300 bouteilles de champagne ont été remontées à la surface du lac du Bourget, en Savoie, après avoir été stockées pendant un an dans une eau à 11,5 degrés, à 18 mètres de profondeur. Une expérience menée par un vigneron d'Essoyes dans l'Aube.
Après plus d’un an d’attente et une légère inquiétude, c’est l’heure de vérité pour Thierry Mercuzot, vigneron à Essoyes, dans l'Aube. Il y a 12 mois, il a immergé une palette contenant 300 bouteilles de champagne au fond du lac du Bourget : « C’est la première fois que je tente cette expérience, j’ai vu que des collègues faisaient ça dans la mer. Comme j’adore cette région, j’ai tout de suite fait la démarche pour savoir si je pouvais le faire. Ça se fait beaucoup avec le vin de Savoie, mais je voulais savoir ce que ça pouvait faire avec du champagne. »
Une fois repérée par les plongeurs, la palette de près de 450 kilos est remontée à la surface après être restée presque un an à 18 mètres de profondeur dans une eau à 11,5 degrés : « Il y a trois semaines, on est venus repérer où était la palette. L’inquiétude qu’avaient les plongeurs, c’est que la palette se soit envasée. Pour la sortir ça aurait été vraiment compliqué. »
Mais la palette est presque intacte. Seuls quelques coquillages et des algues recouvrent les bouteilles.
Une évolution plus marquée
Au premier coup d'œil, la surprise se fait déjà sentir : « Au niveau de l’habillage, du bouchon, et de la plaque du muselet même après avoir passé un an dans le lac il n’y a pas d’oxydation, c’est intact et c’est à peu près sûr qu’on va avoir une très bonne dégustation. »
Pour aller au bout de l’expérience, le vigneron a laissé mûrir des bouteilles de champagne dans sa cave à Essoyes dans l'Aube, pendant 11 mois. Aujourd’hui, c’est Philippe Talbot, le sommelier qui est chargé de déguster et de comparer les deux vins :
"C’est une expérience, une découverte complète, on n’avait pas d’à priori sur le résultat. Mais c’est une très bonne surprise. Le champagne qui a passé un an dans l’eau a plus d’intensité, plus de rondeur comme s'il avait évolué un peu plus vite, constate le sommelier. C’est normal, il s’est passé des choses, il y a eu le transport, les changements de températures dans le lac. Il a plus de vécu."
Regardez le reportage de Daniel Despin et de Nathalie Rapuc