Papeterie de Novillars : Moscovici veut-il sauver l'entreprise ?

Pierre Moscovici va-t-il intervenir pour sauver la papeterie de Novillars ? le ministre de l'économie est le seul, a priori, à pouvoir faire pression sur les banques pour qu'elles accordent un prêt. Mais...

Petit résumé des épisodes précédents : la papeterie de Novillars ferme ses portes en mai dernier et 60 salariés se retrouvent au chômage. Le patron précédent, un Belge, " s'est copieusement servi et a mis l'entreprise à genou" selon les syndicats. Toujours de source syndicale, "il achetait à des prix très en dessous du marché le papier pour faire fonctionner sa cartonnerie en Belgique ".
Un repreneur libanais, Fady Gemayel, met sur la table 2,5 millions d'euros pour la reprise. L'Etat et les collectivités territoriales le soutiennent. La communauté d'Agglomération de Besançon, le département et la région amènent 1 million. 
Il manque 2,8 millions. Six banques sont sollicitées pour ce prêt : elles disent non. Alors qu'Oséo, une structure de l'Etat, et la région assuraient ce prêt à hauteur de 58%. Il ne restait plus aux banques que 1,3 million, à se "partager" à 6. Un risque qu'elles n'ont pas voulu prendre. Selon Alain Grenot, joint par téléphone et qui représente la Fédération Français des Banques en Franche-Comté : " Les banquiers ont émis des doutes sur la viabilité de ce projet, projet qui est jugé non-abouti".
Dommage : derrière cette reprise, se dessine un autre projet autrement plus important : une centrale biomasse qui coûterait 60 millions et employerait 200 personnes. Un nouveau type de production d'énergie qui utiliserait les déchets de bois, une technologie que les spécialistes jugent d'avenir et très innovante...

A Paris

Seul Pierre Moscovici, avec son poids de ministre de l'économie et des finances, semble en mesure de faire pression sur les banques. Il a, bien évidemment été alerté par les élus, notamment par Claude Jeannerot, le président du conseil général du Doubs. Un journaliste de France 3 l'a interpellé ce matin sur sa volonté d'agir alors qu'il se trouvait à Bethoncourt. Malheureusement, le ministre a déclaré ne pas être au courant du dossier... Dommage.
En revanche, Pierre Maitrot, son chef de cabinet a reçu, au conseil général du Doubs, 4 personnes qui, elles, connaissent bien le dossier : Philippe Tempesta, directeur de cabinet de Claude Jeannerot, Gildas Baruol, directeur général des services du département, Philippe Beluche, maire et conseiller général de Novillars, sans oublier Philippe Seguin, ancien trésorier du CE et CGT.
Le chef de cabinet connaissait le dossier et s'était renseigné sur le repreneur potentiel, Fady Gemayel. Visiblement, le ministre du redressement productif a été, lui aussi, mis au courant de cette affaire. Pierre Maitrot a assuré ses interlocuteurs que, passée la consultation régionale, le dossier était maintenant traité à Paris. Il a été demandé à Oséo d'assurer le prêt à un pourcentage plus élevé que les 50% initialement prévus. Autre demande : la Caisse des Dépôts devrait reconsidérer ce dossier dans une filière qui peut être porteuse.

Cette papeterie de Novillars et le projet de biomasse qui dépend étroitement de sa reprise sont très symboliques. Pour Philippe Seguin, le responsable CGT : " Notre dossier monte plus haut. Il devrait se passer quelque chose. Si une entreprise comme celle-là n'est pas sauvée... La réindustrialisation doit porter ses fruits... Un gouvernement de gauche doit servir à ça !"
Philippe Seguin se dit confiant. Confiant mais prudent. Même sentiment pour Philippe Beluche, maire et conseiller général de Novillars... 
A suivre.

Voir le reportage diffusé mercredi sur la papeterie de Novillars : les anciens salariés entretiennent les machines et y croient encore





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