Une partie du personnel du centre de détention de Joux-la-Ville a lancé un mouvement de protestation jeudi 15 novembre 2012. Objectif : dénoncer la "léthargie de la direction" face aux "caïds"
70 surveillants se sont regroupés devant les portes de l'établissement depuis 6 h du matin. Les manifestants demandent "des conditions de travail normales". Selon l'Union régionale UFAP, certains détenus bénéficieraient de "privilèges". Cela se traduirait notamment par
- "un régime différencié mis en place par les "petits caïds" qui consiste à fermer les cellules des détenus les plus calmes et devinez qui reste en régime dit d'autonomie ?
- des coursives ressemblant à des halls d'immeubles de quartiers sensibles, où dernièrement encore, l'accès a été refusé aux personnels par les détenus
- des détenus manifestement en état d'ébriété qui interpellent les gardiens", etc.
Les manifestants réclament donc le transfert de certains détenus sur les 600 personnes incarcérées dans l'établissement.
Une réunion a eu lieu à 8h entre la direction du centre de détention et les syndicats UFAP, FO et CGT. A la sortie de la rencontre, le climat était plutôt à l'apaisement. Les manifestants ont expliqué qu'ils avaient obtenu :
- la mise en place de brouilleurs pour téléphones portables
- la poursuite des fouilles systématiques au sortir du parloir. Cette nouvelle est surprenante dans la mesure où le tribunal administratif de Dijon a rendu un arrêt, ce lundi 12 novembre 2012, suspendant les fouilles à corps systématiques à l'issue des entrevues des détenus et de leurs proches à la maison d'arrêt de Joux-la-Ville dans l'Yonne.
- la mise à l'honneur des personnels. Ceux-ci refusent d'être considérés comme des "ripoux" après les affaires de trafic de cannabis et de liaison amoureuse entretenue par une surveillante avec un détenu.
En septembre dernier, des détenus avaient comparu devant le tribunal correctionnel d'Auxerre. Ils avaient organisé un trafic de cannabis au sein du centre de détention grâce à des téléphones portables introduits frauduleusement. "Une forte action est en cours au sein du centre de détention pour remettre les choses en place", avait indiqué Jean-François Pérain, le procureur de la République d'Auxerre.
Voyez le reportage de Nathalie Baffert et Claude Heudes avec les interviews de :
- Jean-Marc Flamand, délégué syndical UFAP
- René Sanchez, secrétaire génaral adjoint FO national