Des arbres ont été coupés lundi 4 février au matin à Sardy-lès-Epiry dans la Nièvre. Les opposants au projet de scierie y voient un "passage en force" et ont décidé de rester en permanence sur place.
A Sardy-lès-Epiry dans la Nièvre, l'installation d'un projet industriel de grande ampleur, porté par la société Erscia, a déjà provoqué plusieurs manifestations. Il s'agit d'un pôle comprenant une scierie et sa centrale biomasse. Un investissement d'environ 150 millions d'euros, qui doit créer à terme 250 emplois. Il est soutenu par la préfecture et les élus.
Un permis de construire a été délivré, mais depuis, les associations de protection de l'environnement multiplié les recours et les actions sur le site. Selon elles, le projet est disproportionné et le dossier sous-estime les conséquences de cette scierie et de son incinérateur sur les alentours.
Lundi 4 février 2013 à 9H, une soixantaine de manifestants était sur place. A 11H, des bûcherons sont arrivés, encadrés par une cinquantaine de gendarmes. Quelques manifestants ont réussi à se faufiler et à se placer près des arbres. Selon eux, il s'agit "d'un passage en force" de la préfecture pour débuter les travaux. Ils ont été évacués par les forces de l'ordre et les arbres ont été coupés.
Un communiqué de la communauté de communes du Pays Corbigeois affirme qu'il n'en est rien. Selon son président, Jean-Paul Magnon, "l’arrêté préfectoral du 4 février 2013, autorise Nièvre Aménagement à mettre en place les mesures d’évitement et de réduction d’impact pour les espèces animales (oiseaux, chiroptères et amphibiens) présentes sur le site de la future zone de Sardy-les-Epiry.
Les travaux engagés, limités à quelques jours, sont exclusivement destinés à la création d’une nouvelle zone humide, afin de reconstituer un habitat favorable à la reproduction des amphibiens. Ils s’inscrivent dans le cadre des mesures écologiques compensatoires. Il s'agit d'une coupe de huit arbres sur 44 ares (sur une surface totale de 110 ha), qui constitue une mesure nécessaire, d’ampleur très circonscrite.
(...) C’est la démonstration que l’aménageur souhaite inscrire ce projet dans le respect de l’environnement et qu’il est possible de conjuguer sur ce site le développement économique créateur d’emplois pour le territoire nivernais et la protection de la nature."
Reportage: M.Rousselin, R.Guillon, C.Zappalà
Avec: Jérôme Bognard , Adret Morvan et Collectif Marcilly
Muriel André Petident, vice-présidente d'Adret Morvan
Jean-Paul Magnon, président (PS) Com. Com. du pays Corbigeois
Thierry Grosjean le président de la Capen 71 appelle, "avec France Nature Environnement, les associations à se mobiliser sur le site et exige l’arrêt immédiat des travaux." Plusieurs membres de collectifs locaux de "Notre Dame des Landes" sont arrivés sur place mardi 5 février 2013.