Plusieurs sénateurs, dont Alain Houpert - élu UMP de Côte d'Or - se disent opposés aux mesures coercitives proposées dans un rapport pour lutter contre les déserts médicaux.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé de s'attaquer au problème des déserts médicaux. La Bourgogne fait partie des régions françaises les plus touchées par le manque de médecins.Le Sénat a préconisé, dans un rapport publié le 7 février, de restreindre la liberté d'installation des médecins libéraux pour mieux lutter contre ces déserts médicaux. Le rapport propose d'appliquer aux médecins les mesures coercitives déjà appliquées aux autres professions de santé. "Toute liberté doit être régulée", a déclaré devant la presse son rapporteur, le centriste Hervé Maurey (UDI-UC). Ce dernier a rappelé qu'en dehors des médecins, aucun autre professionnel de santé de statut libéral (infirmières, pharmaciens, kinés, sages-femmes, etc.) ne peut s'installer où il veut.
"Encadrer la liberté d'installation des jeunes médecins est inacceptable"
Mais, cet avis ne fait pas l'unanimité. Le sénateur bourguignon Alain Houpert et d'autres élus UMP affirment dans un communiqué que "les solutions pour lutter contre le manque de médecins ne doivent pas être prises contre les médecins pour pouvoir être efficaces".Tout en partageant "la préoccupation légitime de chacun à se voir garantir un accès aux soins de proximité", ils estiment "inacceptable d'encadrer très fermement la liberté d'installation des jeunes médecins, en les contraignant à s'installer en zones rurales et périurbaines". Car, selon une enquête de l'Institut de recherche et documentation en économie de la Santé, "95% des Français ont accès à des soins de proximité en moins de 15 minutes", affirment-ils.
Ils demandent donc à la ministre des Affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, "de prendre les mesures nécessaires sans pour autant pénaliser la médecine libérale, faute de quoi cela entraînerait une chute de la vocation".