Le loup attaque beaucoup moins cet été que l’an dernier. « Raison de plus pour en parler » disent les Ecologistes ! Ils proposent quelques réponses concrètes et surtout la volonté de débattre « hors période de crise ».
Les écologistes ont constitué un groupe de réflexion sur la question loup pour mieux le connaître et s’inspirer des expériences menées dans d’autres régions de France.
Souvenez-vous, l’été dernier, l’actualité en Franche-Comté c’était le loup et ses attaques de troupeaux de moutons. Et un drôle de climat. Les éleveurs vivaient dans la peur. Le ton montait entre, d’un côté, les Ecolos et les protecteurs du loup, et, de l’autre, les éleveurs ovins. Fallait-il tuer le loup ou pas ? Céline Lang nous rappelle cette histoire du loup dans une vidéo à la fin de cet article.
Le loup : l'abattre ou pas ?
Aujourd’hui, Anne Vignot, conseillère régionale EELV de Franche-Comté, dresse un premier bilan de ce « groupe loup ». Pour elle, « le loup va revenir et s’installer. Il est dans une dynamique de développement ». Alors, Il faut faire avec. Il faut s’organiser. Faire une place à « l’intelligence territoriale ».
Plusieurs solutions sont préconisées : des chiens spécialisés, des « patous », pour garder les troupeaux, les barrières électriques, les détecteurs de loup ou encore des bergers mieux formés. Bref, tout, tout sauf… le tir ! Enfin, le tir « sera peut-être une obligation mais on en n’est pas là » dit Mme Vignot.
José Bové, le député européen EELV, est sur une autre longueur d’onde. Pour cet ancien berger, le tir peut être une solution. « Il a encore la fibre éleveur » estime Thierry Maire. Thierry Maire c’est l’agriculteur de Chapelle d’Huin, dans le Doubs, qui a vu ses moutons massacrés par le loup l’été dernier. Devant les dégâts, la préfecture lui a même donné l’autorisation de le tirer, ce fameux loup. Il raconte que des chasseurs lui ont tiré dessus, peut-être en l’atteignant, peut-être pas. Toujours est-il que, depuis le jour du tir, le 4 septembre il n’a jamais revu le loup dans ce secteur géographique. Et lui, il ne s’en plaint pas de cette disparition.
Il estime son préjudice à environ 4000 euros. Certaines pertes sont indemnisées, pas toutes. Il a prévu d’installer des protections, subventionnées par l’Etat. Mais, lui est pour le tir. Pour éliminer tout de suite les loups qui attaquent les troupeaux. « Les loups à problèmes, ce sont ceux qui ont goûté la chair des moutons. Après, on ne peut plus les arrêter… »
« En tirer quelques uns ne mettrait pas l’espèce en péril. Et on verrait qu’on fait quand même quelque chose pour nous… » et Thierry Maire ajoute : « Le loup n’est pas une espèce en voie de disparition. On disait qu’il y en avait moins de 200 en France. Aujourd’hui, on dit qu’ils sont plus de 300. Il faudrait juste réguler leur nombre. »
Les loups sont nombreux dans les Alpes du Sud où se concentrent la plupart des attaques cet été. Selon Thierry Maire, le loup présent dans le massif des Vosges serait même descendu dans la plaine.
Anne Vignot veut replacer cette « histoire du loup » dans un contexte plus culturel, avec toutes les peurs suscitées par cet animal si présent dans nos campagnes dans les siècles passés et dans … les contes pour enfants.
Seulement voilà, la peur du loup, pour les éleveurs, n’est pas réservée aux enfants. Elément historique, culturel, patrimonial ou non, le loup s’attaque à leurs troupeaux et donc à leur gagne-pain !