La direction du groupe a l'intention de réduire les coûts de production. Le syndicat CFDT a interpellé le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg sur les risques pesant sur l'établissement de Saône-et-Loire.
Lors du dernier comité central d'entreprise fin septembre, la direction a indiqué aux élus qu'une réduction des coûts des trois aciéries d'Industeel (celles du Creusot et Châteauneuf en France, et celle de Charleroi en Belgique) était à l'étude. Toutes trois sont "considérées comme non compétitives", rapporte la CFDT.
"On est tombé des nues. Maintenant nous voulons avoir des détails sur ces réductions des coûts, avoir des éclaircissements car les annonces divergent selon les sites", explique Christèle Touzelet, déléguée syndicale centrale CFDT. "Arnaud Montebourg connaît le dossier puisqu'il est impliqué dans celui de Florange", site mosellan d'ArcelorMittal où les deux hauts fourneaux sont en sursis, a poursuivi Mme Touzelet, "c'est pour cela qu'on lui a écrit" le 15 octobre dernier.
"Les commandes ont chuté fortement, les comptes se dégradent. Nous voulons attirer l'attention : ce qui se passe à Florange se décline sur l'ensemble des sites ArcelorMittal en France, il faut être vigilant contre un démantèlement de l'industrie et de la sidérurgie", dit-elle.
Au Creusot, 750 personnes travaillent pour Industeel, dont 53 au centre de recherche. Elles produisent des tôles de très haute qualité qui sont utilisées dans le nucléaire, l’industrie pétrolière, pour fabriquer des chars de l’armée, des coques de sous-marin, etc. Au total, les trois sites français d'Industeel (Le Creusot, Chateaunef et Saint-Chamond) comptent quelque 1.250 salariés.
Mi-juillet, le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal a fait part de son intention de procéder à "une optimisation des fonctions supports" de son activité d'aciers plats en Europe. Le numéro un mondial de la sidérurgie s'est enfoncé dans le rouge au troisième trimestre, invoquant les effets du ralentissement chinois et de la morosité en Europe.