Venu du clip vidéo, Michael Thelin a choisi le thriller pour sa première aventure cinématographique, Emelie présentée ce mercredi au festival du cinéma américain.
"C'est en partie une histoire vraie. Enfant, une baby-sitter nous gardait ma soeur et moi à la maison. Un soir, quelqu'un s'est mis à taper très fort à la porte. On a eu très peur. On est partis se cacher sous l'évier". Décidément, les jeunes réalisateurs aiment puiser dans leur propre vécu lorsqu'il s'attellent à leur premier long-métrage.
Venu du clip vidéo (Bruno Mars, Cee Lo Green ou The Flaming Lips), Michael Thelin a pris comme point de départ ce souvenir d'enfance pour "Emelie", présenté ce mercredi en compétition à Deauville. Des recherches de faits-divers ont permis ensuite de développer une histoire correspondant au but que s'était fixé le metteur en scène: "faire très très peur".
L'auteur de ces lignes, dont le trouillomètre monte facilement dans les tours, est resté sur sa faim côté frisson, le postérieur bien collé à son fauteuil. Le metteur en scène arrive toutefois à instiller un peu de tension dans son récit, notamment par le côté tordu et malsain de son personnage principal, Emelie, brillamment incarnée par Sarah Bolger. "Je voulais une histoire plus portée par les personnages que les situations", explique Michael Thelin, "chaque personnage apporte des éléments de narration". On regrettera toutefois le manque de finesse avec lequel sont amenées les motivations de la baby-sitter psychopathe.
Côté distribution, les enfants, pourtant embauchés seulement 24 heures avant le début du tournage, constituent également une bonne surprise. "Si vous voulez tourner votre premier film avec des enfants : bon courage !", conseille toutefois le réalisateur. "La clé pour travailler avec des enfants, c'est que leur personnalité colle à celle de leur personnage." Autre recette: les laisser dans l'ignorance pour conserver une certaine spontanéité. "Le film est comme un puzzle : je savais où chaque pièce devait aller. Les enfants, eux, ne connaissaient que leur pièce. Ainsi chaque jour était pour eux un jour nouveau".
En passant au cinéma, le metteur en scène a remisé (fort heureusement) ses habits de clipeur au vestiaire. "On a laissé le temps à l'intrigue de se développer, aux personnages d'exister contrairement au clip qui est très cut", explique Michael Thelin qui définit son film comme "l'anticlip vidéo".