Témoignage. "On donne mais on s'épuise" : les pompiers de Savoie solidaires des urgences en grève

Publié le Mis à jour le Écrit par E.K. avec Cédric Picaud

Jeudi, des sapeurs-pompiers se sont joints à la manifestation du personnel hospitalier, à Chambéry (Savoie). Ils dénoncent aussi le manque croissant d'effectifs et la dégradation des conditions de travail.

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Le plan national d'action d'Agnès Buzyn n'a pas convaincu. Quatre mois après les premières mobilisations, le personnel hospitalier était encore dans la rue à Chambéry, jeudi 26 septembre. 200 personnes ont manifesté à l'appel du collectif Inter-Urgences et de quatre syndicats. Dans le cortège, du personnel soignant venu de toute la Savoie mais aussi des pompiers.

Les soldats du feu sont bien souvent le premier maillon de la chaîne des secours. Ils subissent aussi le manque de moyens et d'effectifs. Parmi eux, Marc Bardin, secrétaire général CGT des pompiers de Savoie, affiche sa solidarité avec les infirmiers : "toutes les problématiques que rencontre l'hôpital, on les rencontre avant. Une personne qu'on amène aux urgences est agressive avec nous, forcément, elle le sera à l'hôpital."

  

"La population va en souffrir"


Les sapeurs-pompiers affichent des revendications communes sur le temps de travail ("un pompier en garde pendant 24 heures n'est payé que 16 heures") et le respect des agents : "On en a marre de se faire agresser tout le temps, verbalement et physiquement." Selon le syndicaliste, les soldats du feu réclament également la reconnaissance de leur métier comme un "métier à risques". Autre point de crispation commun : le manque d'effectif croissant. Comme le personnel hospitalier, les pompiers arrivent "de plus en plus" au mode dégradé.
 

Un fourgon peut partir sur un feu avec deux personnes, contre huit normalement. Même s'il est rejoint plus tard par d'autres agents, les deux pompiers vont être seuls sur l'incendie pendant vingt à trente minutes. Les pompiers vont se mettre en danger et ne pourront pas sauver la population.


Et Marc Bardin de conclure : "On est humains. On donne, on donne,  mais on s'épuise. A un moment donné, la population va en souffrir. La solution est claire : il nous faut des effectifs, le respect du temps de travail et des agents. Tout ça pour le respect de la population."

Cet été, les pompiers d'Isère et de Haute-Savoie se sont joints au mouvement national de grève. En Haute-Savoie, les pompiers sont en grève jusqu'au 31 octobre.
 
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