INSOLITE. Dans cette ferme, les animaux se régalent des restes de la cantine scolaire

Même les animaux peuvent manger des pâtes et des épinards. Dans cette ferme de Savoie, les cochons et les poules sont nourris exclusivement grâce aux déchets recyclés, notamment ceux issus de la cantine scolaire. Les produits finis, saucisson, fromages, sont eux vendus directement aux habitants du village.

De la tome de Savoie, du saucisson, du jambon 100 % made in Val d’Isère, c’est possible. Dans le massif de Belledonne, deux fermes se partagent la station.

L’une d’entre elles, la Ferme de l’Adroit, propose des produits qui ont la particularité d’être écoresponsables. Et ça commence par l’alimentation que la famille donne à ses animaux.

"J’ai pris tous les déchets de la cantine d’hier, donc au repas, on avait notamment des pâtes, des épinards et du pain, pour les donner aux animaux", explique Lucile Mathy aux enfants venus visiter la ferme le temps de quelques heures. En face d’eux, Ushuaia et Ultime, deux veaux nés il y a six mois, se délectent des restes du repas que les élèves de l’école élémentaire de la ville n’ont pas voulu manger.

Pour nourrir les animaux, des déchets alimentaires recyclés  

La ferme organise quotidiennement des visites de sa fromagerie et de ses étables, notamment aux groupes scolaires. "On s’est rendu compte que pendant les visites pédagogiques, les enfants pouvaient ramener quelques déchets de l’école, les donner aux poules par exemple", souligne l’agricultrice, dont le cœur de son activité se concentre autour de la production laitière de ses 30 vaches. Mais pas que !

Des chevaux pour le loisir, des cochons pour la charcuterie et des poules pour les œufs se partagent le domaine agricole. 

On faisait la cueillette des œufs de poules avec eux. Ils se rendaient compte qu’avec la nourriture qu’ils prenaient, hop, ils avaient des œufs. Et ainsi de suite. Et en faite, à chaque fois que je ramène des yaourts à l’école, ils me donnent les déchets de la cantine et ça a commencé comme ça.

Lucile Mathy

Gérante de la Ferme de L'Adroit, dans le Val d'Isère

Et quand ce ne sont pas les élèves ou les riverains, c’est le boulanger du village qui met ses restes à disposition de la ferme. Afin de compléter les portions, l’agricultrice utilise ses propres déchets, les croûtes de fromages non utilisées lors des fondues, les couennes de charcuterie. Au total, ces déchets permettent de nourrir 8 à 10 cochons.

"Les clients eux aussi s'impliquent dans le circuit"

Finalement, son métier, Lucile le réalise en collaboration avec les habitants du village. Toute la journée de 7 heures du matin à 7 heures du soir, la ferme est ouverte aux visiteurs qui peuvent alors poser leurs questions, que cela concerne la traite à laquelle ils peuvent assister, l’alimentation des animaux ou encore leur toilettage. Ils peuvent également venir déposer leurs déchets alimentaires. 

Au-delà de consommer le produit, les clients sont soucieux de savoir ce qu’ils ont dans leur assiette. C’est une question de traçabilité. La moitié des clients qui viennent voir les animaux, partagent avec nous, comprennent d’où ça vient, comment c’est fait. Eux aussi s’impliquent dans le circuit.

Lucile Mathy

Gérante de la Ferme de L'Adroit, dans le Val d'Isère

Lucile récupère énormément de pain sec, qu’elle peut conserver un certain temps et qu'elle peut ensuite donner à ses animaux."Le client qui veut voir le veau né le mois dernier, il vient quand il veut, peu importent ses horaires. C’est grâce à ces gens-là que la ferme fonctionne, c’est normal qu’ils se sentent chez eux", affirme la jeune femme.

Une production en circuit très court

Seul hic, à 1800 mètres d’altitude, Lucile Mathy ne parvient pas à produire de céréales. Elle n’est cependant pas obligée d’aller très loin pour aller s’approvisionner, son producteur bio se trouve à Chambéry. Même chose pour l’abattage de ses bêtes qu’elle ne peut réaliser sur place. Mais là encore, l’établissement se trouve à Bourg-Saint-Maurice, à quelques kilomètres de la station.

"Que ça soit les vaches, les poulets, le cochon, on transforme tout sur place. On travaille dans un rayon de 5 km", explique l’agricultrice qui organise sa vente directement du producteur au consommateur. De cette manière, les habitants de Val d’Isère sont les premiers concernés par les productions de la ferme. La vente s’effectue dans la boutique située au pied des pistes, et parfois aussi aux restaurateurs des alentours.

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À la Ferme de l'Adroit, tout est 100 % ultra-local, jusqu'à la nourriture des animaux. ©France Télévisions

"On essaie de proposer une gamme de produits qui plaît à tout le monde. Pour la majorité, ils recherchent le goût classique, à l’ancienne. Celui où l’on se dit ‘oh ma grand-mère faisait le même’", renchérit-elle. Avec un goût tout de même différent du fait de l’alimentation recyclée, faible en gras. 

"Par exemple, les poulets font beaucoup de jus à la cuisson. La peau ce n’est pas un problème de la manger, elle est fine, grillée et a du goût. Vous n’allez pas la mâcher 15 fois en bouche".

À découvrir dans "Nos terres gourmandes". L'émission diffusée le samedi 10 février sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes est disponible en replay sur france.tv

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