Un train, chargé de déchets radioactifs en provenance d'Italie, est passé par Dijon mardi 15 janvier 2013 avec un jour d'avance sur le programme annoncé. L'association Europe Ecologie Les Verts de Côte d'Or tire la sonnette d'alarme.
Lundi 14 janvier, des combustibles usés ont quitté l’Italie pour rejoindre l’usine Areva de La Hague, en Basse-Normandie. Ce transport se déroule dans le cadre d’un contrat conclu entre Areva et la société italienne Sogin (Société de gestion des installations nucléaires). Plus de 200 tonnes de combustible usé issu des réacteurs italiens en démantèlement doivent être traités dans les installations de La Hague. Dans ce but, un accord a été signé entre la France et l’Italie en 2006 et ratifié par décret en 2007.A l’occasion du premier transport de combustible usé italien, l’ASN (Autorité de sureté nucléaire) avait tenu "à rappeler publiquement ses réserves" sur l’accord intergouvernemental encadrant ces transports. Ces réserves portaient notamment sur les délais de retour de ces déchets en Italie prévus entre 2020 et 2025. Pour l’heure, aucune solution de stockage ou d’entreposage n’existe en Italie pour accueillir ces déchets après leur retraitement en France.
Les arrivées de combustible usé italien sur le sol français avaient cessé depuis le mois de mai 2011 suite à de fortes mobilisations, mais les transports ont repris en juillet 2012. "Ces convois circulent dans le plus grand "secret défense" et traversent la France sans aucune information des élus et de la population, ni même des cheminots qui travaillent aux abords des voies. Si un train déraille, qu'est-il prévu pour assurer la sécurité sanitaire des habitants ?", s'inquiète le Réseau "Sortir du nucléaire". Celui-ci dénonce une atteinte grave à l’obligation d’information et demande au public d'interpeller les élus sur "ce grave risque sanitaire auquel on vous expose à votre insu".
Ce convoi empruntera un trajet différent que celui habituellement utilisé par les convois italiens. Il devait passer en France les mercredi 16 et jeudi 17 janvier et traverser 16 départements, dont l’Ain, le Jura, la Saône-et-Loire, la Côte d’Or, la Haute-Marne, les Vosges. Mais, il a finalement été avancé d'un jour. Il est passé à Dijon en début d'après-midi ce mardi et il est aussitôt reparti.
En ce qui concerne l'agglomération dijonnaise, "EELV21 rappelle que le vœu relatif à la circulation des matériaux et déchets radioactifs pris à l'initiative de ses élus et adopté par le conseil municipal de Dijon demande aux autorités préfectorales de communiquer en toute transparence sur le transport des combustibles nucléaires.[...] Pour la bonne santé démocratique du pays, de ses habitants et de son environnement, l'information telle que prévue par la Constitution et le Code de l'Environnement doit devenir effective", déclarent les écologistes de Côte d'Or.