Un Arnaud Montebourg, apparemment serein, a fait son grand retour médiatique jeudi 24 janvier 2013, après le camouflet politique reçu dans le dossier Florange.
Cravate gris métallique, costume bleu, coiffure impeccable et gestuelle maîtrisée, Arnaud Montebourg a étrenné sur France 2 dans "Des paroles et des actes" son "nouveau personnage", comme le décrit avec ironie l'entourage d'un de ses collègues du gouvernement. "Pas en état" de s'exprimer publiquement après la crise de Florange selon sesproches, le ministre du Redressement productif a rompu le jeûne médiatique qu'il s'était imposé, réalisant même quelques mea culpa.Sur Florange, la blessure semble dépassée, même si le ministre ne se renie pas en maintenant la validité de son idée de nationalisation temporaire. "Quand c'est arbitré, nous travaillons ensemble", a déclaré celui qui n'est resté au gouvernement qu'après l'intervention du président François Hollande désireux de le garder à son poste. "Dans cette équipe gouvernementale, nous travaillons ensemble et nous avons de la fraternité les uns avec les autres", a-t-il commenté, confirmant le glissement depuis quelques jours du poste de franc-tireur à celui de joueur collectif. "Depuis qu'il est agréable, ça se passe très bien", persifle-t-on à "Bercy haut", les étages occupés par les équipes de Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, par opposition à "Bercy bas", où sont installés celles de M. Montebourg.
Revendiquant la "sincérité" de son action, qu'il qualifie de "travail de bénédictin", il a dressé un bilan de son action depuis huit mois, affirmant que ses services ont permis de sauver près de 43.000 emplois sur 51.000 menacés. Il a également réfuté être un alibi pour la gauche de la gauche. "Je n'ai vraiment pas une tête de chiffon rouge", qu'agiterait le gouvernement pour détourner l'attention. Interrogé sur sa popularité supérieure à celle de plusieurs de ses collègues, il répond en baissant humblement le regard : "ça n'a pas d'importance". Car, presque paradoxalement, l'épisode Florange a renforcé la popularité d'Arnaud Montebourg. Selon le dernier baromètre Ifop-Paris Match, 59% des Français ont une opinion positive du ministre.
Mittal pratique "chantage" et "mensonge"
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a dit qu'ArcelorMittal, pratiquait "chantage" et "mensonge" en Belgique où le sidérurgiste a confirmé plusieurs fermetures de sites, et a affirmé que le dossier allait être transmis à la Commission européenne. "Je dois vous dire que lorsqu'il (le PDG d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, ndlr) pratique le chantage, le mensonge... et d'ailleurs c'est ce qui se passe en Belgique puisqu'il a annoncé ce soir qu'il ne tiendrait pas finalement ses engagements", a dit M. Montebourg, à propos de M. Mittal, lors de l'émission des Paroles et des actes. "Donc vous voyez bien qu'il y a un problème méthodologique" de la part de M. Mittal, a-t-il ajouté, en référence au dossier du site sidérurgique lorrain Florange en France, que ArcelorMittal veut fermer pour partie.