Le procès des coups de feu de la discothèque de Garchizy s’est poursuivi mardi 18 décembre 2012, au palais de justice de Nevers. Il a notamment permis d’entendre les experts médicaux.
Ces experts ont expliqué dans quel état les victimes sont arrivées à l’hôpital de Nevers, dans la nuit du 30 avril 2006 et comment elles vont, presque sept ans après les faits.
A la barre mardi 18 décembre, Murat Sahin, 25 ans aux moments des faits, a raconté les douleurs physiques qu’il ressent encore, ainsi que sa souffrance psychologique. Selon l’expert en balistique, c’est lui qui a été touché en premier. Il a reçu plusieurs éclats de chevrotine au thorax et à l’abdomen, qui ont provoqué des lésions au foie et au rein. Deux plombs ont également été extraits de son épaule droite, qui le fait encore souffrir « quand le temps est humide » précise-t-il.
Murat Sahin déclare qu’il venait à peine d’arriver à la discothèque, quand il a senti comme « une décharge électrique » au niveau du ventre, avant de comprendre qu’il venait d’être touché par une arme à feu. Il a trouvé refuge dans le jardin d’une maison voisine.
Interview de Murat Sahin, une des trois victimes.
Mehmet Dykiar, légèrement touché à la main, assiste également au procès.
Le grand absent est Haydar Yildiz, 29 ans au moment des faits. Il est le troisième jeune homme d’origine turque, atteint par un tir direct de fusil à pompe. Un plomb est venu se loger à l’arrière de son crâne et a provoqué d’importants dégâts neurologiques.
Quand il est arrivé à l’hôpital, son « pronostic vital était engagé ». Il est aujourd’hui dans un état neuro-végétatif, « sans espoir d’amélioration, avec une espérance de vie réduite ». Sa famille souhaite que la cour accepte qu’il vienne au procès, ne serait-ce qu’une heure, pour qu’on comprenne son « enfer ». Mais l'état de santé du patient empêchera sans doute son déplacement jusqu’au palais de Justice. Haydar Yildiz est actuellement hospitalisé dans les environs de Nevers.
L’associé de la discothèque, accusé de complicité de tentatives de meurtres, a reconnu que ce qui s’est passé la nuit du 30 avril 2006, « est un drame pour tout le monde » et « qu’une grosse connerie a été faite ce soir là ».
Il a expliqué que s'il avait introduit des armes - un fusil de chasse, un revolver tirant des projectiles en caoutchouc, un appareil électrique d’auto-défense, un bâton de policier type « tonfa » - dans la discothèque, c'est parce qu'il avait reçu des menaces de mort et qu’il voulait protéger sa famille et ses clients.
A l’été 2005, son établissement avait été envahi et il avait été roué de coups. Quand les événements ont dégénéré dans la nuit du 29 au 30 avril 2006, il a craint de revivre pareille soirée et a confié son fusil de chasse à ses deux salariés, pour qu'ils contrôlent les jeunes qui tentaient de rentrer en force dans la discothèque.
Interview de Maître Vincent Billecoq, défenseur de Marc Bertin.