EN IMAGES. Manifestation contre le Lyon-Turin : plusieurs centaines d'opposants installent leur camp de base en Savoie

Les premiers opposants au Lyon-Turin arrivent en Savoie ce vendredi. Plusieurs centaines d'entre eux sont en train de s'installer sur un terrain situé dans un petit village de la vallée de la Maurienne, avant la manifestation de ce week-end à l'appel du collectif Les Soulèvements de la Terre.

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L'enfilade de tentes ne cesse de s'allonger. Les opposants au Lyon-Turin arrivent au compte-goutte ce vendredi 16 juin avant le week-end de protestation. Le campement se dresse sur un vaste terrain d'environ 4 000 mètres carrés à l'écart de la commune de La Chapelle, au coeur de la vallée de la Maurienne, non loin du lieu du creusement du tunnel de base de la future liaison ferriviaire.

La parcelle a été "prêtée pour le week-end par le maire du village", selon Pina, porte-parole de l'association Les Soulèvements de la Terre. D'un côté, les organisateurs installent des barnums pour organiser l'accueil des participants, des tables rondes et même un concert.

Il faut marcher une dizaine de minutes pour rejoindre le campement où s'installent les manifestants. Benjamin, sympathisant de la Confédération paysane, est venu de Valenciennes (Nord) pour protester contre ce projet qui engendre, selon lui, "l'accaparement de plus de 1 500 hectares de terres agricoles, la destruction de la montagne, de la forêt."

Une dizaine d'associations internationales et locales appellent à manifester, les 17 et 18 juin en Maurienne, contre le creusement du tunnel. Plusieurs milliers de personnes sont attendues tout au long du week-end, malgré l'arrêté d'interdiction "de toute manifestation ou rassemblement sur la voie publique" pris sur neuf communes par le préfet de la Savoie.

"Arrêter immédiatement le chantier"

"On ne va bien évidemment pas respecter cette interdiction puisque manifester est un droit. On a besoin de faire entendre ce qui se passe ici", répond la porte-parole des Soulèvements de la Terre, écartant fermement l'idée d'installer une Zone à défendre (ZAD) sur les lieux.

La mobilisation est née de discussions entre les associations locales opposées au projet ferroviaire et les No Tav, leurs homologues italiens. L'objet de ce rassemblement sur deux jours est de "faire grandir le sujet à l'échelle nationale" avec un mot d'ordre : "arrêter absolument le chantier", abonde Pina.

"Il est encore temps, fait-elle valoir, puisque seulement 10 % des travaux ont été engagés. Et par rapport au montant total des travaux, très peu a été investi." Les opposants regrettent par ailleurs la "sous-exploitation" d'une ligne ferroviaire existante qui passe par Modane pour traverser le Mont-Cenis et ressortir à hauteur de Bardonnèche, en Italie.

On ne s'oppose pas au train. C'est le mode de transport qu'il faut favoriser. Mais là, on s'oppose à la construction d'une ligne juxtaposée à une ligne qui existe déjà. Même si c'est pour gagner une heure de trajet, c'est absurde.

Pina, porte-parole des Soulèvements de la Terre

à France 3 Alpes

Après de longues négociations entre les différentes parties, la préfecture a décidé d'interdire le rassemblement. "Il y a un certain nombre d'inconnues qui nous laisse dans une position de vigilance active", a déclaré le préfet de la Savoie François Ravier, invité du 12/13 de France 3 Alpes ce vendredi. Quelque 2 000 gendarmes et policiers seront déployés ce week-end afin de réaliser, notamment, des opérations de contrôle "pour assurer le bon respect" des arrêtés.

L'ombre de Sainte-Soline

Les autorités attendent "plus de 3 000 personnes" sur place dont "plus de 400 personnes radicalisées qui viennent de Savoie voire d'Italie et de Suisse." Si le préfet refuse toute comparaison entre la manifestation anti Lyon-Turin et celle contre les méga-bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le même mouvement écologiste est à l'origine des deux rassemblements.

Les Soulèvements de la Terre, collectif fondé par des anciens membres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, est dans le viseur du gouvernement qui le tient pour responsable des affrontements survenus à Sainte-Soline. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé sa dissolution.

"Il semble également que les services de renseignement turinois aient fourni une liste avec les noms et prénoms de 107 militants opposés au Lyon-Turin pour lesquels le même nombre de fiches préventives ont été délivrées depuis le territoire français", écrit le mouvement No Tav sur son site (en italien), également dans le viseur des autorités italiennes. L'alliance de ces deux mouvements "alimente les fantasmes de violences", selon la porte-parole de l'association française.

"J'espère que ça se passera bien et qu'il n'y aura pas autant de dégâts qu'à Sainte-Soline", espère un manifestant déjà présent fin mars dans les Deux-Sèvres, constatant le large déploiement des forces de l'ordre. "Le dispositif (de sécurité) mis en place est complètement délirant. On se demande ce qu'ils attendent", questionne pour sa part Pina, la porte-parole des Soulèvements de la Terre.

Les organisateurs sont suspendus à la décision du tribunal administratif de Grenoble qu'ils ont saisi d'un référé liberté après l'interdiction de leur rassemblement. L'arrêt sera rendu ce vendredi soir. Manifestation déclarée ou rassemblement sauvage ? Les centaines d'opposants qui campent déjà sur place prévoient de se mobiliser quelle que soit la réponse de la justice.

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