De boue, les enfants de la terre

On a passé une heure à Montgesoye, le "Ravito" numéro 5 de l'Xtrême/Loue. On a bien aimé.

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"Oliiiiiiiiiiveeeeeeer !!!" hurle l'assistant de l'équipe d'Allemagne. Oliver Vonhausen (dossard 51 si on a bien lu) vient de passer devant lui sans le voir. 5 mètres plus loin le coureur se rend compte de son erreur mais il est trop tard pour freiner et faire demi-tour.
Tant pis pour le jet d'eau qui allait nettoyer fissa le VTT. Tant pis pour la banane, le bidon tout propre ou juste le réconfort au sortir de 52 kilomètres d'efforts.

En jargon cyclo c'est le "Ravito 5" : la zone d'assistance technique et de ravitaillement. Nous sommes à Montgesoye. La rue principale de ce petit village proche d'Ornans se transforme pendant 2 heures en auberge espagnole. Les anglais causent aux sudafricains, les italiens offrent un bidon à une petite fille qui a demandé gentiement. Les français font les comptes : ça y est, tous leurs coureurs habillés en bleu, gris et rouge sont passés.


En rang le long du mur du centre de Vacances d'EDF, les asistants des équipes nationales ont tout posé par terre. On se croirait à une brocante dédiée au matériel de cyclisme. Il y a de la roue de secours bien sûr, les crevaisons sont toujours aussi nombreuses. Tournevis, petites clés et jeux de chaînes sont également de la partie. Mais la star du jour, c'est le jet d'eau. Ou plutôt l'eau tout court. 

L'allemande Sabine Spitz arrive au loin. On est super fier d'avoir réussi à lire son numéro sur son vélo ! Schnell ! Sabine confie l'engin à l'assistant. Pendant ce temps elle enlève ses lunettes, ses gants. Elle décide de retirer son casque. Ses cheveux sont tous collés, le bidon d'eau lui sert à reprendre une apparence normale. Pour le vélo, l'intérêt c'est d'éliminer la boue qui freine les pneus. Pour le coureur, c'est plus psychologique. Cela a duré moins d'une minute. Un dernier encouragement et elle repart.


Un coureur mexicain s'approche. Il jette son bidon usagé. Dans une course sur route les spectateurs se seraient jetés pour récupérer le trophée. Là, il faut bien avouer qu'il est tellement sale qu'on ne saurait même pas par où l'attraper. Pendant ce temps, l'assistant de l'équipe de Grèce patiente avec la banane aux lèvres. Il ne doit s'occuper que de deux coureurs. Le deuxième est encore loin. Le premier est passé depuis longtemps. C'était Periklis Ilias, tout de gris vêtu. Au Ravito 5, il était à 32 bornes du maillot Arc-en-Ciel.

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