Le palais de justice de Chambéry s'apprête à accueillir le procès de Nordahl Lelandais, accusé du meurtre d'Arthur Noyer. Près de 120 000 euros ont été investis pour l'occasion, mais il n'y aura pas de "justice d'exception" pour le trentenaire de Domessin.
Nordahl Lelandais pour la première fois dans le box des accusés. L'ancien militaire, accusé du meurtre du caporal Arthur Noyer en 2017, sera jugé à partir du 3 mai devant la cour d'assises de Chambéry. Et depuis quelques semaines déjà, c'est un procès hors-norme qui se prépare, dans un contexte inédit. Crise sanitaire oblige, avec son équipe, la première présidente de la Cour d'appel a dû totalement repenser cette session d'assises.
"A ce jour, le public est admis. Simplement, c'est le nombre de personnes que nous devons limiter, explique Chantal Ferreira. La salle n'a pas une grande capacité, donc nous allons retransmettre le procès dans une autre salle. Il va falloir de toute façon que le public se discipline car nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir des soucis sur le plan sanitaire."
C'est dans la salle historique du Sénat de Savoie que le public et la presse, 40 médias accrédités, suivront les débats sur un écran. Un dispositif qui sera accompagné d'une sécurité accrue. En plus d'une escorte quotidienne de l'accusé depuis son lieu de détention, de nombreux policiers surveilleront le tribunal où les cellules ont été modernisées.
Pas de "justice d'exception"
"Ce sont des choses qui vont rester pendant des années, même chose pour le système de badge, pour l'amélioration de l'acoustique ou du matériel de retransmission", ajoute Mme Ferreira. Le coût des travaux s'élève à 120 000 euros. Le ministère de la Justice a alloué un budget spécial.
Des moyens inhabituels pour un procès particulier du fait du profil de Nordahl Lelandais qui a polarisé pendant des mois l'attention des réseaux sociaux et de la chronique des faits divers. Le trentenaire de Domessin (Savoie) est également mis en cause dans la mort de la petite Maëlys et accusé de plusieurs agressions sexuelles sur des fillettes de sa famille. Malgré tout, Chantal Ferreira se veut claire : tout sera mis en œuvre pour que ce procès se déroule comme les autres.
"Nous n'allons pas juger Nordahl Lelandais par une justice d'exception, tranche-t-elle. La semaine qui précède, il y aura une autre affaire et il y en aura encore une autre la semaine qui suit. Les accusés des semaines précédentes et suivantes auront le même procès." Les débats s'ouvriront le 3 mai avec un verdict attendu le 12 ou le 14. Reste une éventualité, le report si la situation sanitaire s'aggrave.