Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg ne veut plus de Mittal en France. C'est ce qu'il a déclaré dans une interview aux Echos. Il chercherait un partenaire industriel pour en prendre le contrôle temporaire.
"Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France", explique Arnaud Montebourg, qui avait déjà déclaré jeudi 22 novembre 2012 devant le Sénat, que "le problème des hauts-fourneaux de Florange, ce n'est pas les hauts-fourneaux de Florange, c'est Mittal. Les mensonges de Mittal depuis 2006 sont accablants", ajoute-t-il dans cette interview aux Echos, soulignant qu'il "n'a jamais tenu ses engagements" vis-à-vis de l'Etat français.
Le ministre a confirmé aux Echos travailler à un projet de "nationalisation transitoire" de Florange.
Selon le quotidien, "l'idée serait une association avec un opérateur industriel, minoritaire dans le capital le temps de stabiliser l'activité".
Le géant mondial de l'acier a annoncé le 1er octobre 2012, l'arrêt définitif des hauts-fourneaux et avait accepté de donner deux mois à l'Etat pour trouver un repreneur. A moins d'une semaine de la fin du délai, samedi 1er décembre, le ton est monté entre le ministre et Mittal, car l'Etat aurait deux offres de reprises, mais sur un périmètre plus large que celui mis en vente par Mittal.
Au refus de Mittal de céder l'intégralité du site, M. Montebourg a brandi la menace d'un contrôle public temporaire. Ce à quoi Mittal a répondu que la vente de la totalité du site de Florange "mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'ArcelorMittal en France, où le groupe emploie 20.000 salariés".
Cette tension entre le ministre du redressement productif et l'industriel a de quoi inquiéter les salariés des sites bourguignons : en Saône-et-Loire, Industeel au Creusot et Aperam à Gueugnon, ainsi que ceux d'Aperam à Imphy dans la Nièvre.
Au Creusot, Industeel fabrique des aciers, alliages spéciaux et tôles. L'usine emploie 800 salariés.
Aperam est l'ancienne branche inox d'ArcelorMittal, née en janvier 2011 de la scission avec la maison mère, dont la famille Mittal a gardé 40 % du capital. Selon un article du quotidien Les Echos en janvier 2012, Aperam évolue dans un contexte difficile et s'est engagé dans un plan de réduction de ses coûts.
Gueugnon, ses mille salariés et ses installations de laminage à froid et l'aciérie d'Imphy, 650 salariés, sont deux des principales usines du groupe.
Réaction "choquée" de la famille Mittal
Les membres de la famille Mittal se sont dits "extrêmement choqués" auprès du journal Le Monde, par les propos du ministre d'Arnaud Montebourg. Lakshmi Mittal doit être reçu mardi 27 novembre 2012, par François Hollande.
Reportage: M.Gillot, G.Talon, C.Frèrebeau.
Intervenante : Marie-Noëlle Blanot, Secrétaire CFDT du CE Industeel Creusot