. C'est quelqu'un qui panique, ça ?"
"Je ne sais pas. Quand on panique, qu'est-ce qu'on est censé faire ? A ce moment-là je ne sais pas quoi faire, j'éteins mes téléphones parce qu'il vient de se passer quelque chose de dramatique".
"Vous ne savez pas quoi faire mais vous savez qu'il faut que vous éteigniez vos téléphones portables ?", l'interrompt le président. "Pour pas qu'on sache que je suis là", admet l'accusé.
9h55 - Le président fait lecture des différentes versions données par l'accusé, lors de ses garde-à-vues et lors de ses interrogatoires par le juge d'instrucion. "Quelle version est la bonne ?", demande le président. "J'ai mis du temps à venir à la vérité. Cela s'est fait par étapes", répond Nordahl Lelandais, reconnaissant par exemple qu'il a menti sur la blessure qu'Arthur Noyer lui aurait fait à l'arcade sourcillière.
"Comme j'avais tué un homme, j'ai voulu gonfler un peu l'agression envers moi. Mr le président, c’est compliqué de dire vraiment les choses. C’est dur d’avoir enlevé la vie à un homme", dit Nordahl Lelandais.
9h45 - Nordahl Lelandais reconnaît avoir fait preuve "de lâcheté", "un manque de courage". "C'était compliqué de dire la vérité". "C'est dur de dire qu'on a tué un homme". L'ancien maître-chien blâme à de nombreuses reprises la presse qui étalait ses déclarations et qui importunait sa famille.
9h35 - "Il m'est arrivé de mentir, oui", reconnaît Nordahl Lelandais. Le président fait lecture de ses déclaratins en garde à vue lorsque l'accusé avait dit "n'avoir tué personne" et "ne pas comprendre" de quoi on l'accusait.
9h30 - Le président interroge Nordahl Lelandais sur sa capacité à mentir. Mardi matin, d'anciennes compagnes l'ont décrit comme un "menteur pathologique", "impulsif", qui exerçait sur elles "une emprise".
9h25 - Début de ce cinquième jour d'audience avec l'interrogatoire de Nordahl Lelandais.
9h - La mère de Nordahl Lelandais est présente ce vendredi pour écouter la version des faits de son fils. Auditionnée lundi, lors de la première journée d'audience, elle lui avait demandé de dire "toute la vérité" sur les faits qui lui sont reprochés.
8h55 - Les proches et la famille d'Arthur Noyer s'installent dans la salle de la cour d'assises. Ils arborent tous des masques verts, en hommage au jeune militaire. Le vert était sa couleur favorite.
8h35 - Comme chaque matin, Nordahl Lelandais est arrivé peu avant 8h30 dans la cour du palais de justice de Chambéry à bord d'une voiture blanche de l'administration pénitentiaire.
Procès #Lelandais : l’accusé arrive comme chaque matin dans un véhicule de l’administration pénitentiaire. pic.twitter.com/gKzjuSeey7
— France 3 Alpes (@f3Alpes) May 7, 2021
8h25 - Malgré la pluie, le public patiente, toujours nombreux, devant le palais de justice de Chambéry. L'intérêt pour les débats ne se dément pas. La file d'attente s'allonge chaque jour, nous confirment nos journalistes présents sur place. Ils étaient une centaine à patienter jeudi matin. Ils n'étaient encore que 20, peut-être 30 lundi. Le procès pour le meurtre d'Arthur Noyer doit se poursuivre jusqu'au 12 mai. Peut-être au-delà si les audiences se prolongent.