Un assureur bisontin avait proposé un projet de reprise de la librairie Camponovo de Besançon. Une table ronde devait avoir lieu demain en préfecture. Mais il abandonne son projet parce que, selon lui, les salariés ne le suivent pas.
Mauvais rebondissement dans l'histoire Camponovo.
Demain, une table ronde devait avoir lieu en préfecture avec le repreneur Philippe Guyot-Jeannin et le médiateur de la Banque de France. Elle a été annulée.
Une longue histoire
Résumé des épisodes précédents : depuis plusieurs mois, la librairie Camponovo de Besançon connaît de graves difficultés financières. Elle emploie 39 salariés. Le personnel de son dépôt, Liber, a été licencié le 31 mai. Sur les rangs comme repreneurs, il a été question d'un libraire de Pontarlier et d'un assureur bisontin.
Ce dernier, Philippe Guyot-Jeannin, a rencontré les salariés samedi et leur aurait fait part de son projet. Il a demandé aux employés de se prononcer sur son éventuelle reprise. 16 salariés, du moins ceux qui étaient présents et pas en vacances, lui ont répondu ceci par mail, hier lundi :
"Suite à votre mail de samedi dernier, nous ne pouvons que vous répondre que le choix du repreneur de la librairie ne nous appartient pas.
Le 29 juin dernier, Monsieur Schaer nous a rendu compte par mail de votre première rencontre avec les Déléguées du Personnel.
Il est catégorique, vous êtes son repreneur, son successeur.
A ce jour, Monsieur Schaer (NDLR : l'actuel propriétaire) est le seul décideur de l'avenir de la librairie."
Les signataires de ce courrier ne se sentent pas "en mesure de répondre" nous a confirmé Florence Galiana, déléguée syndicale. Ils sont même surpris de cette demande, même s'ils disent avoit toujours souhaité la reprise de la librairie.
L'abandon
Voyant qu'il n'était pas suivi par le personnel comme il le souhaitait, le repreneur a préféré abandonner son projet et la table ronde de demain en préfecture a été annulée. Voici son communiqué :
« Constatant que mon projet ne recueille pas l’adhésion du personnel de la librairie Camponovo, ce qui me paraît indispensable pour une reprise en main réussie, j’ai décidé de renoncer à ce projet.
C’est une grande déception pour moi, qui ai investi toute mon énergie et une grande foi pour perpétuer le rayonnement culturel de cette librairie exceptionnelle. Je remercie chaleureusement tous ceux qui m’ont soutenu et souhaite bonne chance à tous .»
Joint par téléphone, Philippe Guyot-Jeannin redit son immense déception "surtout qu'on avait le sentiment que ça pouvait marcher."
Il ne comprend pas que les salariés n'acceptent pas sa proposition.
Histoire à suivre...