Le cinéma n'a pas fini de s'inspirer des mafieux qui sont devenus des hommes d'affaires

Jean Gili est critique et historien du cinéma. Ce  spécialiste du 7e art italien vient pour la première fois au Festival du film policier de Beaune. Il y a donné une conférence jeudi 4 avril sur le thème "Rome, Naples, Boulevard du crime". Voici un résumé de ce qu'il a dit à Théo Souman.

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Le cinéma s'est emparé du thème de la mafia

Le problème de la mafia a longtemps été absent des écrans, car c'était un sujet tabou. Dans les années 1930, sous le régime fasciste italien, on n'en parlait pas. A partir des années 1950, on a commencé à regarder ce qui se passait en Sicile, à Naples. Progressivement, on s'est aperçu qu'il y avait une criminalité organisée qui était très forte en Italie. Et surtout, on a vu qu'elle avait des ramifications dans les milieux politiques.

Aujourd'hui, les responsables mafieux sont des hommes d'affaires qui traitent avec les banques au plan international. Ils ont une cohorte d'hommes de main qui les protègent, mais il y a une normalisation de la figure des mafieux.

La mafia va continuer à inspirer le cinéma

Au départ, la mafia fonctionnait essentiellement sur les rançons, les enlèvements, les petits trafics de cigarettes. Puis, il y a eu les trafics de drogue, de prostitution. Aujourd'hui, ça va encore plus loin : il y a le traitement des déchets chimiques. Tant que cela va perdurer, le cinéma italien va continuer à en parler. Gomorra, un film de Mateo Garrone, a été primé au festival de Cannes en 2008 : il abordait tous ces problèmes.

Au cinéma, le risque de rendre les mafieux sympathiques est réel

Les personnages interprétés par de très grands acteurs peuvent prêter à une identification positive. C'est parfois gênant comme par exemple dans le film Romanzo criminale, tourné par Michele Placido en 2005. Mais, en même temps, on ne peut pas s'empêcher de dénoncer le mal que constitue la mafia. Ce n'est pas le cinéma qui invente la mafia.

Ecoutez la totalité de l'interview de Jean Gili




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