Ski. Pass sanitaire pour les télésièges ? "S'il faut le faire, on le fera, tout sauf une nouvelle saison noire"

A l'heure où se profile la nouvelle saison, les stations de ski dans les Alpes sont toujours dans l'attente. Elles ne savent pas encore si le pass sanitaire sera la règle. Les discussions avec le gouvernement se poursuivent. Les stations espèrent surtout "être fixées" le plus vite possible.

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"Certains professionnels de la montagne, pensent qu'on pourrait aller vers une saison historique, avec un effet de rattrapage : tout ça doit s'organiser et se préparer", a déclaré en début de semaine le secrétaire d'État au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, faisant valoir que la situation sanitaire "s'est largement améliorée" en France et que le taux de couverture vaccinale est "très important".

Certes, mais encore ? Quelles seront les modalités pratiques de la saison de ski 2021/22 ? Pass sanitaire ou pas? Ouverture des remontées mécaniques ou pas, et surtout dans quelles conditions?

C'est encore le plus grand flou, et les négociations avec le gouvernement se poursuivent, entamées avec tous les professionnels du secteur de la montagne le lundi 20 septembre :  Association nationale des élus de la montagne, Ecoles du ski français, Domaines skiables de France, Atout France, Alliance France Tourisme, Régions de France...

Ces professionnels affichent en effet un "réel optimisme" à l'arrivée de la nouvelle saison, persuadés que "si la neige est au rendez-vous, les skieurs alpins privés de ski depuis si lontemps, le seront aussi. Le problème reste encore et toujours l'incertitude (...) On fait, en tout cas, tout ce qu'il faut pour pouvoir remettre en service nos remontées mécaniques", expliquait ce mercredi 22 septembre sur le plateau du 19/20 de France 3 Alpes, Laurent Reynaud, Délégué général de Domaines Skiables de France, qui assiste à ces discussions avec le ministère.

" La comparaison avec les boites de nuit est surréaliste "

"A partir du moment où on a ouvert les boîtes de nuit, il n'y a pas de raison que l'on n'ouvre pas les remontées mécaniques", argumentait vendredi dernier sur la Chaîne Public Sénat le secrétaire d'Etat au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne qui s'est dit " favorable à l'usage du pass sanitaire dans les stations de sports d'hiver pour accéder aux télécabines et aux télésièges".
 


La "formule" fait bondir en montagne. "C'est tout de même surréaliste de comparer nos structures de remontées ou de télésièges avec des boîtes de nuit, alors qu'il s'agit d'activités de plein air", s'agace Laurent Reynaud.

Toujours est-il que tous les professionnels et acteurs de la montagne, "qui depuis des mois se réunissent régulièrement afin de se coordonner", confie Laurent Reynaud, sont "prêts à tout faire pour accueillir les clients et les skieurs en toute sécurité sanitaire".

"L'an dernier déjà, alors que les remontées mécaniques étaient restées opérationnelles dans de nombreux pays, en Suisse, aux Etats-Unis, dans les pays scandinaves, sans qu'il n'ait été prouvé que cela avait accéléré les contaminations, le gouvernement avait refusé de nous entendre (...) Certes, le "quoi qu'il- en- coûte" a fonctionné, ils ont indemnisé le préjudice des stations, même si ça a été plus compliqué pour les prestataires de taille moyenne, mais nous ne pouvons pas imaginer une nouvelle saison noire".

Le projet de loi pour proroger le pass sanitaire au-delà du 15 novembre est en cours d'élaboration. Il doit être présenté le 13 octobre en Conseil des ministres, selon Matignon, et "les promesses d'embauche pour les saisonniers récurrents doivent être faites autour de la mi-octobre: j'estime que nous devons leur apporter des réponses sur la façon d'organiser la saison, dans la première quinzaine d'octobre", a affirmé M. Lemoyne. 

" S'il faut le faire, on le fera, tout sauf une nouvelle saison morte "

Le ministre s'est en effet engagé à donner des modalités précises d'ici la mi-octobre, et les stations espèrent qu'il tiendra ses engagements. Les réservations sont en cours, et il faut pouvoir annoncer clairement la sitauation aux clients. Le recrutement des saisonniers aussi est en chemin.

En février dernier, les acteurs de la montagne avaient été échaudés, alors qu'ils attendaient l'annonce des protocoles pour tenter de "sauver" les vacances de février.   "C'est l'incertitude qui est la plus délicate", avait alors expliqué  Éric Bouchet, directeur de l'office du tourisme des Deux Alpes (Isère).

"Préparer le domaine, les équipes , organiser le recrutement et le logement des saisonniers, ce n'est pas en claquant des doigts que les choses se font, du jour au lendemain" enfonce le clou Laurent Reynaud.

En tout cas, "tout plutôt qu'une nouvelle saison noire ", assure-t-il. " Nous avons des structures ouvertes en plein air, avec plusieurs entrées et des volumes très importants, alors on le fera si on doit le faire, un peu comme la SNCF, qui contrôle un quart de ses trains, un passager sur dix, et qui constate que 98% des passagers ont le pass, et on sera alors comme on dit "ceinture et bretelles" sur les mesures sanitaires.

 

Enfin, le groupe de travail interministériel  réfléchit par ailleurs à la possibilité pour les pharmaciens de "convertir les certificats de vaccination reconnus par l'Europe en QR code et en pass sanitaire" pour faciliter la venue des clientèles étrangères.

"Plus vite on sera fixés, mieux on s'organisera"

"Prêts et pressés", c'est le même son de cloche à Tignes en Savoie qui en est déjà aux grandes manoeuvres. C'est traditionnellement l'une des premières à donner le coup d'envoi de la saison d'hiver, grâce à son glacier qui devrait ouvrir le 16 octobre prochain.

Frédéric Porte, Directeur général de la station n'est pas inquiet mais impatient : " A Tignes, on a déjà testé et appliqué les mesures sanitaires tout l'été partout dans la station, on vit avec, on a même des cellules Covid qui permettent de réaliser les tests de toutes sortes, alors on s'adaptera si on n'a pas le choix, mais en revanche, on a besoin d'avoir au plus vite un protocole net et précis, que l'on puisse s'organiser et baliser le parcours des skieurs, en terme d'emploi, de personnel à embaucher surtout, c'est important ", affirme-t-il.

 

 

 

 

 

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