Quelques jours après le décès de femme fougueusement embrassée (contre son gré?) par un marin à New York à l'annonce de la fin de la Seconde Guerre mondiale et dont la photo a fait le tour du monde, l'immense statue inspirée de la situation s'apprête à quitter le Mémorial de Caen. 

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Deux ans après son arrivée au Mémorial de Caen, la grande statue The Kiss va prendre début octobre la direction de la Belgique au musée de la guerre de Bastogne. Le couple enlacé de 8 m de haut et 13 tonnes de bronze qui accueillait les visiteurs du Mémorial de Caen reprend la route. L'oeuvre, signée de l'Américain Seward Johnson, est une transposition de la très célèbre photo prise par Alfred Eisenstaedt, du magazine Life, à New York en 1945 le jour de l'annonce de la capitulation du Japon. Ce déménagement intervient quelques jours seulement après le décès, à l’âge de 92 ans, de Greta Zimmer Friedman.




Le 14 août 1945, cette assistante dentaire, alors âgée de 21 ans, est embrassée à pleine bouche par un marin de l'US Navy fou de joie sur Times Square. Le photographe Alfred Eisenstaedt saisit cet instant et le cliché fait aussitôt une pleine page dans le célèbre magazine américain Life. La photo devient rapidement l'image icône de la fin du conflit.

Une oeuvre sexiste? 

La présence à Caen de la statue aura été marquée par la réaction de l'association  "Osez le féminisme" qui a dénoncé une " oeuvre sexiste".  Selon l'association,  la fameuse photographie immortaliserait "une agression sexuelle". Les auteurs du texte s'appuient sur le livre du photographe The Eye of Eisenstaedt pour l'expliquer.  "Le photographe écrit : "J'ai remarqué un marin venant dans ma direction. Il attrapait tous les femmes à sa portée et les embrassait, jeunes comme vieilles. Puis j'ai remarqué l'infirmière, debout dans cette immense foule. J'ai fait le point sur elle, et, comme je l'espérais, le marin est arrivé, a attrapé l'infirmière, et s'est penché pour l'embrasser." L'analyse des féministes continue en ces termes: "Le marin aurait pu rire avec ces femmes, les enlacer, leur demander s’il pouvait les embrasser de joie. Non, il a fait le choix de les attraper, le poing fermé, pour les embrasser. C'est une agression." Le texte d'une pétition lançée à l'époque s'achèvait sur cette estimation; "près de 14 000 femmes ont été violées par des GI’s en France, en Angleterre et en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale".

Le Mémorial  avait choisi d'apposer une plaque explicative au pied de la statue faisant état des lectures contradictoires de l'oeuvre et de l'Histoire. 



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