Suite à une menace djihadiste "précise" sur Genève, le dispositif d'alerte est maintenu, ce vendredi 11 décembre. Le niveau d'alerte est à 3, sur une échelle maximale de 5.
Depuis jeudi, la police suisse recherche entre 5 et 7 personnes liées à la mouvance djihadiste. Le procureur général de la Confédération helvétique a annoncé avoir ouvert une enquête pénale, "le but principal est d'empêcher un événement terroriste", a-t-il expliqué. Pierre Maudet, le chef du Département de sécurité de Genève a cependant tenu à rassurer: "Nous ne sommes pas dans le cas de figure de Bruxelles", a-t-il déclaré au journal Le Temps. Après les attentats de Paris, la capitale belge avait été soumise pendant quatre jours à une alerte de niveau maximal par crainte d'un attentat.
La Confédération aurait été alertée par les services de renseignement américains. Ils auraient identifié trois cellules djihadistes à Toronto, à Chicago et à Genève. Une première photo de quatre individus, brandissant un doigt, le signe de ralliement au groupe Etat Islamique, a été transmise à tous les policiers. Un cinquième suspect aurait été arrêté.
"On ne connaît pas leur nom, on ne sait pas d'où ils viennent, ils auraient des noms de guerre", révèle une source proche du dossier citée par Le Temps.
Surveillance aux frontières
A Genève, la sécurité a donc été renforcée, moins d'un mois après les attentats de Paris, et le niveau d'alerte porté à 3. A la frontière avec la France, les contrôles ont été plus nombreux ce jeudi matin, ce qui a occasionné de gros bouchons. Surveillance accrue également à la gare de Cornavin et dans d'autres sites sensibles. Malgré le niveau d'alerte terroriste, aucune manifestation n'a pour le moment été annulée à Genève. La question se posait notamment pour les festivités de l'Escalade, qui réuniront ce week-end des milliers de personnes au centre-ville de Genève et se termineront dimanche par un grand défilé historique.Reportage Nathalie Rapuc et Dominique Bourget
Au siège européen des Nations unies, l'alerte est aussi maintenue, mais le dispositif, avec de nombreux gardes de l'ONU armés de fusils automatiques, est un peu allégé ce vendredi, par rapport à la veille. Une réunion sur la Syrie entre émissaire de l'ONU, vice-ministres américain et russe, a été transférée dans un lieu tenu secret. L'ambassade des Etats-Unis en Suisse a invité ses citoyens à la prudence. Elle les appelle à "rester vigilants à tout moment" et à "s'informer des nouvelles locales" avant de se déplacer.