Le maire d'Autun, Rémy Rebeyrotte, a rédigé une tribune en réaction aux chiffres du recensement de l'INSEE.
Pour le maire d'Autun, qui veut rencontrer le directeur régional de l'INSEE, la nouvelle formule de calcul "ne tient pas compte de la réalité des villes en renouvellement urbain, comme c'est le cas à Autun avec le quartier d’habitat collectif de Saint-Pantaléon.
D’abord, précisions que les chiffres qui nous sont désormais donnés chaque année ne sont que des populations estimées sur la base d’un panel égal à 8 % de l’ensemble. Précisons également que pour obtenir cette estimation, l’INSEE multiplie le nombre moyen d’habitants par logement par un nombre de logements estimés (RIL).
Les logements vides en ligne de compte
Rémy Rebeyrotte poursuit :
"Problème : dans le renouvellement urbain, on commence par détruire en masse des logements vides, avant de les compenser en partie par de nouvelles opérations de construction. Pour les villes en renouvellement urbain, cela se traduit par une phase d’effondrement du nombre de logements estimés et donc une baisse statistique forte sur quelques années de la population estimée.
La Communauté Le Creusot Montceau a connu cela et en sort aujourd’hui difficilement. L’Agglomération Autunoise est en plein dedans. Chalon rentre dans cette logique. Mais aucun coefficient correcteur n’est appliqué par l’INSEE pour tenir compte de ces situations. Or, la population estimée n’est pas sans conséquence sur les dotations qui sont attribuées par l’Etat à nos communes.
Comprenez-moi bien : les communes qui ont des quartiers d’habitat collectif importants et qui ne sont pas parmi les plus riches puisqu’elles bénéficient de la dotation de solidarité urbaine, se voient privées de moyens lorsqu’elles décident de rénover leur habitat collectif, au moment même où elles investissent dans l’intérêt de leur population.
C’est le monde à l’envers, le mécanisme anti-social par excellence, le contraire de l’intérêt général, l’encouragement à ne rien faire et à conserver des quartiers à l’abandon, mais avec plein de logements vides qui rentrent dans l’estimation des RIL tant qu’ils n’ont pas été vérifiés.
Il serait grand temps que ce problème intéresse enfin les responsables de l’INSEE, mais aussi nos gouvernants et nos parlementaires."
Le maire d'Autun conclut en disant :
"Enfin, le Directeur Régional de l’INSEE devra m’expliquer comment, dans une récente étude de son organisme, la commune voisine de Brion qui fait partie, d’après l’INSEE, de l’aire urbaine et du bassin d’emploi d’Autun, ne fait pas partie de notre bassin de vie. Sa réponse sera, n’en doutons pas, intéressante. A moins qu’elle ne démontre une autre faiblesse des statistiques : le choix des périmètres d’étude.